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publié par Mickaël Adamadorassy le 05/03/20
Baden Baden - La Maroquinerie, Paris - 27/02/2020

Voilà un concert qu’on attendait depuis des mois, en écoutant sans cesse La Nuit Devant, le petit dernier de Baden Baden sorti fin 2019. Soit quatre ans après Mille Éclairs, sublime disque qui les avait portés parmi nos chouchous de la scène française aux côtés d’Exsonvaldes, Arman Méliès, la Maison Tellier ou encore Dominique A. Pourquoi tant d’attente ? Il y a eu la séparation d’avec Naive, sur les photos de presse, disparu aussi le batteur Gabriel, on ne voit plus qu’Eric Javelle (Chant/Guitare) et le guitariste Julien Lardé. Le temps de faire naître La Nuit Devant aussi. La mélancolie qui hante les textes et la voix est toujours aussi poignante chez Baden Baden, mais l’approche s’est faite plus électro, avec des claviers empilés et des boites à rythmes/batterie électronique omniprésentes, les structures des morceaux s’est aussi complexifiée, pour s’éloigner du canevas de la chanson pop-rock. On se demandait comment ils allaient faire à deux pour retranscrire un album aussi riche et bien sûr l’ancien répertoire plus rock.

Et en fait dans une Maroquinerie pas tout à fait complète mais très bien remplie, on retrouve exactement la même formation qu’il y a cinq ans à la Cigale : derrière les fûts le batteur Gabriel Vigne, aux (nombreux) claviers et à la trompette Arno de Casanove et Jérôme Arrighi à la basse et aux choeurs (avec un joli effet de "phaser" comme sur le disque"). Et ma foi tant mieux !

Le concert commence avec "Les Débuts", tiré du nouveau disque et d’emblée on sent une intention très rock, une envie d’emballer la machine , même si toutes les lignes de clavier sont là. On note aussi le son de batterie acoustique massif de Gabriel et son excellente prestation qui contribuent pas mal à ce feeling un peu différent du disque et ses rythmiques synthétiques. Tout au long du concert on sentira chez Baden Baden une envie de rendre plus pêchus les morceaux planants de La Nuit Devant, de leur donner une nouvelle vie sur scène. Dans ceux qui fonctionnent le mieux "Beach" premier titre assez imparable du disque, "L’Américaine" qui met à l’honneur la trompette d’Arno, "Post Romantique", dont on adore le texte et qui est très bien interprétée par Éric. Celui-ci mentionnera que le groupe n’a pas joué depuis longtemps mais il est toujours aussi à l’aise dans son rôle sur le devant de la scène, les yeux souvent ouverts, tournés vers le public, lâchant parfois la guitare pour aller un peu plus au contact du public ou pour prendre un deuxième micro dédié aux vocalises saturées récurrentes sur Mille Eclairs comme sur "L’échappée", toujours aussi belle et évocatrice.

Le groupe puise d’ailleurs quasiment à part égale avec la Nuit Devant dans son deuxième album, des morceaux forcément plus maîtrisés en live et mieux connus, qu’on prend son pied à réentendre en concert après si longtemps. "A tes côtés", à la fois très rock et pleine d’émotions, "Criminel" avec ses voix samplées et sa trompette, lancinante, tragique, théâtrale et "L’élégance avec" pour finir le concert en apesanteur.

Baden Baden reviendra pour un rappel de deux titres avec leur très bonne reprise du "Courage des Oiseaux" de Dominique A et la lumineuse "Evidemment", seul extrait du premier album avec "Je sais, je vais" jouée un peu plutôt.

Une setlist où il n’y a en somme que d’excellents morceaux, les nouveaux ont besoin d’encore un peu de rodage mais ils ont déjà pris une tournure un peu différente en live et on les apprécie en général encore plus comme ça, même si on aurait été curieux de voir ce que donnerait le côté "cold wave" accentué en live. Ceux de Mille Eclairs et de Coline c’est simple, c’est le bonheur intégral, on était sur un petit nuage.

Tout ce qu’on espère maintenant c’est de revoir ces garçons là sur une autre scène bientôt, que "La Nuit devant" rencontre au moins le même succès que son prédécesseur car Baden Baden le mérite.

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