Après une première journée conclue en beauté par un mémorable concert de The National en grande forme, nous voilà de retour dans la grande Halle de la Villette pour une soirée plutôt axée sur la découverte car à part Cigarettes After Sex et Isaac Delusion, on n’a écouté que quelques titres des groupes à l’affiche en amont du Pitchfork Music Festival Paris 2017. Mais c’est aussi l’intérêt de ce festival, découvrir de nouvelles têtes qui cartonnent aux Etats-Unis, plébiscité par le site Pitchfork, mais qui ne sont pas encore arrivées à nous.
N.B. : Une galerie photo "best-of" de chaque concert se trouve tout à la fin de l’article, la plupart des concerts ont aussi une galerie plus complète dans leur article individuel
HMLTD
Et ça commence fort avec les anglais de HMLTD, les musiciens de ce groupe anglais entre punk et glam-rock, ont tous des tenues de scène hautes en couleur, le chanteur commence le concert dans un tailleur de femme un peu bling bling mais quand il enlève le haut, on se rend compte en dessous qu’il y a un éphèbe blond et musculeux. Une des deux guitaristes est en kimono et a une teinture de cheveux qui imite le pelage d’un fauve. De lui on se méfiera car apparemment insatisfait de son retour, le bougre l’a carrément balancé de la scène, pas très loin de l’endroit où on était dix secondes plutôt. Aux claviers on a un personnage entre le clown et le mime. A la guitare encore, un blondinet qui a une tenue très Edouard aux Mains d’argent. Bref... ils ont tous des personnages rigolos, ils en font tous beaucoup sur scène et c’est un peu le bordel, un peu comme dans leur musique. C’est assez réjouissant à regarder mais au final on n’aura pas gardé un souvenir impérissable de la musique. Mais on retournerait volontiers les voir en concert. (en faisant attention à ne pas se mettre d’avant le guitariste fauve qui balance ses retours)
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Cigarettes after Sex
C’est notre deuxième fois avec le groupe, qui est l’une des raisons de notre venue au Pitchfork et comme à la Maroquinerie on a pas été déçu. Le groupe a un son impeccable, le même que sur disque, les morceaux sont joués exactement pareil et c’est toujours aussi bon. Cigarettes after Sex c’est à peu prêt tout le contraire de HMLTD qu’on vient de voir, des musiciens habillés tout de noir, très sobre dans le jeu comme dans l’attitude, concentrés, qui font vivre un univers vaporeux, onirique.
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Tommy Genesis
Tommy Genesis , le nom de scène de Genesis Yasmine Mohanraj, jeune canadienne, aux origines mi-suédoises, mi-indiennes, déboule sur scène dans un petit short et dès les premières minutes du concert descend dans la fosse pour chanter au contact du public. Elle a la pêche, elle joue de son sex-appeal mais sans tomber dans l’excès non plus. On retrouve cette sensualité dans les textes, ce qui change agréablement de l’egotrip macho classiquement associé au hip-hop. Malheureusement (ou pas, selon que vous aimez ce genre musical) la forme musicale elle reste assez semblable. Pas désagréable mais de notre point de vue de personne peu réceptive à ce style, rien d’inoubliable non plus.
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Sylvan Esso
De la prestation de Sylvan Esso, qui est en fait un duo, on retiendra surtout les pas de danse et les contorsions de la chanteuse Amelia. Qui a pourtant une jolie voix et un flow parfois inspiré du hip-hop intéresdsant mais la musique, de l’electro plutôt minimaliste, ne décolle jamais vraiment et peine à proposer des mélodies vraiment efficaces. La rythmique par contre est bien là. De quoi donc comment à s’échauffer et se remuer un peu mais à la longue c’est vraiment la gestuelle d’Amelia qui empêche le décrochage total.
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Andy Shauf
Andy Shauf nous offre une pop/folk tout en douceur, joliment arrangée, avec la présence des clarinettes qui apportent une couleur originale à la musique. Malheureusement cette délicatesse, combinée à un certain manque de charisme font qu’on s’agace un peu, qu’on aurait envie que le groupe arrête la musique qui ronronne et sortent ses griffes. mais même si Andy ne nous a pas passionné, il faut le reconnaître, les chansons sont intéressantes, le groupe joue très bien et même la voix est agréable. Ce n’était peut-être pas le bon jour ou le bon endroit pour que la magie opère (haha si vous savez que le "tube" d’Andy s’appelle The Magician c’est drôle !)
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Isaac Delusion
Rien à faire si musicalement on a plein d’affinités avec Isaac Delusion, on n’arrive à se faire à la voix du chanteur et ça interdit de fait toute immersion dans leur univers. Dommage car si on considère le groupe en entier plutôt que juste la personne du chanteur, les compositions plus que la voix qui y figure, il y a des choses intéressantes.
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Rejjie Snow
On est loin d’être des experts du hip-hop et on hésite donc toujours un peu à critiquer cette musique. Mais dans le cas de Rejjie Snow, les instrumentaux sont très travaillés, parfois ils comprennent une partie de chant féminine enregistrée qui est plutôt bien aussi. Le flow de Rejjie est efficace et ses paroles n’ont pas l’air trop cliché. On se passerait peut être juste des "Paaariiiiisssse", "Pitchfork Yo" et des "MAKE SOME NOISE" répétés un peu trop souvent mais globalement c’est la prestation non rock/pop la plus convaincante du jour.
