Mina Tindle c’est sûrement la seule artiste chez qui les pains sont quelque chose qu’on attendrait presque ; elle bien sûr elle rage, un peu contre elle-même, un peu contre le matériel qui lâche, tant l’envie de bien faire est forte, et la manière dont elle le fait a déjà quelque chose de touchant mais surtout son grand sourire reprend vite le dessus ; et ça c’est plutôt imparable.

Fin de la version pour spectateur analytique ou musicien pointilleux.

Le spectateur “normal” lui aura juste vu un très bon concert de plus de Mina Tindle . Comme à la Loge elle est seule sur scène la majeure partie du temps alternant entre une Stratocaster en son clair jouée tout en douceur et parcimonie et le clavier, accompagnée parfois par un guitariste talentueux, sur Pan (à voir en session cargo ! si ce n’est pas déjà fait) et un nouveau morceau en italien.

Par rapport à la Loge qui inaugurait la formule solo avec les voix samplées et les accompagnements gérés via un pédalier, on sent que la gymnastique compliqué que cela peut occasionner devient plus facile , les morceaux au clavier semblent aussi plus aboutis et plus en cohérence avec le reste du set même si l’esprit et les sons utilisés font qu’en théorie on est très loin d’un morceau comme The Kingdom, toujours aussi habité et toujours aussi bon en live en live.

Mais en fait, ce concert c’est aussi l’occasion de voir à quel point le projet Mina Tindle a évolué et couvre désormais une large palette de langues comme de styles. C’était déjà sensible sur son premier EP, au delà de l’étiquette indie folk qu’on est naturellement tenté de mettre dessus, mais donc à voir Pauline aussi à l’aise en français qu’en anglais (c’est presque déjàun exploit en soi) , avec ces fameux morceaux au clavier, on se dit que Mina Tindle c’est bien plus que ça finalement, c’est plutôt un projet exubérant où les chansons gardent comme dénominateur commun l’énergie et la personnalité de leur interprète.