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publié par Mickaël Adamadorassy le 21/06/19
David Gilmour - La "Black Strat" de David Gilmour vendue aux enchères à 3 975 000 $ -
La "Black Strat" de David Gilmour vendue aux enchères à 3 975 000 $

La vente aux enchères de la collection d’instruments de David Gilmour a eu lieu le 20 juin 2019 chez Christie’s et comme on pouvait s’y attendre le record de la guitare la plus chère a été battue : $3,975,000 pour la Fender Stratocaster noire surnommée "Black Strat", son autre strat dépasse aussi le million, beaucoup d’instruments dépassent les 100 000$. Le plus impressionnant en dehors de la black strat étant peut être son lapsteel estimé à 2000$ et vendu à 300 000$. La vente a rapporté au total 21 490 750 dollars, reversés intégralement à ClientEarth une ONG qui lutte contre le réchauffement climatique.

Plus que des bouts de bois, des bouts d’histoire de la musique

Le guitariste de Pink Floyd avait annoncé il y a quelques mois son intention de se séparer d’une grande partie de la collection de guitares qu’il s’est constituée durant sa carrière dont certaines sont devenus mythiques pour les fans et des morceaux de l’histoire de la musique elle-même : la Martin qui a servi à enregistrer " Wish You Were Here", une Stratocaster portant le numéro de série "#0001" (sans être la toute première strat construite par Léo Fender), La Strat rouge des années 80-90, quand le groupe s’est reformé sans Roger Waters et donc le Black Strat.

Un catalogue de l’exposition très bien documenté était disponible sur le site de Christies, en tant que fan fini du groupe et guitar geek, on s’est bien sûr procuré un exemplaire papier et c’est un document passionnant, plein de belles photos tandis que chaque texte raconte l’histoire de l’instrument, à quel moment, sur quels disques ou tournées il a été utilisé. Ce catalogue n’est pas ou plus en ligne, mais France Info présente en français et en images quelques stars de la vente.

La Black Strat

Cette guitare, à la base un exemplaire de série tout à fait classique du modèle Fender le plus emblématique, est certainement celle avec laquelle on a le plus vu David Gilmour. C’est avec elle qu’il a enregistré ses parties de guitare les plus mythiques, sur "Shine on You Crazy Diamond" ou "Confortably Numb" par exemple.

L’instrument a été maintes fois modifié au cours de sa longue vie, Gilmour aimant expérimenter différents micros, de nouvelles technologies. Il a été prêté pendant des années à un Hard Rock Café où l’instrument a été laissé plus ou moins à l’abandon. Gilmour a fini par le récupérer et son technicien Phil Taylor l’a fait restauré et il a insisté pour que Gilmour l’utilise pour le live 8 en 2005, où Pink Floyd a joué avec Waters pour la première fois depuis les années 80.

Depuis l’instrument a retrouvé les faveurs du guitariste, il l’a utilisée lors de sa dernière tournée (voir les photos du concert au théâtre antique d’Orange sur Le Cargo !) et la fameuse date à Pompéi qui a donné un CD et une vidéo live disponible en DVD/Bluray.

Gilmour à la retraite ?

On a été surpris d’apprendre que cet instrument-là faisait partie de la vente, étant son histoire, la conclusion immédiate étant que Gilmour, qui a 73 ans cette année, prenait sa retraite, ce que celui-ci a nié sans non plus annoncé de projets dans l’immédiat. Il décrit cette vente comme un "soulagement" car il n’a plus à s’inquiéter du sort des ses instruments et il espère qu’elles passeront entre les mains d’autres musiciens qui s’en serviront pour créer. Il dispose de toutes façons d’encore beaucoup de beaux instruments dont son propre modèle Fender, une réplique à l’identique de sa black strat’.

La somme récoltée, les prix finaux dépassant largement les estimations montrent en tout cas au quel point Pink Floyd a compté et compte encore dans l’histoire de la musique et dans le cœur des mélomanes, Gilmour en particulier, alors qu’il n’a rien d’une diva. C’est plutôt un gentleman anglais qui habite à la campagne avec femme et enfants et se montre extrêmement discret. Sa légende a commencé peut-être grâce à la flamboyance du Floyd psychédélique et ensuite à l’écriture de Waters aux commandes mais cette reconnaissance en tant que guitariste ne vient pas d’une attitude, de frasques ou encore de sa vitesse du jeu mais simplement de ce qu’il parvient à communiquer à travers ses notes et le son de son instrument.

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publié par le 21/06/19