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publié par benoît le 15/12/08
Anna Ternheim
- Leaving on a mayday

Le troisième album d’Anna Ternheim a judicieusement fait son apparition dans les bacs suédois le 12 novembre dernier, à l’orée de la ligne droite filant vers les charts de Noël. Sa sortie officielle en France est fixée au 6 avril 2009.

Leaving on a mayday

Exit la pop-folk rêche de Somebody outside (2004) et les orchestrations un rien prétentieuses et envahissantes de Separation road (2006) ; la scandinave maintenant trentenaire mêle toujours mélodies lumineuses et idées noires, implorant ses amants en mode mineur. Mais elle atteint ici un indubitable épanouissement sonore, placée sous la tutelle de l’incontournable Björn Yttling, chef d’orchestre du récent album de Lykke Li, actuellement occupé à parachever le troisième opus du trio qu’il forme avec Peter et John.

En insufflant un oxygène salvateur aux compositions luxueuses de sa nouvelle protégée, il leur donne la personnalité qu’elles méritent et qu’elles cherchaient. Batterie frugale et basse rebondie créent une sorte de groove narcotique (Damaged ones, No I don’t remember) injecté de quelques substances synthétiques déjà entendues chez Lykke Li. Les cordes orientales et les percussions exotiques foisonnent, aguicheuses voire agaçantes sur le premier single What have I done, hypnotiques et sinistres dans Let it rain où elles répondent à un piano monocorde qui résonne comme une alarme. « Leaving on a mayday / a fine summer pain / in his heart, on his tongue / the taste is sweet again / let it rain on me, let it rain / that’s how all things grow ». Un romantisme plus réfléchi, moins fleur bleue mais toujours frêle, qui se fraye une voie country sur le cabossé off the road - sans doute l’influence d’Ane Brun avec qui elle collabore de plus en plus. Autre invité prestigieux, un certain Steve Shelley (Sonic Youth) vient offrir une batterie tonique au catchy Losing you.

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Paris, février 2009

Plus assurée, la voix est davantage mise en valeur au mixage, rejointe ponctuellement par des chœurs comme sur le splendide Summer Rain chanté avec les sœurs Bondesson (Greta, Stella & Sunniva qui forment le groupe country Baskery), merveille quasi a cappella menée par la guitare d’une Anna Ternheim au sommet de son art.

« Fall like a wave against the rocks / Leave with a rash or get crushed / you never know, until after the chock / when you wake up, what’s broken - what’s not »

Les chanceux qui ont déjà pu se procurer l’objet y ont trouvé un deuxième disque de cinq reprises de Sinatra, aussi inattendues que réussies (on vous laisse la surprise) et l’inédit Escape into my arms, arrangé électro.

Un extrait de la session acoustique enregistrée à Paris avec Anna en février 2009 :

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publié par le 15/12/08