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publié par Mickaël Adamadorassy le 03/10/19
Manu - La Maroquinerie, Paris - 27/09/2019

Après avoir assuré sa propre première partie, Manu est de retour sur la scène de la Maroquinerie. Si la mise en bouche était tout en délicatesses acoustiques, c’est un copieux banquet électrique qui s’annonce. La formation a changé en conséquence, violoncelle et harpe sont remplacés par basse et claviers, assuré par un petit nouveau dans la team, Vincent Dudignac tandis qu’on retrouve Nirox à la batterie, qui avait joué quelques titres durant la première partie.

Le concert débute avec "Entre deux eaux" un des titres à la fois les plus rock et les plus barrés de l’album. On part avec un bon gros riff de guitare appuyé par un très bon batteur qui tape fort et ça se finit par une longue plage instrumentale qui laisse les claviers analogiques s’exprimer, avec des sonorités très grandaddy-esques, une mélodie un peu tordue, un peu dissonante et qui a en même temps quelque chose d’un peu enfantin. On se demandait comment toutes les subtilités du disque seraient reproduites en live, en particulier toutes ces pistes de clavier et en fait on retrouve presque tout. Ce qui est possible parce que Manu, Vincent et Patrick alternent entres guitares/basse et claviers entre ou pendant les morceaux. Cela fonctionne sans le moindre accroc mais on se dit qu’il y a beaucoup de boulot derrière. Pour notre plus grand plaisir, parce que cela nous permet de profiter de tout ce qui fait le charme et l’originalité de l’Horizon, le dernier album de Manu

Mais il en faut aussi pour les autres et heureusement : on aurait pas vu un concert de Manu sans "tes cicatrices", autre titre très rock, qui fait se remuer et chanter le public dont l’enthousiasme a encore monté d’un cran.Suivi d’"Un baiser dans le cou", autre morceau bien remuant et très "interactif" avec le public.

On revient ensuite à l’Horizon, avec d’abord le titre éponyme, "Mordre la Poussière" et "Lalala" en duo avec Yaz, premier invité de la partie électrique. Le titre est typique de la fusion des 90’s, un mélange de hip-hop et de rock bien lourd porté par la ligne de basse. Le titre déjà sympa sur disque devient vraiment jouissif en live avec le son énorme dans la salle. La manière de chanter de Yaz, le message même nous fait aussi penser au Mass Hysteria des débuts, période le Bien-être et la Paix, avant que le son néo-metal ne l’emporte.

On a vu Manu dans plein de formations différente au cours des années, différentes configurations instrumentales, celle-ci pourrait être bien la meilleure. On sent la chanteuse très à l’aise sur scène, la voix est impeccable, un peu difficile parfois à bien entendre en ce début de concert mais ça sera corrigé et quand elle n’officie pas au chant, il y a ses petites moments de complicité avec le public ou son complice Patrick, ou simplement elle se lâche sur la guitare, les cheveux qui partent dans tous les sens façon metal ou grunge des 90’s.

Et justement on arrive au moment du petit clin d’oeil à Dolly habituellement plutôt réservé à la fin ou au rappel mais c’est peut être pas plus mal de les faire plus tôt car soyons honnêtes on les attend toujours avec impatience : "Je ne veux pas rester sage" bien sûr, jouée dans une version très proche de l’originale, on aime bien les autres versions dont celle au "harpcello" mais c’est juste un plaisir énorme de se la refaire avec les guitares à fond les ballons. Tout comme "Quand l’herbe nous dévore", autre morceau emblématique de Dolly qui n’a pas pris une ride (comme le reste du premier album d’ailleurs)

Le reste du concert continue à alterner entre nouveautés et anciens titres, s’enchaînant sans problème pour finir sur deux autres pépites de l’Horizon, le bien-nommé "Tout est parfait" et "La sonate", qu’on adore pour toutes ses petites bizarreries et dont le long développement, les alternances entre plages calmes et phases bruitistes en font un final idéal pour ce beau concert.

Jusqu’au rappel bien sûr, tout aussi intense, on ne sent pas la moindre fatigue ni chez le groupe ni dans le public, qui en attendant que le groupe revienne, avait commencé à chanter tout seul du Manu. On se quitte quand même après quatre ou cinq titres, heureux et repus. C’était sans conteste un moment parfait que nous a offert Manu et ses musiciens.

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