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publié par gab le 19/08/11
The pains of being pure at heart
- Belong
Belong

C’est l’histoire d’une rencontre quelque peu ratée avec un groupe de noisy-pop américain au printemps dernier, et par article des inrocks interposé, comme quoi il convient de se méfier du pouvoir singulier des chroniqueurs à la plume trop bien trempée. C’est ainsi qu’on se retrouve, pauvre de nous, tout chamboulé par la promesse non dissimulée de ramener à la vie nos 17 ans. Or, c’est un fait, il ne nous faut guère plus qu’un « retour du grouppe aimer » pour qu’on se rue dare-dare sur Belong, le deuxième album des très sarah-recordsment-nommés The pains of being pure at heart.

salve

Oui bon d’accord, depuis le temps et le nombre de fois où on nous fait le coup, on devrait savoir mieux comme disent les brits, mais la future crise de la quarantaine approchant à grand pas, que voulez-vous, on baisse notre garde, c’est naturel. En même temps il ne fallait pas nous faire ça, associer un groupe aux albums Loveless (My Bloody Valentine), Nowhere (Ride) et Bandwagonesque (Teenage Fan Club) - pas juste les groupes mais ces albums là précisément -, puis espérer qu’on ne se rende compte de rien. C’était voué à l’échec dès le départ cette histoire. Surtout qu’à peine la première couche séchée, on reprenait une nouvelle salve, le groupe faisant appel au producteur Alan Moulder et citant les Sundays comme influence. Ca faisait beaucoup pour nos frêles épaules. Et ça n’a pas loupé, les premières écoutes ont été houleuses de notre côté allant de déconvenue en déconvenue, ne retrouvant aucune des références susmentionnées mais du New Order où on cherchait du Ride, de la pop où on cherchait de la noisy-pop, des synthés rutilants où on cherchait un mur de guitares. Et même sur les morceaux avec guitares saturées, il ne suffit pas de quelques pédales de distorsion pour reproduire l’univers de My Bloody Valentine, qu’on se le dise.

sucré

La déception/impression-de-s’être-fait-avoir passée, c’est quelques semaines plus tard, à l’approche de l’été, qu’on met de côté ce faux départ pour un petit changement d’approche et une tentative de voir ce que donne ce disque sans laisser d’écrasantes références venir jouer les trouble fête. On constate alors à notre grande surprise qu’il y a du bon dans cet album notamment son entame avec les noisy-poppement très réussis "Belong" et surtout le tube en puissance "Heart in your heart break", les deux titres qui nous font revenir régulièrement vers cet album, ceux qui restent en tête une bonne partie de la journée, impeccablement soutenus par "Heaven’s gonna happen now" qui met à l’honneur la délicatesse à la Sarah Records suggérée par le patronyme du groupe. Le problème c’est que la suite reste inégale, même après plusieurs écoutes, certains morceaux étant trop connotés musicalement ("Anne with an E" dont la musique est très fortement influencée par les Silencers, qui n’est au passage pas le groupe de l’époque qui ait le mieux vieilli, ou encore le très Jesus-&-Mary-Chainien "Girl of 1,000 dreams"), d’autres étant pollués par des synthés trop voyants ("The body" par exemple qui tient bien la route à la base mais qui à force devient difficile à supporter). Et quand ce n’est pas la forme qui pêche (l’excellent tube pop "My terrible friend" gâché par un gimmick de synthé trop sucré), c’est le fond ("Even in dreams", morceau sans grand intérêt mais très bien enregistré, on ne peut pas tout avoir).

appliqués

Malgré ces quelques réserves, la vue d’ensemble est tout de même meilleure cette fois, l’album est bourré de références (même si ce ne sont pas forcément celles prévues à la base) et souvent pas trop mal foutu. Le groupe fait penser aux Drop Nineteens, en un peu trop appliqués. Ils ont d’ailleurs en commun à vingt ans d’écart de regarder la scène noisy-pop anglaise de l’amérique, sans avoir le même talent ni la même subtilité (l’album Delaware des Drop Nineteens étant un must dans le genre). Notre plus grosse méprise à la lecture de l’article des inrockuptibles étant finalement d’avoir cru qu’ils recherchaient un son anglais en faisant appel à Alan Moulder alors que l’interview du groupe dans les mêmes inrocks démontre justement leur volonté de trouver un son américain (et en ça avoir une approche plus « à la Drop Nineteens »). L’album n’est donc pas si mauvais, reste qu’on est rarement vraiment touché par les morceaux et ce n’est qu’en fin de disque avec "Too tough" et "Strange" qu’on a l’impression qu’ils cessent enfin de jouer à faire comme si, qu’ils laissent de côté leurs penchants tape à l’œil, et se mettent réellement à fournir des morceaux un peu plus personnels et convaincants. Dommage que l’album entier ne soit pas plus dans cette veine là.

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publié par le 19/08/11
Informations

Sortie : 2011
Label : Pias

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