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publié par Mickaël Adamadorassy le 16/06/22
Tamino - Le Café de la Danse, Paris - 14/06/2022

Annoncé simplement sur les réseaux sociaux, ce Café de la Danse de Tamino s’est vendu en quelques minutes à peine. Certes la salle fait "juste" 500 places, selon la configuration des gradins, quand Tamino remplitl’Olympia et la Cigale mais la performance est belle, surtout quand vous arrivez près du café presque une heure avant et que vous voyez que la queue déborde déjà dans la rue de Lappe, change de trottoir et finira par la remplir presque jusqu’au bout. Dans la queue, beaucoup de... filles, elles sont suffisamment majoritaires pour que ça se remarque vraiment, des anglophones qui ont fait le déplacement exprès. Les portes ouvrent presque à l’heure et la salle se remplit vite, pas de première partie, à 20h30 c’est Tamino qui se présente seul sur scène : pas de musiciens qui l’accompagnent ce soir. Juste lui, tout en noir, quelques spots derrière lui , baignant dans une fumée épaisse ou avec un éclairage minimaliste qui dessine juste sa silhouette . Lui et sa guitare, ou plutôt ses guitares vu qu’il en change quasiment à chaque chanson.

Mais c’est au oud qu’il ouvre le concert avec "Drop of Blood", un titre de son prochain album "Sahar". On retrouve avec plaisir la voix grave de Tamino, porté par un instrument offre des basses étonnamment profondes alternées avec des motifs mélodiques dans les aigus, on retrouve cet appel à la transe, spirituelle, mystique, une musique et une voix forte, ample qui vous font voyager vers un autre plan. Le public écoute d’ailleurs dans un silence religieux, rien d’inhabituel pour les concerts "indé" parisiens mais là on a l’impression que ce silence résonne encore plus fort que d’habitude.

Il enchaine avec "Fascination", un autre extrait du disque à venir qui a été dévolé récemment, un titre joué à la guitare électrique, jouée à grands gestes dans un esprit un peu plus rock, une intention un peu plus lumineuse puis "Tummy" que le public reconnait dès les premières notes et chante avec lui, pareil avec le même respect, pas à tue-tête au point qu’on entende plus l’artiste. C’est peut-être ce qui va contribuer à finir de détendre Tamino, qu’on sentait un peu crispé, qui n’a pas encore décroché un mot en dehors des chansons jusque là. Il finit la chanson avec un grand sourire, remercie les gens de l’avoir accompagné de leurs voix et explique dans un français quasi-parfait que justement il était très nerveux : il s’agit de son premier vrai concert depuis deux ans.

La suite du concert déroule essentiellement des titres (des tubes ?) du premier album : "Cigar", "Indigo Nights", "Persephone’, "Verses","Cigar" complétés par l’autre extrait de Sahar déjà révélé, "The First Disciple". On les connaissait en version "groupe" et sur disque, elles passent sans problème en guitare-voix, que ce soit de l’acoustique ou de l’électrique, de la six cordes classique ou le son plus épais et profond de la baryton, il y a juste ce qu’il faut pour appuyer la voix, son grave magnifique, ses mediums plein de sensibilité et puis sur Habibi, des aigus incroyablement beaux, justes, puissants, presque extra-terrestre tant ce qui est en réalité très difficile parait être facile pour lui, la meilleure version live qu’on ait entendu jusqu’à présent.

Tamino quitte définitivement la scène après un court rappel, soit un concert (lui dira "showcase") d’un peu moins d’une heure. Cela peut sembler court mais même s’il a une voix superbe et que cette formule solo se tient bien, on se dit qu’avec plus alors que les titres sont normalement très arrangés, qu’ils jouent sur des dynamiques variées, il y avait un risque de lassitude ou de se répéter un peu dans la façon de réinterpréter les morceaux en solo. On est donc plutôt content de cette soirée qui finit tôt, car c’était un beau moment, quelque chose de différent de deux concerts électriques qu’on avait déjà vu, mais tout aussi puissant que la version électrique "full band", avec en plus ce côté privilégié, d’être dans une petite salle, parfaite pour donner à ce concert l’ambiance intimiste, la proximité qu’il lui fallait.

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