Il y a quelques années on aurait pas cru voir Foals clôturer un festival comme Rock en Seine, non pas qu’ils ne l’auraient pas mérité, à l’époque le groupe était déjà une pépite, mais une pépite indée, destinée à un écrin plus cosy que la grande scène du festival. Comme le dit Yannis lui-même il y a quelques années en France ils faisaient la Flèche d’Or, en 2007 pour être exact. Entre temps, le groupe a considérablement élargi ses ambitions et durcit un peu son approche. Leur dernière sortie en date, What went down est un album puissant et intense, accrocheur et en même temps la technique musicale comme la palette sonore déployée y sont impressionnantes. Il montre aussi une envie de ne pas rester coincé dans un genre plutôt confidentiel sans pour autant renier ses racines.

Sur scène, on sent l’envie d’en découdre, d’insuffler au live la même rage qu’on peut trouver sur le disque, l’interprétation des morceaux est impeccable, le son énorme, les enchaînements très rapides ne laissent pas la pression retomber, en dehors de quelques respirations bien méritées. Après Sigur Ros, c’est le deuxième concert qu’on vit de bout en bout en immersion totale. Après un rappel tout aussi énervé que ce qui a précédé, Yannis se livre à un petit bain de foule dans la fosse, le deuxième de la soirée, avant de remercier le public, le sourire aux lèvres. Tout d’un coup la "rock star" possédée qui nous a mis KO redevient un type sympa et accessible et ça c’est plutôt cool quand on vient de prouver en beauté qu’on est définitivement à compter parmi les grands noms de la scène rock actuelle.