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publié par gab le 08/12/20
Midnight Oil
- The Makarrata Project
The Makarrata Project

On ne voudrait pas porter la poisse mais, scoop, il est probable qu’on ait découvert le triangle des bermudes musical avec la disparition mystérieuse de l’album unplugged de Midnight Oil qu’on a chroniqué début septembre. En effet, en répondant aux questions d’un lecteur, on s’est rendu compte qu’étrangement ce disque n’existait que sur la plateforme Spotify. Puis, avec la sortie du nouvel album du groupe en novembre, on découvre éberlués qu’il n’existe carrément plus du tout. On est un peu dégouté à vrai dire et on espère qu’il fera son retour prochainement (comme quoi la dématérialisation de la musique peut avoir des effets de bords fort désagréables). En attendant, soyons sport, non seulement Midnight Oil sort son premier disque studio depuis 18 ans mais en plus la joue collectif avec The Makarrata Project. Ce ne sera donc pas le disque tourné vers l’écologie pressenti mais un disque entièrement dédié à la cause aborigène et elle en a bien besoin.

voix

Et Midnight Oil de rentrer directement/frontalement dans le sujet avec "First nation", un morceau puissant appuyé sur une partie hip hop tendue, qui pose côte à côte les mots « invasion » et « reconciliation » pour ces nations dans la nation. Le ton est donné. C’est clairement le morceau le plus marquant avec l’« Uluru statement from the heart » lu solennellement en fin de disque. Et comme sur tous les morceaux, des artistes issus de ces premières nations viennent apporter leur voix au projet. Si "Gadigal land" (du nom des habitants d’origine de la région de Sydney) et "Change the date" (sur la fête nationale australienne qui tombe le jour de l’arrivée des premiers colons européens, sans doute le dernier enregistrement de Gurrumul avant son décès en 2017) font la part belle à l’efficacité midnight-oilienne, on est au final bien plus touché lorsque le groupe se met entre parenthèse et laisse les clés de la maison comme sur "Terror Australia" entièrement chanté par Alice Skye sur un piano seul.

nations

Du haut de ses 7 titres, le disque est court et d’autant plus imposant. Il fait entendre la langue des premières nations, parlée et chantée, et donne envie de se replonger dans les disques de Gurrumul, voire de découvrir la nouvelle génération d’artistes australiens. Il nous prépare et nous livre, consentants, à l’Uluru statement from the heart. Une déclaration aussi poignante qu’engageante pour l’avenir. Espérons qu’elle soit entendue et partagée pour un avenir commun et réconcilié des différentes nations australiennes.

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publié par le 08/12/20