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publié par Mickaël Adamadorassy le 22/10/21
Arman Méliès - Le Café de la Danse, Paris - 18/10/2021

Quasiment un an jour pour jour après sa prestation au Théâtre de la Ville et quelques mois après une très belle session Cargo !, on retrouve avec grand plaisir Arman Méliès au Café de la Danse, très classe en costume noir et cheveux plaqués en arrière accompagné du tout aussi classe Antoine Kerninon à la batterie, fidèle compagnon depuis de nombreuses années et habitué de nos colonnes tant il a bon goût pour choisir les projets auxquels il prête ses baguettes. Une formule essentiellement en duo donc, avec la batterie sur le devant de la scène au même niveau qu’Arman. Sauf pour quelques titres où Pacôme Genty, qui assurait aussi la première partie en solo (on le connait sur Le Cargo ! à travers Erevan Tusk) , les rejoindra à la guitare pour quelques titres, comme au concert du Théâtre de la Ville.

Est-ce possible de retranscrire en live les titres d’une trilogie de disques ambitieux dont un Roden Crater qui fait la part belle aux synthétiseurs, en étant deux sur scène et sans aucun clavier ? La réponse est bien sûr oui : parce qu’Arman Méliès a depuis longtemps développé avec ses pédales d’effets des techniques pour démultiplier sa guitare, pour empiler les couches sonores et ici comme fondations de ses cathédrales sonores, il peut en plus s’appuyer sur un batteur qui allie puissance, technique et un vocabulaire de plans, d’influences très large, investi à 200%. Tout ces éléments forment un tout très cohérent ou finalement peu importe s’il n’y a pas de claviers live, sur "Roden Crater" (la chanson) : il n’y a jamais l’impression qu’il manque quelque chose, au contraire, à deux ils "remplissent" sans problème l’espace sonore, comme l’espace physique, grâce au charisme d’Arman et sa maitrise de la guitare, les parties qu’il a choisi de jouer et la dynamique de la batterie. Sur "Silvaplana" qu’on a connu à trois ou quatre musiciens, le côté "morceau de bravoure" est là, tout comme le côté jouissif de l’attente, de la longue montée en puissance jusqu’au climax de ce titre de dix minutes

Mais ce soir c’est logiquement le répertoire de Laurel Canyon , le dernier album de la trilogie, sorti cette année qui est à l’honneur : le concert commence avec "Avalon", "Modesta" et "Météores" (Dommage que Hubert Félix-Thiefaine ne soit pas venu la chanter live) enchainées, elles sont toutes superbement interprétées, on expérimente la même palette d’émotions que sur disque, la nostalgie, le côté presque mythologique, onirique de l’univers raconté, ses accents tragiques, fiévreux, élégiaques aussi mais cette formule en duo donne aussi un côté encore plus énergique, plus rock , parfois presque épique à la musique. "Mercure", "Constamment je brûle", "Laurel Canyon" suivent avec des enchainements rapides, si la musique ménage quelques plages plus atmosphériques, des respirations, la tension ne redescend pas alors qu’on arrive à la fin : d’abord "Diva", un titre plus ancien où les "vétérans" de la salle se signalent, 2008 quand même mais qui est à la fois en phase avec le vocabulaire "Méliessien" de 2021 (le ternaire qui fait penser à une valse, le synthé séquencé, les cuivres) et le songwriting des premiers albums. Et pour finir "Dans la Mélée", titre lancinant, et sur disque très électro, qui se prête très bien à cette formule duo et offre un final intense à ce concert... vite complété par un rappel à trois, avec Pacôme à la guitare en renfort, qui portera le mur du son encore un peu plus haut.

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