A l’écoute de la programmation de Rock en Seine 2018, The Psychotic Monks nous avait tapé dans l’œil avec son rock explosif, accrocheur et bien lourd comme un bon morceau stoner mais loin de se limiter à cela. Chez ce quatuor parisien, le vocabulaire est largement plus varié, des drones macabre de Sunn o ))) au noisy de Sonic Youth et à des gueulantes bien grunge en passant par les ambiances désespérées de The Black Heart Procession mais aussi des passages plus calmes voir presque psychédéliques où les claviers remplacent un temps les guitares.
C’est déjà leur deuxième participation au festival, la première fois c’était en 2016 dans les Avant-Seine, depuis le groupe a sorti son premier album Silence Slowly and Madly Shines, qu’on vous recommande chaudement, et on n’est loin d’être les seuls puisque The Psychotic Monks a aussi remporté le prix Chorus. Cette fois-ci ils sont à l’Industrie, en plein début d’après-midi où le soleil tape fort, là où comme Cigarettes After Sex, la musique est plutôt faite pour la nuit.
Néanmoins voilà une bonne motivation pour arriver tôt à Rock en Seine après un vendredi pas très rock, pour se prendre une bonne dose de décibels dans les oreilles (avec des protections auditives adaptées bien sûr !). Et c’est exactement comme ça que ça c’est passé ! Sur scène, presque sur la même ligne (vs la batterie au fond et le bassiste à côté), deux guitaristes, l’un en robe noire, l’autre avec une chemise qui a connu de meilleurs jours mais ça lui donne un petit air de pirate. On est assez loin de la photo de presse avec tout le monde en cuir mais on préfère comme ça et puis en fait on s’en fiche, l’important c’est que tous les deux maîtrisent leurs instruments, Telecaster à gauche, Les Paul à droite, les deux avec un son énorme, à la fois incisif et bien présent dans le bas. Un batteur bien en place pour tenir la maison et un quatrième larron qui alterne entre basse au synthé et guitare basse. Et ce n’est pas parce qu’il est aux claviers qu’il va se priver de bouger autant que les autres et d’avoir l’air complètement furieux dans les moments les plus rageurs des compositions des Psychotic Monks.
De ces passages explosifs, il y en aura beaucoup dans ce concert, tout le monde se dépense sans compter, vit vraiment chaque chanson dans ce groupe qui n’a pas vraiment de leader, tout le monde participe au chant, quand il y en a, même si le lead est plus souvent assumé par les deux guitaristes. Mais ce qu’on apprécie aussi beaucoup chez The Psychotic Monks c’est qu’ils ne contente pas de la même formule noisy-stoner pendant 45 minutes, il y a d’autres facettes dans leurs musiques et ils savent alterner les ambiances, faire monter la sauce lentement pour donner encore plus de puissance aux déflagrations .
