Proposer musique classique et contemporaine, jazz, danse et créations, c’est le credo du festival genevois Les Athénéennes, créé par les pianistes Audrey Vigoureux, Marc Perrenoud et Valentin Peiry.

Le festival était cette année organisé autour du thème "Décade - danse et décadence", pour "humblement rappeler que les périodes de transition, conflictuelles et inquiétantes, sont aussi riches d’espoir, et, artistiquement, de foisonnement des pensées, des esthétiques, des audaces", et la soirée de clôture a réuni dans un concert spécial des artistes phares ayant marqué cette première décennie.

Pierre Fouchenneret et Simon Zaoui ont ainsi interprété la "Sonate pour Violon et Piano" de Maurice Ravel, avec ses accents jazz et blues inspirés par Gershwin (avec qui Ravel avait fréquenté les clubs de Harlem).

Laurent Coulondre a pris le relais et un virage résolument jazz pour un set solo mais à deux claviers - piano et Rhodes - étourdissant de groove et de virtuosité, précisant au passage qu’il a composé un des morceaux, "Pequeño Camaròn" ("Petite Crevette") après avoir appris qu’il allait devenir papa (on le félicite, donc) et invitant Marc Perrenoud à improviser avec lui sur un standard de Chick Corea, disparu en février dernier.

Le concert s’est poursuivi avec une création mondiale du compositeur franco-suisse Gregorio Zanon, "Nuit et Jour", dédiée à sa fille (après tout, la fête des pères était proche !) et interprétée, toujours au piano, par Emmanuel Christien.

Retour ensuite au jazz contemporain mais mâtiné de musique balkanique avec le jubilatoire Bojan Z, son usage caractéristique du piano comme clavier mais aussi instrument de percussion et ses expérimentations sonores au Rhodes.

Et pour terminer, ayant emprunté le saxophoniste Léon Phal au Louis Matute Quartet qui avait ouvert la soirée (photolive ici), la joyeuse bande de musiciens s’est retrouvée sur scène pour un "Joyeux Anniversaire" à l’image du festival : "une jam à la confiture athénéenne : dense, dansante, un peu décalée, un peu décadente" !