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publié par Mickaël Adamadorassy le 11/11/07
Recife
- microwave
microwave

J’ai longtemps hésité à faire cette chronique. Parce que Recife avant le Microwave dont il est maintenant question, c’est New Ams, un album superbement réalisé, blindé d’arrangements électroniques de qualité, porté par des lignes de chant délicieusement indie ou de manière plutôt inattendue par des inspirations très années 80 (les bonnes années 80, si si ça existe, et ils le prouvent). Alors forcément quand le petit frère semble ne pas du tout vous offrir la même palette merveilleuse de friandises musicales, on est un peu déçu mais on n’a pas envie d’être dur avec eux. Mais parfois il faut. Car c’est être dur que d’aimer.

trouver la voix

Si on regarde les crédits des deux disques, on comprend assez vite le pourquoi du comment : de même que le responsable des arrangements électroniques n’est plus là, le chanteur génial qui intervient sur les meilleurs morceaux du premier album, la voix féminine ne sont pas sur microwave.

Ce qui explique bien le gros défaut de cet EP : le clavier et le guitariste/compositeur se partagent les lignes de chant et même s’ils y mettent tout ce qu’ils peuvent, le résultat n’est pas très concluant, surtout quand on connait new ams.

Et il faut rajouter à ça des textes en français qui oscillent entre "c’est dur de s’y faire mais finalement pourquoi pas" (l’interstice ou le très polisson et rigolo nuit cajune) et le "ouh laaaaa, faites pas ça malheureux" (le fleuve). Au début, j’ai eu du mal car on a l’impression de voir la personnalité du groupe complètement chamboulée mais bon on s’y fait et on s’aperçoit que ce n’est pas non plus la métamorphose de Kafka qui nous a aliénés notre Recife.

On a sauvé les meubles

Certes il n’y a plus ce foisonnement d’électronique qui faisait (re)découvrir un son qu’on connaissait pas même après plein d’écoutes, mais les claviers sont là, l’esprit fun et un peu 80’s aussi dans le très chouette "où est la fille", le tube dansant du disque, qui fonctionne très bien. Et puis surtout les guitares sont toujours aussi belles. Y a toujours ce touché, ce son qui contient toute la différence entre un rockeur de base qui maltraite sa guitare et le musicien qui a complètement dompté l’electricité et qui est capable de balancer des leads aériens, des arpèges tout zen ou de partir dans un solo énorme (mais rassurez-vous rien dans la veine guitar-héroïque).

En fait musicalement la formule est plus épurée mais on sent toujours le talent des musiciens derrière et cet esprit caractéristique de recife, cette manière de poser tranquillement ses atmosphères, de faire monter la sauce, de donner de la puissance sans être bruyant ou brouillon.

Quelque part même si Recife a changé, la musique elle conserve son pouvoir évocateur, cette versatilité issue de l’envie de voyager aussi bien géographiquement que dans divers courants musicaux. C’est juste dommage que le chant ne suive pas et ne fasse pas décoller les morceaux, voir les plombent un peu dans certains cas. C’est un constat dur mais ilst ont prouvé qu’ils sont capables du meilleur alors je leur souhaite juste de trouver une nouvelle voix pour pouvoir à nouveau nous estomaquer au prochain disque.

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publié par le 11/11/07
Informations

Sortie : 2006
Label : Dead Bees

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