Il y a un vieux proverbe chinois qui dit qu’il faut se méfier de deux choses dans la vie, l’homme qui cherche à emprunter le petit chemin boueux et l’artiste qui reçoit une bonne critique dans Telerama.

Sachant qu’Andy Shauf a fait ses premières armes dans le punk chrétien (on a vu beaucoup de choses, la stouquette de Treponem Pal en direct jadis, Alien, le fond de la gorge de Matthew Bellamy mais ça on ose même pas le conceptualiser), on ne peut guère le soupçonner de fréquenter les petits chemins boueux. Par contre il a bel et bien été adoubé par Telerama.

Et donc ce jeune qui ressemble à un vieux qui aurait rajeuni dans sa chemise de bûcheron et sa casquette propose une musique jolie, douce, mélodieuse... entre pop et folk, qui oserait même s’encanailler de couleurs jazzy, mais oui... ils osent une telle diablerie... malheureusement même si on apprécie l’effort d’arrangement et la prestation du groupe, Andy lui manque un peu de présence scénique, même s’il a donc une bouille sympa. Et donc l’ensemble nous a vite paru soporifique et rendu un peu méchant (euh ça vous l’aviez constaté non ?).

Andy lui-même est assez lucide sur le sujet, il avouera vers le troisième ou quatrième morceau qu’il vient de se réveiller. T’aurais pas du mec, on aurait pu rêver ensemble que tu faisais un concert, que c’était mignon, surtout avec la clarinette, totalement inoffensif mais mignon. Sauf que ce n’était pas un rêve et mignon, parfois ça fait le job mais là pas vraiment.

Bon ça c’est ce qu’on a écrit dans le feu de l’action... tranquillement assis dans notre fauteuil relax, avec un thé et un bon Agatha Christie, il faut le reconnaître c’est sympa de laisser ronronner du Andy Shauf sur le tourne-disques.