On ne vous présentera pas Lonny Montem, nous avons déjà non pas une mais deux sessions qui illustrent le projet folk de Louise, que vous avez pu apercevoir aussi à l’alto chez Refuge.

Pour Lonny Montem, Louise est à la guitare et au chant, secondée par Antonin Lespagnol. Je ne sais pas si c’est toujours le cas mais pour cette date aux Trois Baudets, les musiciens ne sont repris que par un seul micro, un peu comme Moriarty a pu le faire à une époque, et c’est une très bonne idée : les guitares acoustiques sonnent comme de vraies guitares et pas comme l’approximation qu’en fait un micro piézo, qui réduit le son à l’attaque, le frottement sur les cordes et perd toute la rondeur et la chaleur de l’instrument .

Et justement rondeur et chaleur c’est à peu près tout ce qu’est Lonny Montem, de la folk chaleureuse, sereine et souriante comme son interprète. On apprécie la voix, joliment placée dans le medium, et un accent très au point pour rien gâcher. C’est un cocon douillet, d’autant plus parce qu’on est aux Trois Baudets mais le revers de la médaille c’est qu’il m’a manqué une prise sur le musique, des aspérités à explorer, des nerfs qui affleurent où me greffer. Musicalement je serais aussi curieux de voir ce qu’on pourrait faire avec un alto et une guitare, ou une guitare électrique qui joue lead, plutôt que deux guitares acoustiques qui jouent souvent des parties qui semblent identiques.

Et puis alors qu’on se dit tout ça, voilà que Guillaume Charret (co-auteur avec Louise de son EP Tara) rejoint les musiciens pour la fin du concert. Et à trois autour du micro, il y a une nouvelle dynamique qui se crée, l’interprétation se fait un peu plus âpre, il y a des regards de complicité qui font plaisir avoir et tout cela donne un très beau final.

l’EP Tara ressortira en vinyle et en digital chez Marjan records le 13 mai 2018.