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publié par Ben Gaston, Natalia Algaba le 29/04/19
Shannon Wright - Les Femmes S'en Mêlent 2019 - 04/04/2019

Retour sur la prestation brute et sauvage de la native d’Atlanta

Du monde pour cette première soirée du festival Les Femmes S’en Mêlent chroniquée par un trio de choc. Après Requin Chagrin, c’est maintenant au tour de la torride et sauvage Shannon Wright d’investir la scène intérieure du Trabendo.

Shannon Wright, on la connaît bien au Cargo !, on la suit depuis des années et on a déjà eu la chance d’enregistrer quelques sessions avec elle au fil du temps. On était impatients de la revoir et on n’a pas été déçus de sa prestation, bien au contraire, l’américaine nous a bouleversés, fascinés, envoûtés… les mots me manquent pour parler de sa prestation enragée, sulfureuse, électrique !! Incarnant un mélange de Patti Smith et Jimi Hendrix et accompagnée de l’excellent Raphaël Séguinier à la batterie , elle s’approprie la scène avec des riffs noisy qui s’enchaînent.

Et ça démarre très fort avec « Plea » et ses notes au son lourd. On aperçoit à peine son visage, caché derrière ses longs cheveux qu’elle fait bouger de haut en bas, de droite à gauche, dans un mouvement frénétique de sa tête et de tout son corps. Shannon semble habitée, elle ne nous regarde pas mais elle occupe la scène et on a dû mal à croire qu’il n’y a qu’une seule guitare, on regarde bien, on cherche une basse, une autre guitare, mais non, la force de sa seule Jazzmaster marque le rythme que suit en parfaite symbiose le virtuose Raphaël dont le jeu de batterie est bluffant et remarquable. Une mélodie de xylophone enregistrée un peu angoissante marque une pause entre les morceaux, Shannon ne s’adresse pas au public, malgré sa rage, elle a l’air timide, absente, habitée par son jeu et sa musique. Elle enchaîne son set avec « Commoners Saint » et « Black Little Stray » qui nous laisse KO avec cette fin presque a capella où elle s’éloigne du micro pour chanter sans artifice, s’approchant du public, « tu es trop forte Shannon ! » crie quelqu’un. On a des frissons. Le public hurle, applaudit, emporté par ce moment magique, on est passé d’un rock noisy endiablé à cette mélodie envoûtante en quelques minutes. D’une voix tendre, un peu timide, elle remercie ce public qui est là pour elle. Et l’énergie de la rockeuse se confond avec cette petite voix qu’on entend à peine.

Mais le set reprend vite, avec des titres plus apaisés comme « Let in the light » ou « Idle » au jeu de batterie plus relâché. Quelqu’un crie « je t’aime » entre les morceaux mais elle a l’air de ne rien entendre, emportée par sa propre musique. Même une petite panne de courant ne la fera pas s’arrêter, elle continue, comme si de rien était, avec à nouveaux des sonorités très rock, ce n’est plus sa tête qu’elle remue, c’est tout son corps qu’elle bouge, comme possédée par la puissance ravageuse des titres tels que « Over the sun », « If Only We Could », « Portray » et ça monte en puissance, ça monte, ça devient complètement fou. Shannon crie et la batterie de Raphaël suit parfaitement bien ce rythme endiablé. L’intensité du concert est au maximum « Putain la Shannon Wright ! ! » s’émerveille le mec derrière moi…et c’est sans compter la fin en apothéose avec une Shannon qui gratte sa guitare à terre, les jambes en l’air. Elle fait l’amour à sa Jazzmaster, elle est torride, intense. Et puis, c’est la fin, elle lance une bise de la main au public et disparaît. On en redemande encore, on a adoré sa prestation, sauvage et tendre, à l’image de l’américaine.

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