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publié par Mickaël Adamadorassy le 22/08/18
Rock en Seine 2018 - Le Petit Guide Cargo!
 Rock en Seine 2018 - Le Petit Guide Cargo ! — Rock en Seine, 2018 — Domaine national de Saint-Cloud, Saint-Cloud

Cette année quand je dis que je fais Rock en Seine, on me parle beaucoup des têtes d’affiche ou plutôt du manque de rock’n’roll dans les têtes d’affiche. Alors oui, il y a une orientation sensiblement plus rap cette année, il manque peut-être aussi un grand nom au pedigree irréprochable comme Portishead ou PJ Harvey... mais de toute façon ce n’est pas (que) pour ça que ça vaut le coup d’aller à Rock en Seine, c’est souvent les découvertes à la scène du Bosquet ou les groupes qui "confirment" à l’Industrie ou à la Cascade qui offrent le plus de frissons. Et cette année c’est encore le cas, dans les chouchous nous avons Halo Maud, que l’on suit depuis des années (précédemment sous le nom de Myra Lee ) et qui a sorti un des meilleurs albums de l’année. Pour avoir beaucoup vu Maud et ses musiciens en live, je peux vous garantir que ça va être un très bon moment. A l’international, Cigarettes After Sex, ça sera notre troisième fois avec eux et les deux précédentes ils ont assuré un show quasi-parfait. Dans le "non-rock", il y a les freaks de Die Antwoord qui ont déjà mis le feu à la grande scène il y a quelques années. Dans les confirmations, Wolf Alice qu’on attend de pied ferme sur la même grande scène. Dans les découvertes, les français de The Psychotic Monks et The Orielles, une des révélations pop-rock de l’année, qu’on désespérait un peu de revoir en France cette année. Et on pourrait continuer comme ça et vous citer plein de concerts à voir à Rock en Seine. Et en fait c’est exactement ce qu’on va faire, vu que vous êtes dans le petit guide Cargo ! de Rock en Seine.

Dimanche 24 août

Après deux jours de festival et pas mal d’aller-retours Grande Scène - Bosquet, on va zapper sans remords Lord Esperenza (hip-hop) et Ady Suleiman ("neo-soul"), si ça vous tente c’est à 14h30...

15h20 - Scène de la Cascade - The Regrettes

Ce quatuor majoritairement féminin nous vient tout droit de Californie et on sent tout de suite deux inspirations tout à fait raccord avec l’endroit : le rock fifties et une énergie très punk féminin, le tout avec de belles harmonies, des sons de guitare très travaillés et un chant à la personnalité bien affirmée, un peu rugueux à la Hole sans tomber dans le braillard non plus.

16h10 - Scène de l’Industrie - Halo Maud

On vous en parlait en introduction, Halo Maud c’est donc Maud une chanteuse et compositrice qu’on suit depuis longtemps, d’abord en groupe avec les Choice Dainties puis sous un pseudo (Myra Lee) et maintenant (presque) sous son nom, mais toujours accompagnée de musiciens impeccables. Le premier album en tant que Halo Maud aura mis du temps à venir mais c’est pour nous un des meilleurs disques de l’année et pour avoir vu pas mal de fois en concert, on est sûr que le live va être au moins aussi bon et certainement encore plus rock.

16h55 - Haute - Bosquet ou Mashrou’ Leila - Cascade

Sur le papier on a clairement plus d’affinité avec le rock des libanais de Mashrou’ Leila mais chez Haute malgré le côté répétitif et un peu trop minimaliste de leur électro on aime bien la voix féminine alors si on est très courageux on ira peut être jeter une oreille dessus.

17h45 - Grande Scène - Wolf Alice

les anglais de Wolf Alice jouaient sur la scène Pression Live (Bosquet maintenant) en 2015, 3 ans plus tard les voilà sur la grande scène, en milieu/fin d’après-midi, c’est une belle progression. Et c’est plutôt mérité le dernier album, Visions of Life (2017) est vraiment bon, très rock, très noisy et très accrocheur. On est curieux de voir si la chanteuse Ellie qu’on sentait encore un peu timide en 2015 va être à la hauteur de ses prestations déjantées sur disque. On ne demande pas mieux pour continuer cette journée résolument très féminine de Rock en Seine.

Si vous n’êtes pas convaincus, il y a toujours Belako à la scène Firestone dont on entend beaucoup de bien et qu’on aurait bien aimé voir aussi.

18h45 - Scène de la Cascade - Idles

Du punk anglais bien agité, politiquement engagé alors ça gueule, les guitares envoient fort, la basse martèle les fondamentales, placée bien devant. Ils sont en colère et ça se sent. Et ça fait du bien par où ça passe.

19h50 - Scène de l’Industrie - Jessica93

Encore du son brut, des atmosphères sombres, gothiques presque mais cette fois-ci c’est français, ça s’appelle Jessica93 mais c’est essentiellement Geoffroy Laporte qui écrit et joue de tout sur les disques. Sa musique puise autant du grunge que la cold-wave, le jeu de basse a tout particulièrement un côté très The Cure. On avait déjà repéré le projet lors de son passage précédent à Rock en Seine, depuis l’album Guity Species (2017) a transformé l’essai de belle manière et donc on s’attend à du lourd sur la scène de l’Industrie.

22h20 - Scène du Bosquet - The Black Angels

Pas de Justice pour nous mais encore du rock sombre, aux accents stoner, ça s’appelle The Black Angels, ils sont texans et ils sont loin d’être des débutants puisque le groupe s’est formé en 2004. Ce n’est pas la proposition la plus originale du festivale mais si ça joue aussi bien que sur disque, que le gros son est là, alors que la nuit est tombée et qu’on est pas trop serrés à la scène du Bosquet, ça devrait être une belle façon de dire au revoir à Rock en Seine 2018.

Vendredi 24 août

15h30 - Grande Scène - Attaque 77

Vous n’avez jamais entendu parlé de ce groupe (et moi non plus) mais apparemment ce sont des stars en Amérique du Sud. Débuter ReS par du punk-rock argentin ? ma foi pourquoi pas, leurs plus gros tubes sont plutôt dans une veine pop-rock mais en fouillant un peu leur discographie, on trouve pas mal de riffs de guitare bien envoyés. Le chant est correct et c’est en place. De quoi se mettre tranquillement dans le bain on va dire. En face Terrenoire n’a pas réussi à nous intéresser plus de trente secondes...

16h15 - Scène du Bosquet - NONAME

NONAME est théoriquement en compétition avec Josman, sauf que la musique de ce dernier ressemble à un condensé du pire du rap français, celui qu’on subi un peu partout malheureusement le même genre de fond sonore qu’utilise tous les rappeurs français bien nazes, le même abus d’autotune, les mêmes vannes salaces. Columbine avec les mêmes ingrédients avait réussi en 2017 un étrange hold-up jouant sur la fascination/répulsion. Chez Josman, il y a surtout le deuxième aspect qui reste.

Du coup même si on est pas forcément fans du fond musical jazzy de NONAME, même si on ne lui trouve pas la même intensité que Kate Tempest dans le genre "rap tendance poétique", il n’y a pas photo, allez voir NONAME.

17h00 - Grande Scène - First Aid Kit ou MNNQNS à l’Industrie

Le premier choix difficile du jour : les douceurs de First Aid Kit d’un côté, une valeur sûre, et le rock aux guitares bien en avant de MNNQNS, jeune formation de Rouen qui a gagné le prix d’un concours musical bien connu organisé par une boisson alcoolisée qui sent l’anis. Deux propositions très différentes alors on vous laisse choisir, selon que vous ayez besoin d’être bercé ou de plutôt vous défouler. Nous on risque bien de prendre un peu des deux.

17h50 - Scène de la Cascade - Dirty Projectors

Rock indé, c’est une case bien étroite pour définir les new-yorkais de Dirty Projectors. Sur certains titres on pourrait plutôt parler d’électro ensoleillée expérimentale. Sur d’autres d’un fourre-tout sans queue ni tête vaguement jazzy mais très séduisant. Pour résumer on va dire que c’est un réjouissant melting-pot de toutes sortes de musiques. ça peut être un peu déstabilisant, surtout en festival mais il y a aussi tous les éléments pour faire se bouger un public, tout dépendra de la capacité du groupe à partager son univers mais le projet mérite qu’on prenne le temps de s’arrêter dessus.

18h50 - Scène Firestone - The Orielles

Ce trio anglais qui a sorti son premier album en 2018 est une des belles découvertes de son année, on se mordait les doigts d’avoir découvert après leur passages à la Maroquinerie en début d’année, pas question donc de les rater même s’il va pour cela vous falloir trouver la scène Firestone (en fait c’est pas compliqué, le principal était de savoir qu’elle existe). Musicalement The Orielles c’est de la pop-rock très mélodique , trio oblige la basse qui a un bel espace pour s’exprimer, la guitare appuie sans alourdir et s’encanaille volontiers avec quelques effets psychédéliques. A ce qu’il parait le groupe est fan de Tarantino, et quelque part ça se retrouve dans la musique, une mélange de vintage et de neuf, des choses un peu incongrues, des sons bizarres, juste ce qu’il faut pour éviter la pop de se répéter et d’ennuyer

19h45 - Scène de la Cascade - Nick Murphy

Il n’y a pas si longtemps on ne connaissait Ni Nick Murphy ni son précédent nom de scène Chet Faker et puis on l’a vu au Pitchfork Music Festival et on a "mangé notre chapeau". Le monsieur et son groupe ont vraiment offert un vrai beau gros concert de festival, le genre où même si vous n’êtes pas fans, la qualité du jeu, l’énergie déployée vous font passer un très bon moment. On recommande donc sans la moindre arrière-pensée !

20h45 - Grande Scène - Die Antwoord

Die Antwoord a su en quelques années se faire une place au début chez des amateurs de musique plutôt pointue, grâce à leur univers très décalé, leurs "personnages" autant que leurs clips conçus pour interroger et choquer puis le côté extrêmement efficace de leurs titres, le second degré un peu trash leur a ouvert un public plus large. En 2014, ils avaient déjà mis le feu, on ne doute pas que çe sera pareil cette année. Avec une saveur quand même particulière : le groupe a annoncé que l’album à paraître cette année sera le dernier. C’est donc peut être l’une des dernières occasions de les voir en concert en live et franchement le show comme la musique valent le déplacement.

22h00 - Scène de la Cascade - Parcels

On a quelques doutes sur Parcels, peu de titres disponibles, l’un avec des rythmiques funkoïdes qui rappellent l’horrible tube des daft punk, l’autre un poil "précieux" à force très mélodique néanmoins la proposition en face (Sophie) est encore moins enthousiasmant. Le live de 4 titres sur Spotify se laisse plutôt bien écouter donc on ira au moins tâter le terrain.

23h15 - Grande Scène - PNL

Nan on déconne, revenez :) Alors à ce qui parait si on aime pas PNL, c’est qu’on est trop vieux ou trop fermé ou qu’on a rien compris. Euh ouais mais bien sûr... enfin bref chacun sa came, ça a beau être le nom écrit en plus gros sur l’affiche, on s’en fiche et on est largement plus intéressé par le dark synth de :

Carpenter Brut à l’Industrie

Samedi 25 août

15h30 - Scène de l’Industrie - The Psychotic Monks

Si vous cherchez les sensations rock à ReS, il va falloir venir tôt, les parisiens de The Psychotic Monks ouvrent les hostilités de ce samedi et si vous aimez les guitares noisy, le chaos sonore, les ambiances sombres, ça devrait carrément le faire. Potentiellement un des grands concerts de cette édition.

16h15 - Scène du Bosquet - Onyx Collective

Confronter le jazz aux musiques actuelles ce n’est pas une idée neuve, mais vraiment réussir à sortir le genre de ses circuits, de l’amener à d’autres oreilles que celles des connaisseurs, c’est toujours un challenge délicat. Onyx Collective a déjà séduit pas mal de monde de l’autre côté de l’Atlantique. On est pas franchement fan de jazz mais on veut bien se laisser tenter, en face SG Lewis ne donne pas franchement envie et on peut toujours se rabattre sur le duo 8 in Bloom à la scène IDF, si jamais on s’ennuie.

17h00 - Grande Scène - Cigarettes After Sex

Quelle drôle d’idée de faire jouer un groupe qui se rêve comme un film en noir et blanc, qui n’est que langueur et spleen dans la lumière écrasante d’un après-midi d’été. Et malgré tout on fait confiance au groupe pour avoir toujours un aussi beau son, pour délivrer quand même une prestation aussi poignante et offrir une musique aussi belle que sur disque (et souvent exactement pareille mais dans ce cas précis ce n’est pas vraiment un défaut, c’est raccord avec l’univers et les sentiments qu’inspirent la musique)

17h50 - Scène de la Cascade - Anna Calvi

Pas besoin de présenter Anna Calvi non ? Certes elle a un peu disparue depuis son deuxième album mais la suite est prévue pour 2018 et très logiquement la revoilà sur scène. On a jamais eu l’occasion de la voir sur scène mais elle a plutôt une bonne réputation live et on aime autant sa voix que sa guitare très rock. Et qui dit nouvel album dit nouveaux morceaux à découvrir en avant-première !

18h45 - Grande Scène - King Gizzard & The Lizard Wizard

Une troupe de sept australiens qui ont sorti pas moins de sept albums en 2017, niveaux influences ça se bouscule au portillon, garage, psychédélique, rock progressif, très planant ou limite noisy mais toujours bien barré. On regrette un peu de ne pas pouvoir nous dédoubler pour Lily à la scène IDF, très rock et très barré aussi mais en français et dans un genre très différent. Ce n’est pas loin si jamais vous faites une overdose de King Gizzard.

19h45 - Insecure Men ou Black Star

On a un doute sur Insecure Men (Bosquet) mais on est pas sûr non plus pour Black Star (Cascade), du hip-hop qui ne semble pas follement original mais ils seront accompagnés d’une fanfare ce qui peut donner un live intéressant alors on vous laisse décider ...

Liam Gallagher- Grande Scène

20h45 - Grande Scène - Liam Gallagher

Soyons honnête, on serait bien incapable de vous citer un titre sorti du cerveau le moins talentueux de la fratrie Gallagher depuis la séparation d’Oasis. N’empêche que Liam reste un très bon frontman, que si comme nous vous avez aussi vu Noël cette année vous pourrez dire que vous avez presque vu Oasis en 2018... mais séparément et les gens riront sûrement poliment de ce trait d’esprit. A part ça on a regardé quelques setlists 2018 et il joue du Oasis, dont Supersonic (oh yeah !) et Wonderwall (que le groupe ne se donnait même plus la peine de jouer sur les dernières tournées). Rien que pour ça ça vaudrait le coup mais il se peut même qu’on découvre qu’on est de sacrés mauvaises langues et qu’en fait son oeuvre solo est bien. C’est aussi ça les festivals, redécouvrir des gens pour lesquels on aurait pas payé une place de concert "normal".

22h - Charlotte Gainsbourg - Cascade OU 21h45 - Fat White Family - Bosquet

Les premiers échos de la Route du Rock où Charlotte Gainsbourg jouait aussi sont partagés : un certain Josh T. P. (ex-barbu leader d’un groupe texan mythique) a adoré à répétitions tandis que Renaud de F. (barbu fondateur du présent rafiot) a lui été plutôt déçu par le côté très lisse, le manque de spontanéité d’un show joué au clic avec une idée bizarre, une deuxième voix, pas un choriste, qui épaule Charlotte sur toutes les lignes vocales, dans le même registre. En face Fat White Family dans un genre totalement différent mais qui a une très bonne réputation en live.

A vous de choisir, la différence stylistique est suffisamment grande pour que ce soit assez facile...

23h00 - Grande Scène - Thirty seconds to mars

Thrirty seconds to Mars a commencé comme un groupe de metal FM typiquement américain : aux manettes un producteur avec des dizaines de disques d’or derrière lui qui fait un gros gros son, du chant mélodique envoyé par un chanteur plutôt charismatique qui sait aussi "saturer" sa voix quand les guitares saturées se lâchent sur le refrain. Efficace mais pas tellement original.

Et puis Imagine Dragons est arrivé avec cette façon de prendre l’énergie du rock ou du métal de la dévoyer avec les codes sonores des tubes R’N’, tant en gardant une certaine lourdeur et la théâtralité. Pour le chant, des textes apocalyptiques déclamés façon nouveau messie ou télé-évangéliste. Et le dernier Thirty seconds ressemble malheureusement plus à ça qu’à du bon gros métal.

Mais bon il n’y a pas tant de groupes à guitares bien efficaces dans cette édition, alors on croise les doigts pour que ça sonne moins variété ricaine que le disque en live et qu’il y ait une bonne dose de vieux morceaux sinon on se repliera sur YOTA au Bosquet, on ne sait pas trop ce que ça peut donner mais comme le groupe se compose de gens venus d’autres groupes connus, il y a peut être une bonne surprise que ce cache derrière la "jeunesse de l’apocalypse".

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publié par le 22/08/18