Dans notre programme pour Rock en Seine 2017, on décrivait The Pretty Reckless comme donnant l’impression d ’être une "grosse machine rock commerciale ricaine" tout en souhaitant se tromper que ce soit plus que ça. Malheureusement on a carrément tapé dans le mille. Alors bien sûr le son est propre tout en étant énorme, ça joue bien à tous les postes, tout le monde y met du sien pour assurer le show, mais c’est désespérément lisse et surtout sans aucune interactivité avec le public, la chanteuse Taylor Momsen a beau arpenter la scène et se remuer avec conviction, cachée derrière ses lunettes noirs, ses cheveux devant le visage et son grand manteau noir, elle ne donne pas vraiment grand chose.

Le guitariste joue parfaitement ses rythmiques et sait y faire avec une pédale wah-wah mais il a ce son qu’ont tous les guitaristes studio américains, efficace mais froid, il n’y a pas non plus beaucoup d’originalité dans ses parties, il fait le job... Le chant c’est un peu pareil, les capacités vocales sont là et même si le son est chargé, la voix est toujours correctement placée dans le mix mais on a du mal sentir les émotions, les nuances dans la prestation de Taylor. Et puis en dehors d’un demi-sourire ou de quelques formules sans conviction, il n’y aucune communication avec le public, que ce soir sur les chansons ou simplement sur son humeur ou encore le temps. On est devant la scène d’un grand festival mais on l’impression de voir un concert à la télé, de voir un show qu’ils copient-collent chaque soir dans une salle différente.