On y est presque, plus quelques jours avant l’édition The Cure... euh 2019 de Rock en Seine. Difficile en effet de ne pas associer cette édition à cette énorme tête d’affiche qu’est le groupe de Robert Smith ,surtout que le groupe fête ces quarante ans cette année. La réputation en live de The Cure n’est plus à faire, la quantité y sera aussi, deux heures de concert prévues (ce qui est beaucoup pour Rock en Seine mais finalement peu pour eux). Bien sûr on y sera mais comme d’habitude au delà des têtes d’affiches (Foals, Eels, Jeanne Added, Aphex Twin, Royal Blood, Two Door Cinema Club), Le Cargo ! vous propose sa sélection tout à fait subjective, plutôt orientée rock et mettant à l’honneur les découvertes musicales . On vous a indiqué nos coups de cœur, les alternatives intéressantes aux choix "évidents" avec des ***.

Samedi 24 août

Après un vendredi bien rempli, vous êtes sûrement rentrés tard après, c’est samedi alors on traîne un peu les pieds... bref on ne vous en voudra pas si vous loupez le début, le hip-hop de Zed Yun Pavarotti est effectivement dans la lignée d’Orelsan et de Columbine mais il peine à apporter quelque chose d’original dans la formule, musicalement, ce qui serait presque pardonnable pour le genre mais surtout dans les textes qui ne nous ont pas particulièrement remué. Par contre, il ne faut pas louper..

15h30 - Catastrophe (***)
(Grande scène)

Impossible de classe ce collectif français dans une case, tant ça part dans tous les sens, dans la musique comme dans le jeu de scène, le mieux c’est certainement de regarder (et écouter), c’est complètement fou, inattendu et musicalement ça joue bien, que demandez de plus ?

16h15 - Celeste
(Cascade)

Même si la soul n’est pas notre style de prédilection, ça fait un bon moment qu’on entend parler de Celeste et il faut l’avouer sa voix est vraiment très belle, de même que ses orchestrations avec un son très old school qui fait un penser du coup à Portishead (qui y a largement puisé l’inspiration de son premier album). Il y a aussi quelques touches d’originalité sympas comme un phrasé cool qui le temps d’une phrase adopte un flow rapide de rappeur ou encore des lents déroulés avec des cuivres jazzy, des lignes de chant sophistiquées qui sortent du cadre de la soul.

17h05 - Kitchies
(Firestone)

On ne connaissait ni Louis Cole (qui joue en face sur la Grande Scène) ni Kitchies, on a écouté un titre de chaque et Kitchies l’a largement emporté, ils ne remporteront pas la palme de l’originalité mais c’est typiquement le genre de groupe qui ramène du groove et de la bonne humeur qui a tout à fait la place dans un festival mais qui manque parfois à Rock en Seine.

17h55 - Girl in Red
(Cascade)

Le choix n’a pas été trop difficile : on a vu Tommy Genesis au Pitchfork 2017, pas désagréable mais pas inoubliable non plus, en fait c’est surtout pas franchement notre came. Girl in Red c’est une jeune norvégienne dont les compos naviguent entre folk, indie/dream pop et rock, avec toujours un groove assez "dansant".

18h50 - Mathilda Homer
(Firestone)

Encore de la soul/jazz mais là où Celeste en impose tout naturellement, Mathilda Homer, jeune londonienne de 20 ans, nous a moins séduit : c’est plus classique, la voix est belle mais pas autant que Celeste et il n’y a pas autant de maturité, de personnalité. C’est un peu ... scolaire et puis habituellement on aime bien ce léger voile sur la voix qu’ont certaines chanteuses, chez elle c’est un peu too much. Mais bon... Alpha Wann sur la grande scène ne nous inspire rien donc ça sera peut être le concert idéal comme toile de fond à la pause repas.

19h45 -Mahalia
(4 vents)

Alors franchement on a plutôt refusé Polo & Pan que choisi Mahalia, non pas qu’elle ne le mérite pas, le titre ci-dessous est plutôt cool, de même que les autres qu’on a pu écoutés mais des chanteuses Soul/R’n’B/Hip-hop il y en a eu pas mal avant et il y en a encore une juste après : Jorja Smith dont Mahalia a d’ailleurs fait la première partie. On ira jeter une oreille mais si vous êtes plutôt amateur de rock, on vous en voudra pas si vous faites l’impasse ou que vous en profitiez pour aller boire quelques bières.

20h50 - Peter Cat Recording Co.
(Firestone)

Encore une formation qui échappe aux étiquettes : guitares syncopées, cuivres, quelques touches psychédéliques de ci de là, un chanteur à la voix grave qui se pose tranquillement sur la musique, des dissonances jazzy. Une couleur un peu rétro comme fil rouge peut-être, on est intrigués en tout cas et en face c’est donc Jorja Smith.

That’s all Folks !

Euh non on plaisante, mais sans vraiment plaisanter : la suite de la programmation est très dancefloor : Jungle, dans une veine discoide, Mungo’s Hi Fi entre dub et reggae et enfin la tête d’affiche du jour Major Lazer, là on va citer le site de ReS : "brouille toujours plus les frontières entre les genres, oscillant sans cesse entre reggae, electro, trap, dancehall et pop pour un show terriblement festif, survolté et ensoleillé" Si vous avez envie de festoyer et de groover en ce samedi soir, point besoin de guide Cargo ! pour ça, nous on risque de rentrer tôt, histoire de récupérer pour un dimanche bien chargé qui commencera tôt aussi avec La Chica !

Dimanche 25 août

Dimanche c’est retour au rock et des choix plutôt difficiles et en plus vous avez intérêt à venir dès le premier concert à 14h !

14h00 - La Chica (***)
(4 Vents)

On aime La Chica sur Le Cargo ! alors je vais me contenter de citer Natalia : "La Chica, cette Frida Kalho de Belleville est élégante, forte, guerrière et envoûtante".

14h30 - Cannibale
(Grande Scène)

Après la Chica si vous vous dépêchez On est pas totalement convaincu par les titres écoutés de Cannibale, groupe français de chez Born Bad mais cette vidéo de leur précédent passage à ReS est pas mal du tout, la description rock tropical est assez juste, est-ce que la formule fonctionne bien sur un set ? à confirmer sur place

15h20 - Le Villejuif Underground
(4 Vents)

On accroche pas franchement à la pop de Mini Mansions et de toute façon ça fait un moment qu’on entend parler du Villejuif Underground, un autre groupe de Born Bad, à classer dans le rock indé au sens large ou à ne pas classer c’est plus simple, et on a bien envie de découvrir ce "joyeux bordel" en live !

16h00 - Two Door Cinema Club vs Decibelles (***) (16h05)
(Grande scène, Firestone)

Aarg on avait vraiment très envie de voir le trio français Décibelles, leur gros gros son, les textes rageurs promettent un beau moment de défouloir punk/noise/pop... mais en face il y a Two Door Cinema Club qu’on a jamais vu en live... mais en même temps le dernier album est un peu trop pop/electro à notre goût... Parce que leur musique nous a plus remué les tripes et qu’on privilégie la découverte pour nous ce sera Decibelles.

16h45 - Sam Fender (**)
(Cascade)

On ne sait pas s’il est de la famille de Léo mais en tout cas on peut vous confirmer via la vidéo ci-dessous que ton son groupe joue sur Fender. A part ça, ce jeune anglais dont le premier album est sorti début août propose une pop-rock mélodique et énergique. Une recette classique mais bon n’est-ce pas dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes ? En tout cas si ça joue comme dans ce live de Kimmel, on va certainement passer un bon moment.

17h30 - Bring me the Horizon
(Grande Scène)

En attendant The Murder Capital, Bring Me The Horizon à défaut d’être original est très très efficace et contrairement à plein d’autres groupes gros son mainstream US, ils ont gardé suffisamment grosses guitares saturées pour vous faire headbanguer un gros quart d’heure.

17h50 - The Murder Capital (**)
(Firestone)

Le renouveau punk d’outre-manche tient bon décidément et continue de proposer des choses excitantes comme ces irlandais de The Murder Capital. Si vous hésitez, le live ci-dessous devrait suffire à vous convaincre :

18h30 - Deerhunter
(La Cascade)

Deerhunter c’est le genre de groupe dont on connait le nom mais dont on est pas forcément familier du répertoire, ils n’ont eu de gros tubes ou de chansons utilisée dans un moment iconique d’un film ou d’une série. On avait pas vraiment écouté le groupe en profondeur avant de préparer ce Rock en Seine et c’est franchement une bonne surprise. Du rock fiévreux avec des touches psychédéliques, noise, dream-pop, déjà 8 albums au compteur et un groupe qui maitrise très bien son sujet en live comme en témoigne la vidéo ci-dessous :

19h30 - Royal Blood (***)
(Grande Scène)

Pour nous c’est la grosse tête d’affiche du jour, deux albums impeccables au compteur (peut être des inédits du futur troisième annoncé début 2018 ?) et surtout cet énorme son qu’ils sont capables de produire en étant juste deux sur scène. Une musique aux atmosphères sombres qui évoque le stoner, la précision et la puissance de RATM. 

21h00 - Foals
(La Cascade)

Alors qu’ils avaient mis le feu à Rock en Seine 2016, on doit avouer qu’on vous recommande Foals avec quelques réserves, en fait une grosse réserve, un dernier album plutôt décevant qu’on a écouté que quelques fois. Mais bon il s’agit d’un festival, les titres du nouvel album ont pu s’améliorer en live et le groupe a le matériel et les qualités pour nous refaire un sacrément bon concert alors on y va avec pas mal d’optimisme.

22h00 - Aphex Twin
(Grande scène)

Si Thom Yorke adore... Si c’est la tête d’affiche du jour... on peut bien aller écouter quelques titres, ou plus, ça dépend de vous...

Vendredi 23 août

15h20 - Love Supreme
(Les 4 vents)

On commence en douceur en ce début d’après-midi avec Love Supreme, un duo qui déroule une électro lancinante, matinée de soul et de jazz (dans la complexité des instrumentations et des compositions). Cela pourrait sembler difficile d’accès mais c’est sans compter la beauté, la chaleur de la voix grave de Joseph Morice. La bio du groupe sur Spotify évoque "langueurs" et "siestes torrides", c’est plutôt bien décrit, la question est, est-ce que ça fera le job en festival, rien que pour la voix, les arrangements qui sortent un peu de l’ordinaire, on ira vérifier

15h20 - Alice Merton ***
(La Cascade)

La pop groovy et dansante d’Alice Merton est assez irrésistible, son album Mint figure parmi nos gros coups de cœur de cette année et on a pu valider à la Cigale que le live est à la hauteur du disque, avec en plus une chanteuse très sympathique et chaleureuse envers son public. Chaudement recommandé !

16h40 - Silly Blue Boy
(Les 4 vents)

Entre rock, pop et electro, la voix et les compositions d’’Ana Benabdelkarim nous ont bien plu, pas d’autres groupes au même moment donc vous n’avez pas trop le choix, attention si vous allez voir Balthazar, il faudra vous contenter d’une vingtaine de minute de concert avant de vous diriger vers la grande scène.

17h05 - Lee Ann Curren ou Balthazar
(Firestone ou Grande scène)

De Lee Ann Curren vous trouverez surtout des vidéos de surf mais parce que le titre écouté sur Spotify (Conversations) est vraiment chouette dans un esprit indie-pop/dream pop avec de belles guitares en son clair et une voix accrocheuse, parce qu’on a déjà vu Balthazar plusieurs fois on va privilégier la nouveauté et choisir Lee Ann, quitte à se rabattre sur la grande scène si l’expérience n’est pas concluante.

18h05 -We Hate You Please Die (***)
(les 4 vents)

L’électro/R’n’B de King Princess a de bons arguments mais ça fait longtemps qu’on a envie de voir We Hate You Please Die (meilleur nom de groupe de l’univers) en live. Ce quatuor de Rouen pratique du punk/garage bien rentre dedans et jouissif, les choses se jouent plus à l’énergie et au grain de folie qu’à l’agressivité pure et donc si la basse est lourde et les guitares volontiers saturées, si le chant peut être hurlé, la musique n’est pas non plus dépourvue de mélodies et de breaks inattendus, de tics déjantés, typiquement rock indé façon pavement/ pixies.

18h45 - Jeanne Added vs Let’s Eat Grandma
(Grande Scène ou Firestone)

Voilà un choix vraiment pas facile : Le dernier album de Jeanne Added est vraiment cool, on a eu l’occasion lors d’un précédent Rock en Seine de vérifier que le groupe assure en live mais en face, Let’s Eat Grandma propose une electro façon CHVRCHES très attachante avec une chanteuse qui a une très belle voix. Jeanne Added présente la création spéciale du festival,accompagné par le choeur Accentus. Let’s Eat Grandma a un morceau qui s’appelle Donnie Darko. AAAAah bon on commencera par Jeanne Added et on essaiera de voir un bout de Let’s Eat Grandma.

19h45/20h00 - Eels / Johnny Marr / Biche (Cascade, 4 vents, IDF)

3 groupes rock, 3 déclinaisons différentes du genre, 3 générations. Les trois sont intéressants pour le lecteur du Cargo !, les trois passent à peu près en même temps. Nous on choisira Eels, parce qu’on a grandi avec, que E. a écrit quelques unes de nos chansons préférées et même si les derniers albums ne nous ont pas convaincu, en live, on a jamais été déçu (la dernière fois c’était d’ailleurs à Rock en Seine 2013).

Si vous aimez le rock psychédélique, Biche a été testé et validé par Ben récemment à La Boule Noire.

21h00 - The Cure (Grande scène)

On ne va pas vous présenter le groupe ni vous en vantez les qualités, encore moins vous dire que cette date française est pour l’instant la seule pour l’année des 40 ans du groupe et que si vous avez toujours voulu voir The Cure à Paris mais pas aller à Bercy, c’est peut-être une des dernières occasions (même Robert Smith tient toujours la forme et donne toujours des concerts de 3 heures)

On ne va pas non plus vous mettre le clip de "Just Like Heaven" ou de "Pictures of You" mais plutôt cette vidéo très marrante de Big Bob qui rembarre une présentatrice télé (sans méchanceté, juste en étant lui-même...)

22h30 - Bagarre (***) (4 vents)

C’est peut-être la plus grande tragédie du jour : Bagarre est un groupe français absolument génial, qui offre un mélange explosif de rock, rap, trap, punk, dance etc. Ils ont mis le feu au Pitchfork 2018 et on est absolument convaincus qu’ils feront pareil à Saint-Cloud, simplement ils jouent pendant The Cure et donc même si il y a forcément des gens qui n’en ont rien à faire, ce groupe n’aura pas autant de public qui le mériterait mais bon on comprend qu’il fallait bien que la programmation offre une alternative stylistiquement vraiment différente à The Cure.

23h30 - Kompromat(**) (4 vents)

Quand un groupe est constitué à moitié de la moitié de Mansfield TYA, tout de suite ça nous intéresse. Cette fois-ci Julia est associée à DJ Vitalic et le résultat est de l’electro/new wave, chantée en allemand et en français. Le disque tient plutôt bien la route, on aurait peut-être juste aimé être un peu plus surpris par les sonorités (du synthétique 80’s assez classique) mais on est curieux de tester le live.. si Big Bob finit à l’heure indiquée...