Avec juste deux EPs et un album, Clou est devenue une de nos chanteuses françaises préférées aux côtés de Pomme, Lonny, Clio ou Mina Tindle (je vous renvoie vers le zoom sur Clou pour le pourquoi du quand et comment). Orages, le premier album est sorti l’année dernière mais pandémie oblige c’est seulement maintenant qu’on a enfin la chance de la voir jouer sur scène ces chansons qu’on adore et qu’on connait maintenant quasiment par cœur, sublimées sur disque par une production sobre mais très réussie signée Dan Levy (la moitié masculine de The Dø).
En concert, c’est une formation en trio qui a été choisie pour interpréter les titres : autour de Clou, toute de rouge vêtue en dehors d’une Jazzmaster bleue, Oliver Smith à la basse et David Gerbi à la batterie On n’aura donc pas tous les arrangements du disque joués live (après un an d’écoute, on les connait presque aussi bien que les textes) mais on a jamais l’impression que quelque chose manque. Honnêtement fermer les yeux et savourer la beauté de la voix suffirait presque à notre bonheur mais ce qu’on découvre sur scène, c’est un groupe qui se réapproprie les chansons : là où sur disque il n’y a finalement que peu de guitares, en live c’est la Jazzmaster de Clou qui tient la maison, harmoniquement parlant, bien appuyée par la basse qui avait déjà d’excellentes parties mélodiques sur disque qu’on retrouve avec plaisir : les long slides sur "On avance", le motif minimaliste de "La tempête" etc.. etc..
Les moments forts du concert ? euuh tout :) mais s’il faut choisir il y a forcément "On avance", toujours aussi groovy et lumineuse, qu’on ne peut s’empêcher de fredonner même si atteindre les aigus de Clou, la félicité qu’ils procurent, est un rêve inaccessible (ce qui n’empêche pas d’essayer). "Rouge", avec un lightshow très réussi et très... rouge. "Jalouse" interprétée à trois avec Laura Cahen et Nach, qui parvient à être encore plus belle et poignante comme ça. On pourrait continuer et citer toutes les chansons jouées mais vous avez compris l’idée : on a passé une très belle soirée avec Clou, tout en sourires et décontraction jusqu’à qu’elle nous lâche en fin de concert face à un public qui l’acclame longuement, qu’elle est en fait toute émue de cette première Cigale en tête d’affiche (elle y avait fait la première partie de Cats On Tree en 2018) et qu’elle va essayer de ne pas pleurer avant la fin. Mission réussie, on se quitte sans larmes bien au contraire, la bonne humeur résistera au retour sur terre, au froid, au métro et juste un question : c’est quand ma prochaine dose de Clou ?