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publié par benoît le 15/12/08
Anna Ternheim - Orionteatern, Stockholm ; Suède - 08/12/2008
Orionteatern, Stockholm ; Suède

Il faudra patienter encore quelques mois pour revoir la suédoise Anna Ternheim à Paris (en avril, nous a-t-elle dit), après la distribution internationale de son nouvel album Leaving on a mayday. D’ici-là elle joue à domicile et Le Cargo, toujours enclin à jeter l’ancre sur les rivages de la Baltique, y était.

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Pour cette première date stockholmoise évidemment sold-out, elle avait réquisitionné Orionteatern, un ancien atelier de construction mécanique aux confins du quartier branché de Sofo, reconverti il y a une vingtaine d’années en un espace théâtral polyvalent aux fringants murs ocres (le camouflage de rigueur pour la plupart des façades de la ville). L’immense volume parallélépipédique n’était utilisé que pour moitié, avec en guise de scène un simple tapis dans un angle, déroulé aux pieds des premiers rangs, au foyer de gradins arrangés en quart de cercle pour deux à trois cents personnes. Convivial.

Anna arrive à pas de chat dans un élégant tailleur noir, escortée de quatre musiciens parmi lesquels on reconnaît Ellekari Larsson et le violoncelliste Leo Svensson (tous deux formant The Tiny). Batterie, contrebasse, trois choristes (les soeurs Bondesson du groupe Baskery), deux guitares, une scie, un xylophone et un charmant petit piano rouge attendent sagement de se mettre à vibrer.

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La set-list fait évidemment la part belle aux dernières productions, qui conservent sur scène les habits sobres qu’ils portent sur le disque. Quatre nouvelles chansons ouvrent donc la soirée, parmi lesquels le single « What have I done » et son motif oriental de violoncelle, et le très beau « Black Sunday afternoon », où ledit violoncelle est troqué contre un xylophone tandis que Ellekari Larsson empoigne une trompette.

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Le public d’autochtones semble déjà connaître tout ça par cœur, mais quelques titres plus anciens font malgré tout office de balise au milieu du set : les désormais classiques A french love, Lovers dream ou Girl Laying Down, durant lesquels Anna laissera s’exprimer sa rock attitude - allant jusqu’à troubler l’ordre de son sage carré blond. Elle se dévergonde et semble en tout cas décomplexée, certes toujours un peu gauche lorsque, dans un excès d’euphorie, elle manque de renverser la contrebasse posée sur l’éclisse, mais sûre d’elle et très à l’aise, bien dans ses chansons et dans ses souliers rouges, blaguant facilement avec son public, lui offrant ensuite seule au piano Shoreline, qui fait ici plus qu’ailleurs son petit effet puisqu’il s’agit d’une reprise assez fûtée de Broder Daniel, groupe local de pop pourtant primitive.

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Lorsqu’Anna annonce une invitée surprise, on n’est qu’à moitié étonné de voir arriver Ane Brun, venue prêter sa voix et sa technique de guitariste au très country « off the road » (même si elle aura toutes les peines du monde à faire entendre ses cordes, trahie par un câble farceur). Une surprise de marque, qui reviendra pour un rappel a cappella et sans sono depuis la passerelle qui surplombe la scène, pour le très beau « Summer rain », avec Ellekari Larsson et les trois choristes. Un pur moment de grâce dans le décor insolite de l’Orionteatern, point d’orgue idéal d’un concert intimiste et chaleureux.

Dehors, une fine pluie tombe toujours sur Stockholm mais on ne la remarque plus.

> voir toutes les photos du concert

> lire la chronique de l’album Leaving on a mayday

bonus

Voici ce que donne Summer Rain a cappella, telle qu’elle a été chantée en rappel du concert :

Summer Rain

Avec ici de gauche à droite : Ellekari Larsson (The Tiny), Klara Söderberg (moitié de First Aid Kit), Anna Ternheim, Nina Kinert, Ane Brun, Johanna Söderberg (autre moitié de First Aid Kit)

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publié par le 15/12/08