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publié par gab le 05/04/19
Alice Merton
- Mint
Mint

Alors qu’on avait passé une bonne partie de ces deux dernières années à reprendre en cœur et en famille l’emblématique refrain « I’ve got no roo-hou-hou-hoouuu-hoots » à toute heure de la voiture sur les radios autoproclamées rock de la bande FM, quelle ne fut pas notre surprise de découvrir, d’une, que la chanteuse de "No roots" s’appelait Alice Merton et, de deux, que l’album qui portait ce single datant de 2016 ne sortait qu’en ce début d’année 2019. Incroyable ! C’est donc avec grand plaisir qu’on se laisse prendre au jeu et qu’une fois n’est pas coutume, on va lorgner sur des morceaux taillés pour les stades plutôt que pour les recoins des petites salles obscures.

patinoires

Et ça ne nous fait pas de mal de sortir du noir à l’approche du printemps et de tâter du dance-floor puisque cet album, Mint, possède tous les atouts pour une déflagration d’envergure. Taillé pour les patinoires, taillé pour la radio, je ne vous cache pas qu’il a fallu s’acclimater un peu pour prendre la mesure du disque. On ne passe pas si facilement de Shannon Wright à Alice Merton, même si on est archi-fan de "No roots". C’est une chose de monter le son dans la voiture sur un morceau et une autre de partir pour 11 titres au casque de petit matin. Mais Alice a bien fait les choses, l’album attaque fort sur deux morceaux à l’évidence instantanée. "Learn to live" avec sa petite montée en accalmie-pré-refrain-qui-va-bien et son refrain international ouh-houteur, puis "2 kids" avec ses couplets sucrés et ses scansions adolescentes, de quoi amener l’auditeur en condition pour le désormais classique "No roots" en 3ème position. Que dire de plus sur ce morceau, l’écouter c’est l’adopter. Il a tout des grands. Le beat qui accroche, le refrain limpide et affirmé, l’originalité des effets de voix, tout est là. Il nous fait un peu le même effet que "Royals" de Lorde, en plus rentre-dedans, intraitable.

joie-dynamie

Passé ce rendez-vous obligé par le single, Alice Merton se lâche un peu et peut laisser libre cours à ses humeurs joueuses. "Funny business" donne le ton avec ses petites voix accélérées, "Homesick" sort le piano sautillant et "Lash out" met tout le monde d’accord, sur la piste, les bras en l’air. On est nous-mêmes étonnés d’y retrouver la joie-dynamie d’une Mina Tindle, qui décidément nous manque beaucoup, avec une touche de B-52’s. C’est qu’Alice Merton sait ménager et digérer ses références, après le petit clin d’œil au "love shack" des B-52’s, c’est à la rythmique d’"Another one bites the dust" de Queen qu’elle s’attaque. A vrai dire, elle tournait autour depuis plusieurs morceaux et elle réussit l’intégration parfaite sur "I don’t hold a grudge". D’ailleurs ce morceau réussit l’exploit d’éclipser "No roots" dans nos cœurs et nos corps. Ce titre contient tout ce qui fait la magie d’Alice Merton, affirmation, détermination, section rythmique qui déchire, refrain piano sautillant et chant haut perché à reprendre en chœur, n’en demandez plus, c’est complet. Attention toutes fois à ne pas franchir la ligne rouge sous le coup de l’enthousiasme comme sur " Why so serious" (heureusement dernier morceau de l’album), les années ’80 étaient bien … dans les années ’80.

président

Ce sera heureusement le seul léger faux-pas du disque (et avec mon flair incomparable, je découvre que c’est aussi le nouveau single extrait du disque … faites comme si je n’avais rien dit). Notez pour finir qu’on a aussi été conquis sur les morceaux plus intimistes (le lancinant "Speak your mind", l’initialement délicat "Honeymoon heartbreak") et qu’on a hâte de la recevoir en session cargo à son prochain passage parisien (on croise les doigts). En attendant, notre Micky (président !) est allé voir de plus près comment ça se passait sur scène à la Cigale en mars, on vous quitte en douce en vous renvoyant sur les photos et le compte-rendu.

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publié par le 05/04/19