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publié par gab le 31/03/20
Nada Surf
- Never not together
Never not together

En cette période trouble, incertaine, deux options musicales s’offrent à nous. Apaiser nos inquiétudes dans le sombre et l’hypnotisme réconfortant d’une session confinée de Butch McKoy. Ça c’est sûr, ça marche bien. Ou chercher la lumière et le positif dans un goûter musical en pyjama de M et sa fille Billie. Ça marche aussi (essayez au petit déj, vous m’en direz des nouvelles). Et si comme nous vous avez un penchant pour les deux, ne cherchez plus l’entre-deux idéal, venez retrouver les rois de la mélancolie solaire, j’ai nommé Nada Surf !

sel

Ça tombe plutôt bien, Nada Surf a sorti un nouveau disque, Never not together, en février et avait bien anticipé nos besoins à venir puisqu’ils attaquent d’emblée avec le tonitruant "So much love". Quoi de mieux pour booster nos journées ensoleillés et isolées de télétravail ? Et comme c’est Nada Surf, vous y retrouverez en filigrane cette petite pointe de tristesse qui donne tout son sel au morceau. C’est leur marque de fabrique, c’est aussi ce qui fait qu’on craque à chaque nouvel album, cette capacité à habiller leurs mélodies solaires de mélancolie-baume-au-cœur. C’est encore plus flagrant sur le deuxième morceau "Come get me" et l’évocation de l’enfance puis l’attente, l’attente et ce final déchirant à la guitare tellement peu Nada Surf et tellement Nada Surf à la fois. Ce n’est en effet pas souvent que nos amis se laissent aller aux soli démonstratifs à la guitare mais quand ils le font c’est avec cette explosion de tristesse lumineuse qui vous prend à la gorge et vous donne la chair de poule.

esprit

C’est aussi le grand intérêt de ce disque, on sent le groupe prêt à tenter de nouvelles choses, un solo guitare héro ("Come get me"), un morceau à moitié parlé ("Something I should do" en clin d’œil au classique "Popular"), un début de morceau façon berceuse avec chorale d’enfants ("Looking for you"), des cuivres ("Ride the unkown"). C’est avec plaisir qu’on découvre ces petits changements qui n’entament en rien l’esprit des morceaux et du groupe. On imagine d’ailleurs bien certains de ces titres devenir des incontournables de concerts, notamment l’ultra-dynamique "Ride the unkown".

Mais comme cela arrive parfois, il y a fort à parier que ce disque reste au final comme celui d’un morceau principal, comme celui de "Mathilda".

genre

A l’instar de "When I was young" sur l’album The stars are indifferent to astronomy, "Mathilda" est un morceau épique, protéiforme qui vous conquiert autant qu’il vous touche. Cela commence en douceur acoustique sur des souvenirs d’enfance pas très réjouissants puis passe en phase arpèges puissants comme les plus beaux morceaux du groupe pour ensuite enchainer en power-pop plus classique sur les refrains. Après quelques aller-retours d’ambiances, le morceau se termine dans une légèreté acoustique toute différente de la douceur acoustique initiale. Le tout sur les questions de genre et de masculinité subtilement menés comme toujours chez Nada Surf.

wait

Nous évoquions en introduction cette période trouble, incertaine, qui nous préoccupe tous. Or dans ce ralentissement forcé, c’est encore Nada Surf qui en douceur nous parle et nous apaise le mieux :

Millions of souls, they’re young and they’re old
I’m here with you, we’ve got something to lose
Slow down and see where it goes
Just wait …

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publié par le 31/03/20