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publié par gab le 23/02/12
Nada Surf
- The stars are indifferent to astronomy
The stars are indifferent to astronomy

Plouf plouf, je recommence. Certains d’entrevous auront peut-être aperçu le temps d’une journée une chronique en demi-teinte du nouvel album de Nada Surf, The stars are indifferent to astronomy. Elle fût retirée non suite aux pressions exercées par la maison de disques (on est suffisamment indépendant pour ça) ou notre crémière (ce serait plus plausible, les fans de Nada Surf se cachent bien sur là où on ne les attend pas) mais parce qu’un couâc informatique faisait que l’album était chargé sur mon lecteur mp3 par ordre alphabétique et non dans l’ordre prévu sur disque. Ça pourrait prêter à sourire si les conséquences personnelles n’étaient pas si graves. Imaginez perdre ainsi votre virginité auditive pour un nouveau disque avec les morceaux dans le désordre alors que le groupe a peaufiné un enchainement aux petits oignons afin que l’ambiance soit optimale. Ce genre de méfait est dramatique vous en conviendrez et c’est ainsi que je me retrouve déçu par l’album aux premières écoutes, même si au bout d’un moment certains titres tirent tout de même leur épingle du jeu. Déception personnelle et accessoirement une chronique moyenne sur le cargo, le moral en prend évidemment un coup au passage. Or depuis que j’ai remis les chansons dans le bon ordre, c’est l’évidence même, ça coule naturellement et les écoutes s’enchaînent à une fréquence impressionnante. C’est fou comme ce genre de détail peut détruire l’ambiance d’un disque (on l’avait d’ailleurs bien vu avec Monday’s ghost de Sophie Hunger entre la version suisse et la version française).

contrepoint

Ce qui m’a mis la puce à l’oreille, c’est de constater une fois l’article publié que le morceau qui semblait être le single, "When I was young", était en dernière position, ce qui est tout de même très surprenant. Ç’aurait pu être sacrément original me direz-vous mais ça ne ressemble guère aux pratiques des maisons de disques et c’est bien compréhensible puisque j’avais un peu laissé passer le morceau par pertes et profits alors qu’il est franchement excellent. Donc si on reprend les choses à zéro, eh bien on n’a pas du tout une entrée de disque au forceps comme je l’indiquais mais un savant dosage entre énergie ("Clear eye clouded mind" et son bon petit gimmick de deuxième guitare en contrepoint), pop ("Waiting for something", un des tous premiers morceaux qui m’avaient tapé dans l’oreille) et ballade classiquement nada-surfienne ("When I was young" et sa montée en puissance qui vient rivaliser avec les meilleurs morceaux du groupe). Et la suite n’est pas en reste, "Jules and Jim" (dont le film passait hier soir sur Arte) est à sa place en backup du single et du coup opère une relance modérée (à la bonne vitesse quoique j’en dise) du rythme du disque ; "The moon is calling" rappelle toujours l’efficacité des morceaux enlevés de Let go et fonctionne à merveille. Le plus surprenant c’est qu’après une très bonne entrée en matière comme celle-ci, les morceaux suivants que j’avais trouvé plus faibles au départ passent comme une lettre à la poste (notamment "Teenage dreams" qui s’enchaine très bien avec "Looking through" pour le quart d’heure survitaminé). J’en suis le premier surpris. Enfin, pour ne rien gâcher, un dernier gros plaisir nous attend en fin de disque avec l’écolo catchy "No snow on the mountain" qui m’avait tant plu dès le départ. Il ferait même un très bon second single et mentir au passage mes propos sur le fait qu’un single ne se trouve jamais en fin d’album. Je ne demanderais pas mieux.

pénitence

Je fais donc amende honorable, ce disque n’est pas trop classiquement nada-surfien, il est très bon tout simplement. Et il contient bien tout ce qu’on peut attendre de Nada Surf côté relief et nuances. Pénitence oblige, l’album est bien parti pour tourner en boucle pendant un bon moment, ça m’apprendra à douter ainsi du groupe. Qu’on ne m’y reprenne plus ... et surtout qu’on me change ce baladeur !

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publié par le 23/02/12