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publié par Philippe Ache le 17/09/18
Fantôme - Premiers faits d'âme - Auto-production/Nuun Records/Aristochrate Recording

Mésopotamie, le plus abouti des albums de Fantôme, vient de faire son apparition chez vos disquaires préférés. Cette jeune Messine, âgée d’une trentaine d’années n’en est pas à son coup d’essai. Nous vous proposons de découvrir ici son déjà riche parcours discographique.

Premiers faits d'âme

Fantôme, créature du monde de Féérie et Artiste inclassable :

Fantôme : « Un fantôme est une apparition, une vision ou une illusion, interprétée comme une manifestation surnaturelle ». Nous avons un jour assisté à un de ses concerts un soir à La Passerelle2. Les habitants de féérie vivent parmi nous, Fantôme est probablement l’un d’entre eux et ses disques, cassettes et vidéo sont des indications, sinon des preuves, de leur existence.

Fantôme : les premiers pas.

Dès ses 1er EP dont « FRENCH CHANSONNETTES », cette multi-instrumentiste, crée un univers musical fait d’improvisation, de chansons et de morceaux instrumentaux. Comme Borja Flames, elle y avoue l’influence de Moon Dog, les titres qu’elle joue au piano ressuscitent Erik Satie. Du 1er elle a hérité la folie ; du second elle a recueilli la mélancolie. Seul bémol de ses premiers disques : son chant reste sage ; comme si elle cherchait encore l’étendue de son timbre.

Nabie : poésie et improvisation.

Avec « NABIE », son 1er album paru en 2016, Fantôme enfonce le clou et confirme sa position« d’artiste en marge » : 11 titres où elle alterne piano et harpe, des titres habités, une voix délicate, qui peu à peu se trouve, de plus en plus fragile, mais une fragilité désirée. L’album est entièrement chanté en français .Les thèmes sont empreints de sombritude (« Paris sans travail », « Promenade à l’ombre », « Journal d’un meurtre »), mais l’album n’est jamais étouffant. Les textes semblent le fruit d’une écriture automatique ; à la manière des surréalistes, Fantôme semble lâcher prise, les mots s’imposent, révélant ainsi des textes d’une poésie très personnelle.

Mon titre préféré : « Long Dimanche blanc ».

A noter deux étonnantes réinterprétations : sur le CD « Mon drôle de Valentin » (un « My funny Valentine » totalement ériksatisé) et en bonus digital exclusivement « Je voudrais être mariée », réinvention d’un titre médiéval déjà interprété par Arlt, mais en version 100% électronique. De quoi défriser le plus chauve de mes amis !

Quand la pluie murmure à l’oreille de Josépha

Sur « MUSIQUE DE PLUIE  » elle livre son œuvre la plus expérimentale « comme une topographie de la pluie mise à l’épreuve de l’écriture musicale ; sous la pluie avec une feuille de papier ; les gouttes laissent des traces sur la feuille ; elle les marque au crayon, décalque les points sur une portée pour qu’ils deviennent des notes et la portée une partition. Le processus tout entier forme une écriture, une empreinte, un mouvement signifiant un langage, un signe ». Je vous renvoie sur son bandcamp pour plus de détails, et pour en découvrir le résultat. En voici un extrait ;

Par les expériences réalisées sur MUSIQUE DE PLUIE, Fantôme s’est enhardie et c’est probablement ce qui a permis la naissance de son plus bel album : MESOPOTAMIE mais c’est une autre histoire.

Et pour conclure, un extrait de la session que Le Cargo lui a consacré, lors de la sortie de Nabie.

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publié par le 17/09/18
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Année : Auto-production/Nuun Records/Aristochrate Recording

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