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publié par Mickaël Adamadorassy le 14/09/18
Rock en Seine 2018 - Jour 2

Après une première journée sympathique mais pas très rock, ce samedi de Rock en Seine 2018 promettait de corriger le tir avec un bon paquet de groupes à guitares. Dès notre arrivée sur place on constate même s’il est encore tôt que le lieu est déjà plus rempli et animé que la veille à la même heure. Certes il est logique qu’il y ait plus de monde le samedi en début d’après-midi que le vendredi car les gens ne travaillent pas mais on se dit que c’est quand un signe que le public répond plus présent quand le rock est là.

The Psychotic Monks

Pours nous, cette nouvelle journée commence sur les chapeaux de roue à l’Industrie : tant pis pour les retardataires, dès 15h30, les parisiens de Psychotic Monks sortent les guitares bien lourdes et balancent leur rock d’enragés pour notre plus grand plaisir. Entre les déflagrations bruitistes, on apprécie les phases d’accalmie plus atmosphériques qu’ils savent installer. Un peu de grunge, de punk, du stoner, du rock 70’s, de la musique expérimentale très cinématographique, les influences sont variées, les morceaux tiennent la route et la présence scénique est bien là. Une des belles découvertes pour nous de cette édition 2018

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Onyx Collective

On est loin d’être spécialiste ou même amateur de Jazz mais on avait choisi de voir Onyx Collective en se basant sur un disque et des vidéos où leur musique nous a paru plutôt intéressante et même sortir complètement des standards du jazz "classique". Malheureusement sur scène, on a l’impression qu’on a vu un autre groupe, avec quasiment pas de cuivres alors que sur le disque ils président à tous les débats et surtout un chanteur mou comme un Doc Gynéco jazzy qui a l’air de complètement se faire chier. Pas de bol pour Onyx Collective : c’est lui qu’on regarde et son ennui est extrêmement communicatif. On reste deux morceaux en plus des trois dans la fosse photo et on s’en va en quête d’un groupe qui a un peu plus à offrir en concert.

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Cigarettes After Sex

C’était pour nous la valeur sûre du jour, le groupe qu’on ne pouvait pas louper. On craignait un peu qu’une trop grande scène en pleine après-midi casse un peu l’ambiance mais non très vite on rentre dans l’univers onirique et mélancolique du groupe qu’on a déjà vu deux fois, et comme les fois précédentes, le résultat est proche du disque, ce qui n’est pas un reproche dans leur cas, ce qu’on attend c’est de retrouver les sensations et les émotions et sur ce plan la mission est largement remplie. Avec Liam Gallagher en mode Oasis ce sera pour nous les deux grands moments de bonheur musical du jour en mode fan qui connait la plupart des chansons par coeur.

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Anna Calvi

On aime bien Anna Calvi mais on n’avait pas tellement suivi ses aventures depuis son premier album. On arrive donc un peu en touristes devant la scène, occupée par Anna, un batteur et une claviériste/guitariste. Et c’est tout. Ce n’est pas forcément gênant pour le show car Anna est totalement à l’aise dans l’exercice festival, habitué aux grandes scènes, elle fait le spectacle avec sa voix puissante, dont la maîtrise technique lui permet pas mal d’acrobaties et d’envolées, comme avec sa telecaster, le corps rejeté en arrière, la grimace extatique typique de la guitar-héroïne à chaque note.

Elle peut parfois arriver à la limite de ce genre de trip mais généralement elle enchaîne à temps et ma foi c’est tellement bien exécuté fait, les nouveaux titres sont tellement réussis alors qu’on les découvre à peine, on ne lui en tient donc pas rigueur. On adhère même complètement à ce déploiement inattendu de rock épique, audacieux et théâtral, libéré de toutes références et totalement actuel autant dans la forme que dans les revendications féministes. Un féminisme de combat sans donner l’impression d’être vindicatif pour les autres ou d’en oublier la musique. On est arrivé en connaissant assez peu l’artiste, on est conquis quand arrive le final, chaotique, intense, avec Anna d’abord à genoux les bras écartés comme pour une sorte de prière puis carrément allongée sur la scène, la guitare dans les bras comme une amante.

King Gizzard & The Lizard Wizard

Les australiens de King Gizzard sont plutôt nombreux sur scène, deux batteries, trois guitares, une basse et un claviériste qui joue aussi beaucoup... d’harmonica. Un instrument qu’on attendait pas forcément dans une formation identifiée comme rock psychédélique qui en live a quand même un jeu bien musclé, pas très loin du hard rock et du metal. C’est tout à fait bien exécuté, on hoche machinalement la tête en rythme et le leader du groupe donne de sa personne pour garder le public en haleine. C’est tout à fait le genre de prestations, le gros son qu’on voulait entendre et pourtant, on n’arrive pas à rentrer complètement dedans. Le son agressif de la grande scène n’aide pas et on se recule un peu et on profite du concert d’un peu plus loin, là où les gens sont posés tranquillement dans l’herbe. Pas super rock’n’roll mais un festival c’est comme un marathon, un effort de longue haleine où il faut se ménager des moments pour souffler et reprendre des forces. On aurait pas cru que les King fourniraient ce moment mais pourquoi pas on apprécie finalement le moment passé avec eux même si on n’en gardera pas grand chose au final.

Insecure Men

Insecure Men nous obligent à aller au Bosquet, tout à l’autre bout du festival et au bout de trois titres on regrette un peu cet effort, les anglais sur le papier avaient de quoi nous séduire mais en pratique malgré les nombreux musiciens, le groupe n’arrive pas à retranscrire l’esprit bien barré de son disque et offre une prestation plutôt insipide. Ce n’est pas désagréable à écouter, ils ont des têtes sympathiques mais on n’arrive pas à se passionner pour ce qui se passe sur scène

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Liam Gallagher

Que ce soit avec Beady Eye ou son album récent sorti sous son nom, Liam Gallagher n’a pas vraiment réussi à nous convaincre. Mais on savait que sur cette tournée il jouait beaucoup de chansons d’Oasis et on était donc impatient de voir ce concert. Accompagné d’un groupe impeccable, c’est exactement ce que Liam nous a donné, un concert d’Oasis avec Supersonic, Wonderwall, Champagne Supernova, Whatever et bien d’autres titres d’Oasis, contre seulement quatre ou cinq de son répertoire solo. Le personnage n’a pas bougé d’un pouce, toujours la même façon de se planter devant son micro, une main ou deux dans les poches, toujours la même morgue de faux-voyou anglais. Mais c’est pour ça qu’on l’aime, c’est ce qui fait que l’illusion de voir Oasis sur scène peut fonctionner aussi bien.

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Thirty Seconds to Mars

Sur une scène quasiment vide en dehors de son frère batteur et parfois un ou deux musiciens relégués à l’arrière-plan, 30 Seconds to Mars, c’est Jared Leto. C’est lui la star, c’est lui que les fans en délire sont venus voir. Avec ses cheveux longs et sa barbe, habillé d’un costume de scène lui aussi très messianique (à supposer qu’à la place d’une humble robe de fils de charpentier, Jésus se soit fourni chez Gucci), Jared fait le show : ce qui consiste à courir d’un bout à l’autre de la scène suivi par son caméraman, de temps en temps il chante, il y a apparemment un morceau de musique est joué mais ça a l’air tellement secondaire. Ce n’est pas un concert mais la rencontre entre un gourou et ses adeptes, une transaction réussie entre un télé-évangéliste et ses clients. Vous l’avez compris, on n’adhère pas du tout à ce cirque où la musique passe au second plan devant l’ego mais manifestement ça plait, les fans n’en peuvent plus tellement il les rend heureux. Et un mec qui rend les gens heureux on ne peut pas totalement le pourrir non plus... En un sens il nous a rendu heureux aussi, on a pu rentré plus tôt et reposé nos pieds qui commencent à sentir les aller-retours entre les scènes.

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