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publié par Philippe Ache le 04/05/19
Malvina Meinier
- Anima
Anima

A 30 ans, à la fois chef d’orchestre, compositrice et productrice, Malvina Meinier , artiste protéiforme, maîtrisant toutes les facettes de son art, est une jeune femme libre dont la musique est en perpétuelle évolution.
En 2012, sort The Wise One, œuvre d’inspiration classique, écrite pour piano, voix et violoncelle. Malvina s’y distingue notamment par sa voix d’exception (elle joue dans la cour de Kate Bush et de PJ Harvey).
Deux ans après, elle se réinvente dans un concept-album totalement électronique : Home. Cette jeune cousine de Björk, nous invite à un voyage spatial, dont quelques haltes au Silencio ou dans certaines églises parisiennes (Saint Eustache, Saint-Bernard de La Chapelle) ont durablement marqué nos mémoires.
Elle nous livre aujourd’hui Anima , un EP détonnant. Peu de choses communes entre l’artiste de 2012 et celle d’aujourd’hui. Ces transformations successives, loin de nous éloigner d’elle, n’ont fait que renforcer la fascination que sa musique exerce sur nous.

Anima : plus qu’un disque, une bombe electro-euphorisante

Anima constitue la première moitié d’un concept album, le dytique Corpus/Anima. Présenté comme une relecture de la médecine humaniste, qui distinguait sans les opposer le corpus (corps) et l’anima (âme, esprit, souffle).
Ceci étant, ce qui nous fascine vraiment à l’écoute de ces titres, ce sont les traitements que Malvina fait subir aux sons et à la voix notamment.
Anima est-il un disque electro ? Certes, mais c’est surtout un EP foisonnant, dont les titres devraient pouvoir séduire un auditoire allant de l’amateur de pop au fan de steampunk rock (si tant est que ce dernier genre existe).
Sont réunies les tendances jusqu’ici expérimentées par l’artiste : le traitement organique, analogique et acoustique de ses premières amours d’un côté et une production digitale, froide & auto-tunée de l’autre.
Choisir 2 des 5 titres pour illustrer Anima s’est avéré un véritable casse-tête. Heureusement vous n’aurez pas à faire ce choix !

Anima : explosion après explosion

Puberty

Présent sur la 1ère compilation Kowtow Records, où Malvina côtoie notamment les excellents Jumo, Monolithe Noir et Penelope Antena, ce titre donne le ton. La jeune fille au piano fait place à une electro-mistress . L’envie de danser est immédiate : fourmillements et joie fusionnent. Même transfigurée, la magie de la voix reste totale. Un seul regret : écouter ce titre chez soi et non dans un grand festival européen, avec quelques milliers de dancers se laissant envahir par la transe.

Temper

Moins dansant, plus puissant, plus cérébral, tel est "Temper", un titre qui aurait pu avoir sa place sur Home, tant il nous emmène loin, mais un titre plus personnel où on ne décèle plus aucune influence. Parfaite cohabitation entre une voix vocodée à 200% et une voix débarrassée de tout effet. Un de nos titres préférés !

Desire

C’est un des titres phares du disque : totalement envoûtant. Avec une rare efficacité , chœurs et bidouillages électro enserrent progressivement l’auditeur dans leurs mailles, le possèdent tant mentalement que physiquement. Jouissif : quoi de plus normal avec un tel titre ?!

Faith

Moins percutant, que Desire , Faith a toutefois notre préférence. Peut-être parce que nous y décelons la résurgence de l’auteur de The Wise One . Malvina y chante pour la première fois en français . Faith : un titre d’une éblouissante grâce à nous donner l’envie de fréquenter des lieux consacrés.

Death

Rejointe par Bauma, c’est par Death que Malvina conclue le premier chapitre de Corpus/Anima. Une Death avec des relents de Desire, où les effets de Bauma (on pense parfois au style de P4N4) se conjuguent à la voix de Malvina, une voix dans tous ses états (y compris au naturel). La conclusion d’un parcours sans faute.

Aventure à suivre ...

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publié par le 04/05/19