Le tout petit regret qu’on avait du très bon concert de Coline Rio à la Cigale en septembre était une configuration scénique qui la mettait souvent loin de nous. Ce qui ne nous a pas empêché de retourner la voir, pour la cinquième fois, à la Maison Pop(ulaire) à Montreuil et on a bien fait car pour le coup c’est à un concert presque les yeux dans les yeux qu’on a eu le plaisir d’assister, dans une formule en duo la plus acoustique possible, avec Coline le plus souvent sur un vrai piano droit, au lieu de l’habituel clavier Nord, et Laure Magnien au violoncelle qui l’accompagne depuis un moment déjà. Une formule qui n’est plus celle que Coline privilégie : le groupe live est désormais un trio avec son frère Lancelot à la batterie et comme elle nous l’expliquera dans un des petits intermèdes très détendus entre les chansons, Laure et elle se sont déjà beaucoup habituées à cette présence et préférer jouer certains titres dont les percussions ont changé l’énergie "comme si" la batterie était là.
Du point de vue du public, on n’a pas encore eu vraiment le temps de s’habituer donc ca ne sent pas du tout un manque en fait c’est plutôt le contraire : à deux, avec le minimum d’effets, pas de rythmique rajoutée, c’est une prestation intimiste, tout en subtilité, où les deux musiciennes se regardent beaucoup, où les parties du violoncelle et du piano ou de la guitare s’entrelacent étroitement, avec des harmonies vocales superbes, qu’on distinguait moins ou qui étaient moins présente à la Cigale.
Cette formule plus dépouillée permet aussi de savourer au mieux les nuances dans le jeu de piano comme dans la voix avec pour nous deux moments d’intense bonheur musical provoquée par la voix : le tube à venir sur sa grand-mère (dont on apprend qu’il s’agit de la retranscription d’un rève) et le "tube" existant de Coline, "On m’a dit". Dont on découvre aussi l’histoire, écrite en une nuit pendant le covid et pas prévue sur l’EP mais heureusement on lui a fait une place. Même si Coline le fait toujours un peu, ces moments pour raconter, échanger sont un beau bonus de ses dates en plus petit comité. (Cela dit c’est archi-plein quand même à la Maison Pop, avec un public de la salle mais aussi des parisiens qui ont osé franchir le périph’ pour un concert).
C’est bientôt la fin de la longue tournée de Coline et a priori cette date montreuilloise était la dernière pour Paris/L’île de France, malgré toutes les possibilités de concert en ce vendredi soir, on est ravis d’avoir été là et si une des dernières dates passent par chez vous, on vous recommande chaudement d’y aller. La suite c’est une pause et le temps d’enregistrer un nouvel album.