accueil > articles > lives > iggy pop

publié par Renaud de Foville le 18/11/99
iggy pop - Élysée Montmartre, Paris - 08/11/1999
Élysée Montmartre, Paris

phénomène

lourde tache... on pourrait faire un truc du genre, c’est indescriptible, fallait y être (pas prétentieux déjà), faut le voir pour le croire. ou alors la technique rock & folk, quand je les lisais il y a dix ans... je vous raconte toute ma journée, ce qui s’est passé avant le concert et hop deux lignes sur le show et c’est fini... mais non j’aimerai bien essayer de raconter un peu, juste un peu ce que j’ai vu. un phénomène, un extra terrestre c’est sûr. bon ok il le sait, il en joue, il y va à fond je suis iggy pop et il y en a pas deux comme moi. mais ... c’est vrai. c’est hallucinant.

gentils

il devait y avoir les gentils (c’est déjà une qualité quand votre musique n’en a pas vraiment) aston villa en première partie... 19h30 sur les billets, on arrive un peu en retard, rien... 20 heures rien ! 20h15 la salle en a ras le bol, je me dis si les mecs d’aston villa montent maintenant ils sont gonflés... 20h30 quelques roadies, calmes, sur scène, deux trois vérifications, devant les loges on se met doucement en place puis au moment ou tout le monde n’en peut plus d’attendre : le noir. un micro sur un pied tordu, très bas. iggy arrive pantalon noir superbe, classe. torse nu bien sûr. il s’agenouille, premier morceau, "no shit", lui seul avec une bande derrière... sa voix caverneuse, profonde... hummm quel morceau. puis "nazi girlfriend", ses musiciens sont là look entre scorpion et le cousin de la famille adams.

lion en cage

un peu hésitant, pas facile à chanter, besoin de se concentrer, de s’imposer à la salle, il est à la même hauteur que nous, tout le monde l’observe puis à la fin du morceau il se lève et c’est l’apocalypse... la folie la rage à l’état pur... tout ses classiques ou presque vont y passer et plus le concert avance plus les morceaux deviennent violents, rapides, fous... iggy est déchaîné, il contient une énergie hors du commun qui a besoin de se libérer. c’est la rencontre permanente entre deux atomes. il provoque tout le monde la salle, ses musiciens en leur hurlant "faster" ou en enchaînant les morceaux sans répit... ses roadies qui sont en permanence aux aguets il est partout sur les amplis, dans la foule, il se jette pendant les morceaux, entre, même pendant le rappel il reste sur scène à déambuler comme un lion en cage, je tourne, je tourne et tout à coup je saute te je hurle...

sex, drug...

il se jette sur les amplis, grimpe pour se projeter sur la scène, attrape les échelles de corde, il est retenu par les jambes par les videurs pendant qu’il se jette dans le vide au dessus de la foule, il hurle frappe, se bat... il a un besoin de se libérer... a un moment il dira au public de monter sur scène ce qu’une trentaine de déchaînés fera sans se faire prier - dont une superbe fille qui, une fois iggy pop remonté sur scène, car pendant que les mecs montent sur scène il descend dans le public - allumera iggy comme une folle, iggy qui n’en perd pas une lui dira d’aller l’attendre en coulisse ! ! ! sexe, drug & rock and roll. nous on reste fascinés, les morceaux sont surpuissants parfois trop. prenez un iggy pop en vinyle mettez en 45t et foutez la chaîne à fond vous verrez ! ! ! on pourrait se mettre au milieu de la fosse pour pogotter - comme des jeunes - mais on ne veut pas en rater une miette les yeux grands ouverts, on est au spectacle. iggy pop seul debout face à la salle c’est sublime, quand il marche simplement de long en large le long de la scène on reste subjugué, sur le cul.

grand mec

l’émotion est là, présente même dans les morceaux les plus fous. il veut tout donner, il ne sortira de scène - au bout de 80 minutes - que quand il aura absolument tout donné, vidé de toute son énergie. même si certaines versions sont un peu courtes, même si il n’a joué aucun morceau d’american caesar - très bel album pourtant - même si on peut lui reprocher de ne pas avoir pris trop de risques avec la set list, et même ou surtout si sa superbe et incroyable voix s’use un peu avec le temps (on pouvait l’entendre sur le superbe "i felt the luxury", un des rares moments calmes de la soirée. grande émotion sur ce morceau où il se livre, se met à nu, sa voix est toujours là, toujours sombre et imposante, mais on sent un peu d’usure, un peu de fatigue ce qui renforce l’émotion)... même, même, même... même tout ce que vous voulez ce soir on a vécu un moment exceptionnel, un moment à part avec toute la rage et la générosité d’un grand mec !

Partager :

publié par le 18/11/99