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publié par Mickaël Adamadorassy le 09/12/21
We Hate You Please Die - Petit Bain, Paris - 02/12/2021

Le calme n’aura duré que le temps de l’intro à la basse de "Exhausted + Adhd", la scène est encore dans le noir et on entrevoit que les silhouettes des quatre musiciens de We Hate You Please Die mais déjà ça frémit dans la fosse, on se prépare... Puis la guitare égrène quelques notes en son clair, et avec le premier couplet, on commence à voir Raphaël au chant, dans un gros pull en laine qu’il ne va pas garder bien longtemps, tant il va se donner et nous donner chaud : le martèlement de la batterie de Mathilde commence, fait monter la tension en écrasant. Brutalement. Chaque. Temps. Retarde... l’explosion.... Qui vient quand même et là c’est instantanément la folie dans la fosse, où ça pogote à tout va dans la bonne humeur et sans brutalité, très vite les slammers se succèdent tandis que sur scène Raphaël se démène tout autant, il s’essaiera lui même au crowd-surfing deux fois et quand il n’est pas dedans, il est souvent en bord de scène, au plus près possible de cette fosse à l’énergie qui ne fléchit pas, morceau après morceau. Et pourtant elle comporte de nombreux titres la setlist pour cette release party de leur album Can’t Wait To Be Fine, excellent disque qui aura énormément tourné chez nous cette année.

Une vingtaine de titres dont bien sûr une grande partie des morceaux du dernier disque mais aussi des nouveautés, le groupe explique que c’est la release party mais que covid oblige l’album est sorti depuis un moment et donc ils ont pas mal écrit depuis. Sur scène, l’essentiel des guitares est désormais assuré par Joseph et on retrouve en live toute la palette de sons qui fait en partie le charme du disque, allant des distorsions bien punk à des sons plus proches du la guitare surf ou western (un style qu’on a décidé de nommer le spaghetti punk) . Raphaël n’empoignera donc sa Danelectro que sur un ou deux titres, ce qui lui permet de se concentrer sur le chant, jadis on avait dit que le placement de la voix était un des points perfectibles dans WHYPD, sur l’album comme sur scène, là on a rien à redire, c’est appliqué dans les passages calmes, on lui trouve même une certaine tendresse dans la voix à Raphaël dans ces moments là ("Epiphany") tandis que quand ça se joue à l’énergie, c’est tout aussi sauvage et déjanté que par le passé. il y a aussi ce grave un peu théâtral, excentrique qui revient de temps en temps et contraste bien avec les parties plus énervées, qui fait qu’on sort de plus en plus du punk garage et de l’esthétique lo-fi des débuts, "Terminal" en est un bon exemple, c’est l’équivalent d’une ballade chez WHYPD et ce fut un peu "l’oeil du cyclone", une zone de calme très temporaire au milieu de la tempête.

Le fait que la bassiste Chloé prenne un part plus importante du chant, que ce soit les choeurs ou le lead sur "Otterlove" participe aussi à ce côté parfois un peu plus pop, mais pop dans le sens où les Pixies ça peut être pop, on reste quand même dans un concert ultra-énergique dont on ressort content mais rincé, surtout après un final où s’enchaine "Can’t Wait To Be Fine", le titre le plus long du disque, qui n’a pas les "nananas" de "Exhausted" ou le rythme infernal de "Barney", c’est plutôt une longue montée épique et pourtant on est apparemment nombreux à l’avoir comme préféré du disque. En live avec le renfort à la guitare de leur pote Hugo, le titre confirme ce côté morceau de bravoure qui monte, monte, monte et fournit un climax parfait pour finir le concert, en rappel "We Hate You Please Die" (la chanson) s’installe doucement mais finira dans un belle et dernière débauche d’énergie, les dernières cartouches pour un groupe comme un public qui a tout donné.

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