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publié par Mickaël Adamadorassy le 16/04/22
Still Corners - La Maroquinerie, Paris - 05/04/2022

La Maroquinerie affiche complet ce soir pour Still Corners, on a failli se laisser surprendre, achetant une place juste après que soit annoncé sur l’évènement facebook qu’il n’y en avait presque plus. Et effectivement le jour J la queue s’allonge jusqu’au coin de la rue Boyer, ce qui n’est pas si fréquent. Tant mieux pour le projet de Tessa Murray et Greg Hughe, qui remplissait déjà honorablement Petit Bain en 2019 pour l’album Slow Air. Avec la pandémie qui a coincé les gens chez eux pendant aussi longtemps, on est pas surpris du succès de leur dernier album "The Last Exit" qui sans abandonner la dream vaporeuse, les ambiances oniriques, porte le territoire du rêve justement vers l’évasion, évoque un été sans fin, les yeux dans le bleu, une brise tropicale sous le soleil écrasant, les cocktails sirupeux. Les jeux de Linda Evangelista et Chris Isaak. C’est à peu près parfait pour s’évader de la réalité, et si Greg a envie d’essayer cette fois-ci des sonorités à la Dire Straits, de sortir les guitares acoustiques, pourquoi pas, on aime aussi. C’est peut-être aussi la raison de la présence d’un public un peu plus âgé ? pas forcément car il y aussi des jeunes dans les premiers rangs qui acclament beaucoup Tessa.

Sur scène par contre, point de guitare acoustique, on retrouve la même formation en trio qu’à Petit Bain en 2019 : Tessa, chant et claviers au centre, et sur la même ligne , Greg sur sa stratocaster à gauche et le batteur Jim Wallis à droite. Si on apprécie cette idée d’avoir tous les musiciens sur le même plan et que Jim maitrise bien son volume de jeu (on est placé juste devant lui) ; la taille de la salle fait que dans les premiers rangs en tout cas on profite un tout petit peu moins de la voix de Tessa et on mettra un peu plus de temps à "rentrer dans le concert", en comparaison avec celui de Petit Bain qu’on avait pensé sur notre petit nuage. Mais bon la magie finit par opérer : la voix de Tessa est toujours aussi belle mais on réalise peut être plus que la dernière fois qu’elle n’est pas seule : Still Corners a une deuxième "voix" qui ’exprime tout autant : c’est la guitare de Greg, un peu plus discret que sa compagne de scène mais sur sa stratoscaster c’est toute une palette de techniques, de textures qui se déploient au fil des morceaux, une vraie démonstration des sonorités si particulières de l’instrument qui ne tombe jamais non plus dans la surenchère gratuite façon guitar hero, tout est questions d’ambiances et d’atmosphères chez Still Corners, de vous emmener ailleurs, un ailleurs loin, et beau, le temps d’un concert et encore une fois mission réussie.

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