C’est notre deuxième concert de Pauline Croze sur la tournée de son album Après les heures grises. Si c’est le deuxième, vous vous doutez bien qu’on a beaucoup aimé la première fois mais il va aussi falloir ne pas se répéter alors plutôt que de peindre une impression d’ensemble, vous dire que c’était aussi formidable que la dernière fois, qu’après Fils Cara aux Etoiles, les invités du soir sont Tim Dup qui a écrit "Nuit d’errance" et viendra donc la jouer au piano avec elle et en fin de concert Naomi Greene pour "T’es beau", cette fois-ci on va vous raconter plutôt les détails, les choses peut être un peu plus "saugrenues".

Par exemple, ça ne se voit pas mais les doigts de Pauline Croze sont aussi costauds que ceux du Hulk : on n’a jamais vu quelqu’un jouer autant d’accords barrés, pendant presque 1h20 de concerts. Pour les non-guitaristes, un barré c’est un accord où le majeur appuie sur toutes les cordes, ce qui demande beaucoup de force et en fait la hantise des débutants. Quand on regarde les doigts de Pauline naviguer sur le manche, cavaler de position en position, ça semble couler de source mais c’est impressionnant, tout comme la fluidité entre les notes, les glissements de hauteur qui sont presque la "signature" de Pauline, qui sait aussi en jouer : sur "No Derme", elle alterne d’une phrase à l’autre notes glissées, liées et même staccato (les "hi hi hi ho hoho") avec toujours la même justesse.

Il y aussi les chœurs de Manu Ralombo qui monte très haut et en écho à Pauline ça donne de très belles choses. Lui est tout sourire, comme Pauline, qui a tendance à cacher un peu les siens, par contre on a guetté tout le concert pour avoir une photo où le batteur Arnaud esquisserait l’ombre d’un sourire... et rien... en même temps Pauline a regardé ce que signifiait son prénom : "le gouverneur de l’aigle"... effectivement ça ne rigole pas, cela dit on ne lui en veut pas tant sa performance est irréprochable, quelque soit le répertoire (varié) du dernier disque, ou des précédents. Et "Pauline" ça veut dire quoi ? "Petit voir faible", comme quoi la science des prénoms est à peu près aussi exacte que l’astrologie car sur scène dans un pantalon noir à la coupe très effilée, on a l’impression que c’est une géante Pauline. Qui a donc en plus dans les doigts la force du Hulk. Alors fais gaffe Kim (Jong-Un, il a droit à sa chanson sur l’album)