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publié par benoît le 11/03/11
Lykke Li
- Wounded Rhymes
Wounded Rhymes

En l’espace d’un album et d’une tournée mondiale, il semble que Lykke Li soit passée du statut de coqueluche indie à celui de quasi pop-star, à en juger par la couverture médiatique qui accompagne - en Suède en tout cas - son deuxième album : elle a fait ces dernières semaines la couv’ d’absolument toutes les publications culturelles, plus ou moins spécialisées, du gratuit Metro au supplément "Kultur" du vénérable quotidien Dagens Nyheter. Bref, il aurait vraiment fallu être aveugle pour passer à côté du phénomène, qui s’affiche même en Levi’s dans le métro et sur les arrêts de bus de Stockholm.

 

Jolies courbes, mais le ramage vaut-il le plumage, et tout ce tapage ?

Plutôt, oui. Ce deuxième album repousse les limites du précédent, tout en étant plus homogène. Il est fait du même bois, mais moins vert, à l’écorce plus épaisse. La voix est moins mutine et les arrangements plus étoffés, mais au fond la recette n’a pas vraiment changé : c’est toujours ce mélange de rythmes tribaux et de mélodies désarmantes d’évidence, formant des hymnes qui se révèlent en quelques écoutes terriblement addictifs.

I follow rivers en est un parfait exemple, obsédant jusqu’à en devenir presque énervant avec son refrain lancinant et son gimmick de percussions syncopé. Mais il sonne en même temps incroyablement moderne grâce à la production habile de Björn Yttling.

 

I Follow Rivers by LykkeLi

 

Une production assez dense qui pèse un peu sur les tympans à la longue : difficile d’écouter l’album d’une traite sans faire de pause, on est vite oppressé par l’atmosphère martiale et sombre - pour ne pas dire sinistre. Climat culminant sur le morceau de clôture Silent my song qui marche carrément sur les traces de Fever Ray.

Silent My Song by LykkeLi

 

Il y a heureusement une oasis de légèreté au milieu du désert noir, un outsider, peut-être le plus beau morceau du lot : Unrequited Love, sorte d’exercice de style soul aux choeurs en coton, pas totalement fortuit de sa part si l’on se souvient de la reprise de Wendy René qu’elle avait l’habitude de jouer sur scène.

Unrequited Love by LykkeLi

 

Si Lykke Li se dirigeait maintenant dans cette direction, à l’instar d’une Sara Assbring (El Perro Del Mar), elle serait sans doute plus convaincante encore.

- Ecoutez l’intégralité de l’album Wounded Rhymes sur SoundCloud, Spotify ou Deezer

P.-S.

Cet article n’est pas sponsorisé par Levi’s.

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publié par le 11/03/11