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publié par Mickaël Adamadorassy le 14/09/18
Thirty Seconds to Mars - Rock en Seine 2018 - 25/08/2018

Thirty Seconds to Mars ça fait partie de ces groupes dont le nom cool vous fait imaginer rock et merveilles mais quand on écoute, la réalité vous fait vite déchanter. Mais c’était il y a longtemps... Alors pour Rock en Seine 2018, on leur a donné une seconde chance et en fait on est agréablement surpris : c’est du rock/metal FM certes mais c’est bien foutu et on se dit qu’il y a tout à fait moyen qu’on passe un bon moment et que ça envoie du bois sur scène... sauf que le dernier album ressemble plus à Imagine Dragons qu’à du rock alors à quel saint doit-on se vouer ?

En fait c’est plutôt Jésus qui débarque sur la grande scène du festival. Euh Jared Leto pardon, looké en mode messianique : cheveux longs qui encadrent son visage et barbe bien fournie, habillé d’une longue robe chamarrée, entre la tenue de bédouin et le gourou de secte new age, une parure chatoyante qui d’après mes collègues photographes sort de chez Gucci. En moins de deux minutes, il nous aura donné le tournis à courir d’un bout à l’autre d’une scène, quasiment vide à part son batteur (son frère si on a bien tout compris) ? Axl Rose à côté semblerait paresseux... par contre son petit short parait bien plus crédible et rock’n’roll que la robe de Jared, qui n’arrange pas son affaire en gesticulant sans cesse. Finalement il ressemble plus aux Dupont déguisés avec des burkas dans un Tintin dont j’ai oublié le nom, qu’à un quelconque messie.

Ce n’est pas la seule chose agaçante : on vient voir du live, des musiciens qui jouent alors on ne comprend pas ce choix de n’avoir sur scène qu’un mec qui court dans tous les sens en chantant de temps en temps, son cameraman attitré et de temps en temps un musicien à l’arrière-plan dont tout le monde se fiche parce que la star est sur le devant, en communion à son public. On décroche très vite, l’impression qu’on assiste d’abord à un spectacle, que l’important c’est le personnage et que la musique est très secondaire. Et pendant un bon moment on se dit que ce Jared il a un sacré gros égo et pour nous ça le rend franchement antipathique.

Mais reconnaissons qu’on est à peu près un cas unique dans la foule compacte devant la scène, composée de gros fans, qui attendent pour certains depuis des heures. Cette façon d’envisager un concert semble parfaitement leur convenir, ils sont là pour voir Jared et dès qu’il a pointé son minois sur scène, ils ont été comblés. Et donc un mec qui rend heureux ses fans même si on adhère pas on respecte quand même, ce n’est pas comme s’il faisait le minimum, en mode pilote automatique. C’est un gros show mais le maître de cérémonie est totalement investi dedans et l’assume.

Et puis il y a ce moment où il fait monter deux fans sur scène, dans les deux il y a une maman qui vient avec son fils tout jeune sans trop réaliser sur le coup ce que c’est pour un enfant de se retrouver sur une scène avec 20 000 ou 30 000 personnes en face de lui. Et donc il se met à pleurer. Ce qui transforme notre Jésus des stades en un dude très sympathique, très humain avec ce gamin. On se dit que tout n’est pas perdu pour Jared. Mais évidemment cinq minutes après il court à nouveau dans tous les sens.

Nous aussi... mais dans une seule direction, celle de la sortie.

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