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publié par Mickaël Adamadorassy le 08/11/22
Jesca Hoop - L'Archipel, Paris - 05/11/2022

Choix cornélien ce samedi soir : entre Wolf Alice au Trianon et Jesca Hoop à l’Archipel, notre cœur balançait mais à défaut de pouvoir être à deux lieux au même moment façon El Cuco, on a choisi la fidélité à une artiste à la voix magique et au jeu de guitare ensorcelant, dont on a du voir à peu près tous les concerts parisiens depuis notre première fois en 2012 à la Maroquinerie.

Les premières fois est d’ailleurs le sujet d’une des chansons les plus décapantes du set, "I was just 14" où Jesca fait l’inventaire de ses premières expériences, en partant du premier "crush" avec Jared à 5 ans jusqu’aux fameux 14 ans et ses conséquences fâhceuses : "I lost my mother when I lost my virginity". Un texte coup de poing , chanté avec un débit vocal qui impressionne d’autant plus qu’il est joué avec un motif de guitare rapide qui aurait sa place dans un morceau de math rock, le refrain vient trancher en martelant, "My body / My body and mind, en "ping pong" avec Chloe Foy qui accompagne ce soir Jesca à la basse, aux claviers et la guitare et faut aussi de très belles deuxièmes voix. On regrette un peu qu’il n’y ait pas un peu plus de musiciens car les compositions de Order Of Romance, le nouvel album de Jesca Hoop, produit par John Parish, se parent de cuivres et de percussions tout à fait délicieux dans leurs version enregistrées, arrangés avec la même originalité que les guitares ou les harmonies vocales... mais bon on se doute bien que les impératifs financiers ne lui permettent de pas d’emmener avec elle la dizaine de musiciens qu’il faudrait pour retranscrire le disque à l’identique.

On profite donc déjà de la chance qu’on a de simplement voir Jesca en live, de se régaler de sa voix dont elle déclare en plaisantant qu’elle ne sait jamais comment elle va sortir (le réponse est que la plupart du temps c’est très beau et parfois il y a des notes encore plus belles, perchées tout en haut, à la limite entre le spectre vocal de l’humain et celui d’un oiseau) et même si on sait que les morceaux du nouvel album existaient avec tous ces arrangements, il n’y a pas un moment où on se dit qu’il y a quelque chose qui manquerait. A elles seules, Jesca et Chloe font vivre cette musique singulière et vous captivent tout au long d’un set au son parfait qui durera à peu près 1h20, entrecoupé de nombreux intermèdes parlés d’une Jesca très souriante et très en verve, avec en invité sur "The Girlfriend Experience", tiré du précédent disque, Kate Stables (aka This is THe Kit) et là quand ces deux magnifiques voix se mélangent et harmonisent, on est tout simplement au paradis, ou en tout cas très loin du sol.

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