Une semaine après Marie-Flore, nous revoilà à la Cigale, pour une autre artiste qu’on suit fidèlement depuis quelques années. C’était donc notre cinquième concert de Lonny depuis la Boule Noire en septembre 2021 où elle présentait en avant-première son premier album "Ex-Voto", produit par Jesse Mac Cormack. Un travail d’orfèvre qui sait quand laisser toute la place à la voix de Louise et à ses arpèges de guitare mais aussi quand déployer autour, discrètement, élégamment, des strates d’arrangements variés, des contrepoints, qui servent la trame mais peuvent être autant de réalités alternatives esquissées, de lectures différentes de la même chanson. Pour le live, plutôt qu’une formation "standard" avec une batterie qui essaierait d’adapter le mieux possible le disque, d’en garder le maximum, Louise a choisi le trio, avec une guitare électrique et une basse, et parfois une boite à rythme. Si pour certains titres, le guitare-voix donne une ossature, un fil rouge attendu, sur d’autres c’est tout un travail de déconstruction puis de reconstruction, accompli en live au et à mesure que les concerts s’enchainent. La formation qu’on voit ce soir est donc bien rodé à l’exercice, la complicité entre les musiciens est évidentes, dans les sourires, le contact physique même et musicalement cette prise de risque est un pari réussi car même si on connait la chanson, elle se réinvente sur scène sous nos yeux, avec l’impression que c’est un exercice sur le fil et sans filet, il y a l’urgence, le drame qui se tisse. Et en même temps où retrouve toujours la même simplicité et la même chaleur chez Louise, la même façon touchante de s’adresser au public où on sent que ce n’est jamais vraiment préparé, répété alors qu’elle enchaine les dates depuis un an. Alors pour toutes ses raisons, pour "La fin du Monde", "Le sel Normand", "Incandescente" et toutes les autres ,on reviendra encore une sixième puis une sixième fois dans la maison des filles (et du mec à la jazzmaster et au pedalstteel[une très bonne idée d’ailleurs])