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publié par Mickaël Adamadorassy le 08/03/19
AURORA - La Cigale, Paris - 30/10/2018

Quelques mois après un concert exceptionnel dans un Badaboum plein à craquer, nous revoilà avec AURORA, dans une salle dont la taille est plus adaptée à sa popularité grandissante : une Cigale qui affiche complet elle aussi.

La chanteuse s’avance seule sur la scène inondée de rouge, on la devine plus qu’on ne la voit dans sa tenue jaune entre la danseuse orientale et l’athlète, longue jupe à multiples volants et brassière "fonctionnelle" qui découvre légèrement le ventre. Elle entame une reprise a capella de “Nature Boy” un morceau de Nat King Cole (qui figurait dans une version acoustique sur son premier album) tandis que le public observe un silence religieux. Autour de nous la moyenne d’âge est plutôt jeune, la vingtaine ou moins et on repère pas mal de filles qui arborent quelques touches de maquillage de "guerrière" typiques des fans d’AURORA. Il n’y a qu’une chose à dire : l’a cappella est un exercice difficile mais là c’est réussi, sans esbroufe, sans acrobaties vocales, c’est juste beau. Et ça le devient encore plus quand la claviériste Silja Sol vient rajouter ses harmonies vocales.

Le reste du groupe la rejoint ensuite pour l’inquiétante « Churchyard » un des titres phares du nouvel album Infections Of A Different Kind - Step 1 : un batteur et un guitariste qui utilise beaucoup une variante de Bass VI, un instrument hybride entre basse et guitare, qui n’est pas simple à maîtriser. La conséquence principale est qu’il disparaît un peu du mix dans les parties où il utilise un son plus saturé, censé être plus lourd. Silja assure quand à elle des prestations vocales toujours de grande qualité mais la configuration scénique la place en retrait, en fait tout est fait pour focaliser l’attention sur AURORA. Ce qui est logique mais on avait préféré le badaboum qui donnait un peu plus l’impression d’un groupe qui joue ensemble où chacun a ses petits moments sur le devant.

Ce n’est pas bien gênant car de toute façon, AURORA aurait fini par capter toute notre attention quand même, ce soir elle est en grande forme, peut être un peu "folle" et sauvage qu’auparavant mais toujours aussi drôle et attachante entre les chansons, puissante ou émouvante selon les morceaux. C’est à dire presque tout le dernier disque et un "best-of" du précédent avec « Runaway » , « Running With The Wolves », « Murder Song (5,4,3,2,1) », une version intimiste où Aurora, Silja et le guitariste se rapprochent les uns des autres tandis que le public chante avec eux (avec plus ou moins de réussite : pendant un des 5, 4, 3,2, 1, un mec pour une raison inconnue qui beugle "ouaaaane" très fort et très moche et fait rire tout le monde) « Warrior » où la chanteuse est entourée de danseuses . On sent dans leurs expressions et leurs mouvements qu’elles ont été "infectées" elles aussi par ce petit grain de folie propre à AURORA. Le spectacle est plutôt original et décapant, on est plutôt dans la danse tribale, guerrière, la célébration païenne jubilatoire que dans la danse de salon.

Après une bonne heure d’amour (donné et reçu) et beaucoup d’énergie dépensée, on se quitte sur un rappel de deux titres, « Infections of a Different Kind », dernier titre de l’album, ça tombe bien et une reprise du « Life on Mars » de David Bowie accompagnée par la première partie, Askjell. Le résultat est un peu décousue, parfois trop feutré mais il y a de sacrément belles notes dans la prestation d’Aurora.

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