Fin d’année oblige, la rédaction internationale du Cargo se fend d’un bilan sous forme de playlist. Sans autre ordre qu’alphabétique. On vide notre soute ! Y’en a pour tous les appétits.
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49 Swimming Pools - A notebook at random (France)
Ca fait schpook, schpook, schpook et puis ça fait schling, schling, schling, et puis on se met à sauter partout. Le destin n’a rien à voir là-dedans, je sais pas vous mais nous on a déjà rappuyé sur play.
> lire la chronique de l’album et voir la session Cargo ! et plus encore
AaRON - Ludlow L (France)
Le seul reproche qu’on avait fait au premier album d’AaRON c’était une certaine forme de rigidité qu’apportait l’omniprésence des machines. Ca tombe bien, avec Birds In The Storm, les guitares et la basse ont décidé de ne pas se laisser faire et s’invitent un peu partout, et la musique n’en est que meilleure, tandis que Simon pousse encore dans l’exploration de sa voix. Parmi les nombreuses pépites de cet album, Ludlow L. illustre très bien cette évolution.
> lire la chronique de Birds In The Storm et plus
af Scherp - Hide (Suède)
Le sieur Scherp a un bien joli toucher de guitare, qu’il se fasse viril, ou caressant comme ici. Du velours pour les oreilles, ce Hide.
Ane Brun feat. Jose Gonzalez – Worship (Norvège / Suède)
Prenez deux des songwriters les plus doués de Scandinavie, enfermez-les en studio et vous obtiendrez automatiquement une merveille, qui figure sur le somptueux quatrième album de la norvégienne.
Anna Aaron - Sea monsters (Suisse)
Déjà le deuxième album pour cette Bâloise de 25 ans qui fait dans le rock cabaret, évoquant tour à tour Tori Amos ou la PJ Harvey des débuts. L’ensemble est efficace et assez bien troussé, à l’image de ce Sea Monsters.
Anna Calvi – First We Kiss (UK)
Si le premier album d’Anna Calvi ne nous a guère convaincus dans son ensemble, une pépite s’y détache très nettement : ce “First We Kiss” intense, douloureux, et finalement très prometteur.
> lire la chronique de l’album
Apparat feat. Soap&Skin - Goodbye (Allemagne)
L’electro d’Apparat, la noirceur d’Anja Plaschg. On ne sait pas lequel sert mieux l’autre, l’osmose est là résultant en un ensemble troublant, envoutant... ça dit Goodbye et nous, on aimerait que ça continue.
Applause - All about you (Belgique)
Après un premier EP porté par un « Black Sand » mystérieux et envoûtant, Applause continue de nous surprendre avec un album aux ambiances variées, tout comme le groupe nous a surpris par son énergie très rock’n’roll en live, une constante néanmoins dans leurs pérégrinations musicales : la très belle voix de Nicolas et des compositions sophistiquées.
Avishai Cohen – Dreaming (Israël)
Le contrebassiste israélien sort un disque par an, et son exceptionnelle maîtrise technique n’est là que pour servir une sensibilité rare, que vous goûterez très bien avec ce court Dreaming.
> revoir la session d’Avishai Cohen (2009)
Balthazar - Blues For Rosann (Belgique)
Une raison supplémentaire d’aller se faire naturaliser belge pour gagner 10 point de classe en plus.
Baxter Dury - Leak At The Disco (UK)
Exemple parfait de la nonchalance maitrisée du sir Baxter, d’une simplicité mélodique presque indécente tant les boucles de synthés et les harmonies peuvent s’instaler dans un coin de votre crâne à durée indéterminée sans préavis.
BB Brunes - Gaby, oh Gaby (France)
On peut penser ce qu’on veut de BB Brunes mais ils ont su capter l’essence même de ce morceau emblématique et insupportable de Bashung pour le rendre non seulement écoutable mais joyeusement réécoutable.
> lire la chronique de l’album hommage à Bashung
Ben Harper - Don’t Give Up On Me Now (USA)
On n’attendait honnêtement pas grand chose du dernier Ben Harper et pourtant on se surprend à y revenir de temps en temps, beaucoup pour cette chanson, on pourra arguer que c’est de la prod FM, que le refrain est facile etc... mais ça fonctionne, alors ne nous posons pas de questions !
> Lire la chronique de Give Till It’s Gone
Bill Callahan - Riding for the feeling (US)
Un nouveau disque époustouflant du sieur Callahan cette année. Un disque enregistré façon live, sans reprise, sans retouche. Sans toute la sophistication de son précédent disque. et puis il y a ce titre où Callahan pose sa voix façon crooner sur un fond sonore presque easy listening... riding for the feeling est une lente montée, celle du petit bateau qui gravit péniblement la gigantesque vague. Soupir à l’arrivée, impatient d’y retourner.
the Black Keys - Lonely Boy (US)
Ils refont le coup, après l’ouverture de brothers en 2010, clin d’oeil appuyé au electric warrior de t rex, voilà que l’ouverture d’El Camino a les deux yeux rivés sur la partition de Get It On, sur le même album de t rex... Voilà déjà quelques années que ce duo américain nous ravit, depuis son départ blues rugueux et lo-fi jusqu’à ce petit joyaux quasi pop, sucré une nouvelle fois par Danger Mouse. Lonely Boy dans la spotify liste, mais c’est vraiment parce que "little black submarine" n’était pas disponible.
Bodi Bill - Brand New Carpet (Allemagne)
Des paroles qui n’ont pas l’air d’avoir un sens quand on les assemble, des images de toit de Gaieté Lyrique, des costumes loufoques, des gars complètement déjantés, un rythme électro plaisant. Bref, un tout qui nous fait y revenir encore et encore.
Bon Iver – Perth (USA)
Bon Iver entame son deuxième album par une des plus belles chansons de l’année (ouais, il est comme ça Bon Iver). Et quelle surprise d’entendre une batterie, une simple batterie qui va venir tout changer et chambouler les quelques repères auxquels on avait pu être habitués avec le bonhomme.
> lire la chronique de l’album
The Bony King Of Nowhere - The Garden (Belgique)
Un morceau hanté par Léonard Cohen, qui prend son envolée au premier refrain où la voix de Bram cotoie les cieux et nous transporte, loin, très loin. Un jeune homme qui aurait bien eu sa place parmi les légendes de la folk des 60’s.
> la session de The Bony King of Nowhere
Brasstronaut - Opportunity (Canada)
Opportunity c’est un peu comme James Bond en discothèque, un rythme mystérieux qui te prend et t’emmène progressivement à travers une allée électro-pop, une résonance disco et un solo de trompette à t’en faire tourner la tête.
> pas dispo sur Spotify, à écouter ici.
Camille – Tout dit (France)
C’est frais, c’est audacieux, c’est inattendu, c’est Camille. Epoustouflante de maîtrise sur cet a capella à bout de souffle.
Cleo T. - Kingdom Of Smoke (France)
Il était difficile de ne choisir qu’une seule chanson du merveilleux EP Songbirds Singing de la miss Cleo T. tant chaque morceau est une pierre à l’édifice de cet étrange univers qui lui est propre. On a longuement hésité avec Whistles In The Night et son apogée en theremin qui nous laisse à bout de souffle, mais on s’est finalement arrêté sur le sublime Kingdom Of Smoke avec ces trompettes "Calexiciennes" et cette émotion intense qui accompagne le tout.
> revoir la session de Cleo T. (en 2010)
Cornflakes Heroes - Itchy Cheeks (France)
Ca fait 3 albums que les Cornflakes Heroes affinent leur indie rock et développent leur univers gentiment barré, où l’on croise des personnages étranges et des love songs, des idées tordues et drôles (« let me be your tamagotchi baby ») et un spleen récurrent. Un mélange de guitares savoureuses et de lignes de synthé poppy, de passages instrumentaux très énergiques et d’ambiances torturées.
Dan Mangan - Row Of Houses (Canada)
Avec ce premier extrait de ’Oh Fortune’, son 3ème album, Dan revient, voix rocailleuse poussée à fond, plus folk-rock que jamais et prêt à faire vibrer les guitares, oh yeah !
> la session acoustique de Dan Mangan
Danger Mouse / Daniel Luippi – Rose (feat. Norah Jones) (USA / Italie)
Exercice de style : rendre hommage aux BO des films de Morricone. Compositions de l’italien Luippi, habillées par Danger Mouse (Gorillaz, Gnarls Barkley, Jay-Z) avec Norah Jones et Jack White en guests vocaux. Un hommage appliqué et scolaire mais il y a de très bons moments, comme celui-ci, alors pourquoi bouder son plaisir ?
Dark Dark Dark - Daydreaming (US)
Ils ont débarqués chez nous sans prévenir. Discrètement. Une session magique et envoutante. Un groupe timide et sensuel. Des mélodies émouvantes, à écouter sans retenue. Mission presque impossible de sortir un morceau de cet album. Commencez donc par Daydreaming et laissez vous partir avec la voix de Nona Marie.
> la session de Dark Dark Dark
Death Cab For Cutie - Underneath the sycamore (USA)
On ne présente plus Death Cab For Cutie, ils ont fait la BO de Twilight après tout... ok, ok... on l’attendait avec impatience ce Code & Keys car on reste convaincu du talent de songwriter de Ben Gibbard malgré les deux derniers albums en demi-teintes et on a presque pas été déçu. En fait avec you are a tourist et underneath the sycamore, DCFC nous offre leur deux plus belles chansons depuis longtemps, deux moments de grâce où leur nouveau style, les guitares beaucoup plus aérées, la basse proéminente, se conjugue parfaitement à l’émotion et à la fragilité qu’on aimait dans leur ancien répertoire.
Deportivo - Nos baisers (France)
Morceau emblématique du Ivres -mais putain c’est quoi ce son ?- et débutants, troisième album du groupe. Deportivo s’amuse eighties et nous avec. Les joueurs seront récompensés.
> lire la chronique de l’album
dEUS - Twice We Survive (Belgique)
Un titre qui résume parfaitement le retour de dEUS cette année, un superbe moment de musique rageur emmené par un Barman plus branleur génial que jamais.
Dillon - Tip Tapping (Allemagne)
Jeune chanteuse allemande, Dillon offre une pop toute fraîche avec Tip Tapping. On ne peut pas s’empêcher de l’accompagner avant la fin de ce couplet entêtant "the sound of the leaves when my feet hit the ground, the sound of the leaves when my feet bounce around" et de s’imaginer gambader dans les bois par une soirée d’automne.
The Dø - Slippery Slope (France)
Both Ways Open Jaws c’est l’une des pochettes d’album les plus moches de l’année mais c’est l’arrivée en grâce d’un groupe dont le premier album promettait plus qu’il ne donnait réellement. Le deuxième donne l’impression d’une nette rupture avec la pop un peu enflée de son prédécesseur, c’est en fait complètement barré, les paroles étranges et légèrement flippantes, la prise de risque est maximale, on sent le travail sur la voix pour ne pas la maintenir dans ses aigus agaçants, l’instrumentation est parfaitement maîtrisée et très riche dans sa gamme de sonorités, bref c’est le carton plein !
Dog is Dead - Glockenspiel Song (UK)
Le genre de chanson jouissive à placer absolument en conclusion d’un concert, histoire de finir en grande pompe. On imagine des pluies de confettis et de ballons à la manière de I’m From Barcelona.
Eddie Vedder - Broken Heart (US)
Un album au ukulele, on croyait seulement un Herman Düne assez frapadingue pour s’y mesurer. Eddie s’y colle. Le résultat est pas trop mal, un peu monotone et longuet, mais rien que pour ce Broken heart qui fend l’âme, on le demanderait.
Elysian Fields - Red Riding Hood (USA)
Le Petit Chaperon rouge revu par Oren Bloedow et Jennifer Charles, improbable croisement entre les univers d’Angela Carter et de Tom Waits : sensuel et violent à la fois.
> lire la chronique de l’album et voir l’interview
Farewell Poetry - All in the full, indomitable light of Hope (part 2) (France)
Fred et sa bande nous ont offert un album impressionnant. Magistral. Et si tout le monde parle de as true as troilus, nous on reste totalement subjugué par All in the full, indomitable light of Hope (part 2).
Feist - Graveyard (Canada)
Très beau nouvel album de Feist, tournant le dos au spectaculaire, soignant ses ambiances tout en demi-teintes et alignant douze chansons délicates magistralement produites par Gonzales et Valgeir Sigurdsson.
Felipecha - London Shopping (France)
On aime la voix de Charlotte. A la folie. Felipe lui écrit de très belles musiques. Et quand ils chantent tous les deux sur une histoire de shopping à Londres, c’est juste délicieux (et drôle).
Florence + The Machine - What the water gave me (UK)
Single un peu trop sage et carré pour convaincre pleinement, comme l’album Ceremonials dans son ensemble, mais vers lequel on ne peut s’empêcher de revenir encore et encore. Comme une friandise qui enchante les papilles à défaut de rassasier vraiment.
Golden Kanine - Burial (Suède)
Avec les suédois de Golden Kanine il ne faut pas chercher de références, ça vient de l’intérieur et ça donne envie de crier, chanter avec eux comme entre amis après une soirée bien arrosée. Something changed and I don’t think we’ll ever be the same, I don’t think we’ll ever come again and I don’t think we’ll ever...
Gomez - Options (UK)
Comme leur nom ne l’indique pas, Gomez est l’un des groupes anglais les plus talentueux qui soient, avec largement le potentiel pour casser la baraque mais Gomez, comme leur choix de nom pourrait l’indiquer, c’est pas tellement ça qui les intéresse, ils mènent leur barque à leur rythme et quand c’est le moment ils nous sortent un album qui montre encore une fois leur talent à écrire de bonnes chansons avec des refrains qu’on a envie de fredonner et à y caser tout un tas d’instruments dont des cuivres qui s’intègrent à merveille à leurs chansons, ce qui est rare dans le rock.
Gotye - Somebody that I used to know (Belgique)
Non, ce n’est pas Sting à 18 ans, comme le clip pourrait le laisser penser. Gotye est belge et tiens là un tube qu’il a eu la bonne idée d’habiller léger.
Half-Asleep - The Fifth Stage Of Sleep (Belgique)
N’y allons pas par quatre chemins, l’album d’Half-Asleep, Subtitles for The Silent Versions, est une des choses les plus époustouflantes qui soient sorties cette année, et cette chanson donne des frissons.
Heather Nova - Everything changes (UK/US)
La première fois qu’on a entendu cette chanson c’était en live, on ne la connaissais absolument pas mais Heather jouait en formation réduite alors les paroles se détachaient facilement, on était ému par la sincérité et la douleur qu’elle laissait transparaître. Et d’arriver à la fin du morceau les yeux un peu humides et la gorge serrée.
Iron & Wine - Walking Far From Home (USA)
Ce morceau c’est une friandise, tout y est douceur et félicité, une sorte d’énorme refrain de 4 minutes, une ligne de chant simple et belle, qui tourne en boucle pendant que derrière on voit passer toute une panoplie d’arrangements et surtout des chœurs qui vous rapprochent à chaque seconde un peu plus du septième ciel musical.
The Horrors - Ocean Burning (UK)
8 minutes de voyage temporel radical où l’on se retrouve à flirter avec les petits cousins éloignés de Pink Floyd et Suede le temps d’un morceau. Une chanson dans une chanson qui vient finir Skying 10, le dernier album des Horrors qui semble confirmer que les 5 gars de Southend-on-Sea seront de sérieux squatteurs de vos platines pour les années à venir.
I’m Kingfisher - Feline Funeral (Suède)
Rustiques, plaintives et hypnotiques, les chansons du suédois Thomas Denver Jonsson prennent pour thème la solitude, l’éloignement, le manque, en s’inspirant des récits de l’explorateur norvégien Fridtjof Nansen, premier à approcher le pôle nord au dix-neuvième siècle. On rigole pas beaucoup mais c’est étonnament accueillant et moelleux.
> la session de I’m Kingfisher
Jesca Hoop - City bird (USA)
Jesca Hoop c’est une sorcière du rythme et des mots, un talent singulier qui vous apporte une grand bol de fraîcheur avec ses compositions alambiquées qui mettent souvent en avant un jeu de guitare aussi original que le placement de la voix. A voir non pas une mais deux sessions Cargo ! qui nous ont complètement bluffé.
Jesse Sykes & The Sweet Hereafter - Hushed by Devotion (USA)
Où Jesse Sykes et son groupe prennent l’auditeur à contrepied dès les premières secondes de Marble Son : on n’attendait pas d’eux un morceau aussi ample, aussi épique, ni aussi audacieux. À l’image d’un album d’une saisissante maturité.
> lire la chronique de l’album
Josef & Erika - The Roar (Suède)
La musique du duo suédois n’est pas de celles qui aguichent les tympans. Il faut y prêter une attention particulière, se perdre, insister, pour trouver son chemin dans ces mélodies sinueuses et ces virages harmoniques inhabituels. Mais comme dit joliment Erika, on apprend à connaître une musique comme on apprend à connaître quelqu’un : ça peut prendre du temps.
Jörgen Kjellgren - När nätterna når hamn (Suède)
Comme ses chansons, Jörgen Kjellgren n’a pas d’âge. Une guitare, une voix, une barbe, et cette mélancolie intemporelle propre aux complaintes scandinaves.
> la session de Jörgen Kjellgren
Karkwa - 28 jours (France)
Un nouvel album impressionnant. Et une chanson qui s’empare de vous pour ne plus vous quitter. 28 jours est tout simplement un chef d’œuvre d’émotion.
Kate Bush - Wild man (UK)
En 2011, Kate Bush chasse le Yéti avec Elton John (on ne réalise pas encore que l’on vient d’écrire cette phrase).
Keep Company - Sweep away (Suède)
C’est le nouveau projet de Titiyo qui vient se la jouer rétro. N’empêche, sa voix, doublée par celle éraillée de Theodor Jensen, sied parfaitement à cette petite balade surannée et soyeuse, mariant joliment cordes et pedal steel guitar.
> la session acoustique de Keep Company
Keren Ann - Sugar mama (France)
En 2011 mouve ton popotin sur du Keren Ann pendant qu’il est encore temps, 2012 la fin du monde.
Landscape - Free Again (France)
Landscape c’est déjà 3 albums d’un rock classieux, d’abord atmosphérique et très instrumental et maintenant avec la présence de Nicolas d’Overhead au chant, on y trouve des climats très radioheadiens, A découvrir et à soutenir absolument !
The Leisure Society - Dust on the dancefloor (UK)
Toute la pop anglaise est dans cette chanson.
> la session acoustique de The Leisure Society
Liz Green - Displacement Song (UK)
Avec sa voix singulière, Liz Green nous livre ici une balade triste mais chargée d’espoir, portée par une paire de cuivres (tuba et saxophone).
Loney Dear - Calm down (Suède)
Le suédois au sommet de son art : mélodies en apesanteur, arrangements à l’avenant.
Lykke Li - Unrequited love (Suède)
L’outsider du deuxième album de Lykke Li, qui serait bien inspirée de creuser un peu plus dans cette direction à l’avenir.
M83 - Raconte-moi une histoire (France)
Il aurait facile de faire comme tout le monde et choisir Midnight City comme introduction au très bon Hurry Up, We’re dreaming mais si Midnight City montre bien le mélange improbable entre l’esthétique sonore 80’s et un gros son plus moderne, il n’est qu’une facette de ce que l’album a à offrir. Raconte-moi une histoire, on adore, bien sûr parce que c’est complètement barré, le genre de chansons qui font que les gens vous prennent pour un junkie si vous dites que vous aimez, mais aussi parce que sous ses airs de ritournelle à deux notes, il y a beaucoup de richesse dans l’instrumentation.
MAI - Something anything (France / Suède)
Oh la petite mélodie entêtante que voilà ! On ne s’était jamais spécialement attardé sur les productions du duo franco-suédois, mais leur nouvel EP Sweet Unrest est particulièrement charmant.
Mansfield.TYA - Logic Coco (France)
Le retour de la Poésie de Mansfield.TYA. On part s’aimer sous des cocotiers imaginaires et on revient dans 3min17.
Markéta Irglová - Crossroad (rép. Tchèque / USA)
Parfait mélange entre la douceur de Markéta qui se pose sur le piano et le rythme oriental du daf, le meilleur moyen de découvrir les deux d’un coup.
> la session acoustique de Markéta Irglová
Mechanical Bride – Young gold (you stole my heart) (UK)
La "mariée mécanique", c’est Lauren Doss, jeune anglaise de Brighton. Ce Young gold à la fois mélancolique et lumineux est extrait de son recommandable premier album Living with ants, sorti cette année.
Metronomy - Corinne (UK)
Parce qu’avec ça il ne manque que ses lunettes de soleil de hipster et une paire de tongs pour se sentir de nouveau au mois de juillet malgrè les -342° extérieur actuel. "The most "stuck in your head" song of 2011"
Mina Tindle - To carry many small things (France)
La parisienne Pauline De Lassus manie avec un égal bonheur arpèges de guitare et sons électroniques, tempos lents et enlevés, langues de Molière et de Shakespeare. Le tout avec la classe d’une Feist à la française.
Miossec - Chanson du bon vieux temps (France)
Miossec revient avec un album tendu à souhait. Il chante les putes derrière la porte et la collaboration artistique pendant la seconde guerre mondiale. Ce serait franchement dommage de s’en priver.
> lire la chronique de l’album
Mirel Wagner - No death (Finlande)
Le blues décharné ne vient pas nécessairement de l’Amérique profonde : il peut aussi venir de la Finlande profonde. Idéal pour une soirée au coin du feu.
The Miserable Rich - On A Certain Night (UK)
On se laisse facilement entraîner, voire hanter, par cette ballade pop et la voix de James de Malplaquet. Un titre à l’image de leur 3ème album Miss You In The Days.
Moddi - Smoke (Norvège)
Il n’y a pas de fumée sans feu et le feu de Moddi est bel et bien là pour prendre aux tripes dès qu’il s’enflamme et arracher quasiment une larme à chaque écoute.
Moriarty - Julie Gold Candy Cane Tale (France)
Un conte à la fois narré et chanté, une Rosemary habitée, l’atmosphère dessinée par la guitare vibrante, déglinguée et déchainée de Charles, les interventions du grand Tom à l’harmonica, les changements de rythmes, le swingue, on en passe... la perle de ce Missing Room, à voir live absolument !
> la session acoustique de Moriarty
Ce morceau n’est pas disponible sur Spotify mais peut être écouté ici
My Brightest Diamond – Be Brave (USA)
Hypnotique ballade sous forme de mantra pour s’armer de courage face à la dureté du monde : Shara Worden dans toute sa splendeur, épique et intimiste à la fois.
My Broken Frame - Today (France)
Ce revival sixties dans la pop française est décidément des plus heureux (cf. aussi Cocosuma et MAI).
Myra Lee - Big catch all (France)
Un groupe qui se déguise en Cat Power pour jouer/chanter en PJ Harvey ne peut pas être foncièrement mauvais. Myra Lee sait même être très très bon sur ce Big catch all à la fois cajoleur et fermement strident.
Noiserv - Mr Carousel (Portugal)
Noiserv est David Santos, un portugais bidouilleur à l’inspiration irrégulière mais capable de jolis petits moments de légèreté.
Other Lives – Dust Bowl III (US)
Presque les petits frère d’un marriage bizarre entre Bon Iver et Timber Timbre. C’est un peu épique et on peut même air-drummer dessus avec classe. Merci les mecs.
The Pains of Being Pure at Heart - Heart in your heart break (USA)
Bien choisir ses références ne fait pas toujours tout mais ça peut tout de même aider. The Pains of Being Pure at Heart s’injecte du New Order et de la noisy-pop nineties en intraveineuse, et si tous leurs morceaux ne tiennent pas complètement la distance, on ne peut rien reprocher au single top-efficacité "Heart in your heart break", au contraire.
> lire la chronique de l’album
Peter, Björn & John - Second chance (Suède)
Riffs imparables, gimmicks dans tous les sens, Pierre Paul & Jean entretiennent tranquillement leur réputation de faiseurs de tubes sur leur déjà sixième album.
> la session de Peter Björn & John
Phoebe Killdeer & The Short Straws – Scholar (France)
L’un des plus beaux moments de rock’n’roll de l’année : trois minutes d’énergie pure et de tension explosive, portées par une voix toujours aussi habitée.
> lire la chronique de l’album
Piers Faccini - Dreamer (UK)
Une excellente session sur le cargo, belle voix, belle gueule, bon jeu de guitare, excellentes compositions exotiques à souhait. N’y allez pas c’est un peu énervant.
> lire la chronique de l’album
PJ Harvey – The Glorious Land (UK)
Difficile d’isoler un morceau sur un album aussi riche et cohérent que Let England Shake. Mais “The Glorious Land”, avec ses guitares lancinantes et son texte évoquant à mots couverts les horreurs d’un pays en guerre, est l’un des plus accrocheurs - et, avec "On Battleship Hill", l’un de ceux qui touchent le plus à la perfection.
> lire la chronique de l’album
Promise and the monster - Swim (Suède)
Ambiance gothique tout au long de cet album, à l’image de la jeune et discrète Billie Lindahl dont c’est le projet solo. Ses arpèges lancinantes prennent de l’ampleur sur des refrains en millefeuille grâce à un remarquable travail de production.
Radiohead - Codex (UK)
Quelques accords en boucle, un peu de réverb et c’est tout ce qu’il faut pour donner l’une des plus belles chansons de 2011. Une leçon de plus par Mr Yorke qui nous donne juste envie à nous, simples humains, de ranger les clavies et de ne plus jamais y toucher. Indécent.
R.E.M. - Discoverer (US)
Ah ces R.E.M. Loin d’être fan absolu, c’est quand même un pincement que leur séparation. Chaque album avait ces petits instants magiques plus ou moins longs. Ce Discoverer en ouverture par exemple qui a trotté dans la liste de lecture toute l’année. ça n’est jamais vraiment fini, on recroisera sûrement Peter Buck de ci, de là.
Red Eye - Be the one (France)
En attendant son nouvel album en 2012, Be the One sorti du EP éponyme vient tout naturellement se placer dans les plus beaux morceaux de 2011.
Rubik - Solar death march (in octaves) (Finlande)
Une joyeuse troupe finlandaise aux mélodies explosives et aux rythmiques ingénieuses, absolument incontrôlable sur scène. A faire passer Arcade Fire pour un orchestre de bal.
Steve Smyth - In a place (Australie)
Une ode à la voix extraordinaire du jeune homme sur quelques notes d’une mélancolie qui vous prend au ventre tout comme ces montées vocales époustouflantes, le tout sublimé par de faux silences. Déjà un morceau culte dans la discographie naissante de l’australien.
St Vincent - Cruel
Annie Clarke aurait pu se contenter de vivre de ses jolies boucles en tant que "hair model", à la place elle nous offre à la guitare fuzz le plus beau et le plus imparable riff de l’année. Son album Strange Mercy offre des ambiances éthérées qui rappellent les ambiances de Lisa Germano et en même temps puise dans le progressif, s’amuse avec des dissonances jazzy ou encore la musique psychédélique etc. etc. (etc.)
Susanne Sundfør - The Brothel (Norvège)
Un petit orgasme musical, il n’y a pas de meilleure description pour décrire l’effet que provoque la voix de Susanne Sundfør et les mélodies que tissent son Fender Rhodes sur The Brothel. Et l’album est loin de se limiter à des ballades au piano, tous les styles réussisent à Susanne mais on apprécie tout particulièrement son crossover entre sonorités dance et arrangements orchestraux. Encore un talent venu du nord à suivre de près !
(N.B. : cet album date de 2010 mais sa sortie française ne s’est faite que cette année)
> lire la chronique de The Brothel
Thus:Owls - The tree (Suède)
Le quintette suédois est spécialiste d’une pop narrative se déployant dans de grands espaces, en long, en large et surtout en travers. Une musique puissante et pleine de trouvailles.
Timber Timbre - Black water (Canada)
Sous cette étrange appellation, le canadien Taylor Kirk délivre une sorte de soul un peu fanée, comme construite avec des samples de hip-hop ralentis. Austère et désuet mais diablement envoûtant.
tUnE-yArDs - Killa (US)
Un petit souffle de fraicheur au début de l’année sur le label 4 AD. Une sorte de Beck au féminin qui bricole des chansons avec mélodies prenantes, un bon sens de la narration et y déchaîne sa voix haut perchée. Ce Killa et son Powa en tête.
Tv on the radio - Second Song (US)
De l’art de la surprise. Un premier morceau qui s’appelle le second, une ouverture qui ronronne et comme toujours avec Tv on the Radio, il y a ces petits éléments qui déboulent et viennent changer l’équilibre que l’on percevait : un riff de guitare funky, un gros son de synthé tout droit sorti du sexy boy de Air ; un morceau de choix.
Vismets - Dilemma (Belgique)
Depuis que le moindre groupe de rock se sent obligé de nous imposer un microkorg sur scène, on pensait que le rock electro allait mourir de sa belle mort (et de banalité) et si possible renvoyer avec lui les 80’s dans leur tombe. Mais c’est pas gagné, surtout avec ces petites frappes de Vismets qui se payent le luxe de déterrer des sonorités encore plus kitsch que la concurrence, rajouter quelques guitares bien velues, un bon gros beat binaire fourni par une vraie batterie et ça donne un rock sauvage et en même temps parfaitement dansant.
We were promised jetpacks - Circles and Squares (UK)
A écouter à fond, en hurlant et sautant dans tous les sens. Ces gamins savent y faire et le font bien. On rêve de les voir en concert pour confirmer tout le bien que l’on pense d’eux et perdre sa voix en criant sur ce morceau.
Wendy McNeill - Black/white (Canada/Suède)
Exilée en Suède depuis le milieu des années 2000, la canadienne y a fait mûrir son folk et sort cette année un album-concept baptisé For the wolf, a good meal. Un disque très narratif qui entraîne l’auditeur dans un monde aquatique, et dont chaque pièce est une petite fable à elle seule. Comme cette irrésistible valse Black/white.
When saints go machine – Church and Law (Danemark)
Y’a décidément un truc avec l’électro nordique : après Caribou (Canada) et Fever Ray (Suède), c’est au tour de ces danois de s’accrocher à notre platine comme un lichen à son écorce. Le nom du groupe est un peu foireux, par contre.
William Fitzsimmons - The Tide Pulls From The Moon (US)
Il raconte en concert qu’il y a eu un moment dans sa façon où il a du choisir entre la pyschiatrie et la musique, on est plutôt content qu’il ait choisi la musique à l’écoute d’une petite pépite comme The Tide Pulls From The Moon.
Widowspeak - In The Pines (US)
Bien sûr on pense à Mazzy Star en entendant la voix de Molly, on est dans le même genre de dream pop mais Widowspeak n’en est qu’à son tout premier album et pour un premier album ils mettent déjà la barre très haut en terme de maturité et surtout il y a cette guitare lead, inventive et incisive, qui vient donner le contrepoint nécessaire au côté lancinant et cotonneux des chansons.
Wilco - Born Alone (US)
Wilco enchaîne les albums à un rythme effréné et ils ne se ressemblent pas. Après un album éponyme l’an dernier, assez carré et direct, voilà qu’ils reviennent sur des morceaux plus construits et surtout minutieusement travaillés. Si "art of almost" est sûrement leur morceau le plus audacieux où Nels Cline surnage sur une electro lancinante, ce "Born alone" est le petit plaisir de l’album.
Woodkid - Iron (France)
Des cuivres tels une cavalerie qui avance au rythme lourd de la batterie, la voix de Yoann Lemoine qui dirige le tout et un peu d’électro pour arrondir les angles : une véritable symphonie épique en un seul morceau !
PJ Harvey a une longévité intéressante dans la musique : je les écoutais début années 90 !