On avait découvert Bobbie lors d’une première partie prometteuse d’Heather Nova et on concluait en disant que faire de la folk ne suffisait pas à définir une carrière, il fallait un "et quelque chose". Et cinq ans plus tard, on écoute le premier album de Bobbie, The Sacred in the Ordinary et on se dit qu’on ne vaut pas tripette comme devin, ou plutôt que Bobbie sait très exactement ce qu’elle veut et ce qu’elle aime, de la folk sans "et" mais avec beaucoup d’âme et un soin méticuleux à faire sonner chaque titre comme s’il avait été enregistré par une bande de vétérans aux visages burinés quelque part entre Tucson et Nashville. On sent que derrière ses mots et ses notes il y a quelqu’un qui aime profondément ce répertoire. Et si ce n’est pas si rare en France, que le résultat nous plaise et qu’on se laisse happer par les chansons, par leur identité sans tiquer sur l’accent ou le texte c’est presque un petit tout de force, d’autant plus quand on parle d’un premier album. Quelques jours après cette session, Bobbie confirmera en live dans un très beau concert au café de la Danse tout le bien qu’on pensait de ces chansons.