Ils ne sont sur scène que depuis quelques minutes à peine et c’est déjà une évidence : je pensais que Mille Éclairs, le dernier album de Baden Baden était une des pépites de l’année 2015 mais n’ayant encore jamais vu de concerts d’eux, je n’imaginais pas que Baden Baden, les cinq musiciens qui jouent en live devant moi à la Cigale, avaient déjà largement surpassé ces versions enregistrées, qu’ils étaient capables de sublimer leurs chansons, de les transformer en des moments de pur bonheur.
C’est rare ces concerts où on se prend une énorme claque, quand on découvre que le groupe devant soi est grand, qu’il vous balance des émotions en pleine figure, joue avec vous à alterner des douceurs pop légères et plages lancinantes quasi cinématographiques, sait doser puissance et mélodies d’orfèvre, tout ça avec un son quasiment parfait et un français utilisé avec simplicité, qui esquisse sans forcer le trait, qui coule sur la musique, sans y perdre ni la poésie ni la charge émotionnelle,
C’est rare mais c’est exactement pour ce genre de révélations qu’on continue à se pointer dans les salles de concert et on ne risque pas d’arrêter de si tôt.
C’est rare aussi des gens capables de "digérer" Dominique A sans se faire bouffer eux-mêmes et ne finalement offrir qu’une pale imitation, la reprise du courage des oiseaux qu’ils nous offrent est de grande classe, tout ce que doit être une bonne reprise, réinventer sans trahir.
Baden Baden n’est plus un groupe à suivre, c’est un groupe qui attend juste que le plus de monde possible réalise à quel point il y a de la beauté dans leur musique et on est là pour le dire mais ça ne suffit pas, dans ces moments difficiles, on aurait tous bien besoin de cette beauté là de cette musique qui fait chaud au cœur alors si vous lisez ces mots, vous aussi partagez lurs chansons comme Hivers, que j’écoute en boucle depuis le concert :