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publié par Mickaël Adamadorassy le 09/06/19
Still Corners - Petit Bain, Paris - 21/05/2019

Il suffit juste d’un morceau, d’une vidéo live réussie pour vous faire accrocher à un groupe que vous ne connaissiez pas cinq minutes plus tôt. La dream-pop très 80’s de Still Corners ça a été exactement ça, un coup de cœur instantané pour la jolie voix de Tessa Murray, tout en velours, une douceur vaporeuse contrebalancée par une guitare lead très présente qui émerge sans problème au dessus des nappes de claviers. Quelle bonne surprise d’apprendre qu’ils sont en concert le mois suivant. Avance rapide, nous voilà à Petit Bain qui affiche complet, les belges de Turquoise viennent de finir une première partie plutôt sympathique, le changement de plateau est rapide, le groupe joue en trio, positionné sur l’avant de la scène, tout à gauche le batteur, Tessa au milieu aux claviers et au chant et Greg Hughes tout à droite, derrière eux des projection vidéos pendant tout le concert.

D’emblée, avec "Black Lagoon" , qui ouvre le concert, le titre même qui nous a fait flasher sur le groupe, on note que le son est très bon, même en étant devant près du batteur, qui a une frappe ferme mais mesurée. Sa présence est plutôt un bon point, on s’attendait à moitié à avoir de la boite à rythme mais non en fait le groupe semble jouer tout live. Un pari risqué vu la production du disque qui est assez sophistiquée mais c’est réussi, on retrouve le même son très dreampop avec toutes ses "strates", cette impression d’être "enveloppé" dans la musique, l’envie de juste fermer les yeux et de se laisser bercer par la voix de Tessa, souvent doublée via une pédale d’effet et bien sûr agrémentée de beaucoup de reverb, et pourtant ça ne fait pas "too much", trop trafiqué, l’émotion, le côté "live" reste intact.

Après ce premier titre qui vous fait rentrer direct dans l’univers du groupe, on continue avec "Fireflies", un titre de Strange Pleasures qui reste dans ce côté très lancinant, très vaporeux mais "Lost Boys" qui suit avec un rythme très binaire ramène quelque chose de plus dansant, de plus inquiétant, tout en faisant penser au “Small Town Boy” de Bronski Beat, un titre qui a du beaucoup les influencer, ses sons, sa progression harmoniques reviennent dans plusieurs titres du groupe.

Sur ce titre, on a un aperçu de la polyvalence de Greg en tant que guitariste : le bonhomme sait tirer de sa Stratocaster tout une gamme de sons variés, ça va des petites cocottes funky en palm mute sur le refrain à un solo bien saturé où il se fait plaisir (et à nous aussi). Sur d’autres titres il se content d’accords égrainés ou des lignes mélodique avec ce son clair qui donne le frisson, à la "Wicked Games" de Chris Isaac. Pas de bassiste dans la formation mais parfois Tessa fait quelques notes graves au clavier . Il semblerait que le groupe live compte souvent un bassiste, on va dire qu’à eux trois, ils réussissent à occuper tout le spectre sans qu’on se dise qu’il manque quelque chose.

En fait c’est plutôt le contraire, ce premier concert qu’on voit de Still Corners, c’est le bohneur complet, tout ce qu’on en attendait et même plus. En un mois on n’a pas encore digéré toute la discographie du groupe (4 albums au compteur déjà) mais c’est le genre de concert où l’on se sent un peu "à la maison", un son où l"on se reconnait, au bout de deux chansons, on est complètement en immersion et ce n’est que du bonheur, planant, chatoyant, avec un petit goût de paradis, d’écouter et de regarder Still Corners jouer.

Le concert n’est pas extrêmement long, le groupe jouera une quinzaine de titres mais presque sans coupure, juste quelques minutes avant un court rappel. Le retour au monde normal se fera progressivement en longeant les quais de Seine pour retourner au métro, repu de musique et un léger sourire au lèvre.

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