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publié par gab le 19/04/18
Alela Diane
- Cusp
Cusp

Pendant de nombreuses écoutes, on a fait fausse route. A-t-on été influencé par la présentation de cet album comme étant celui de la maternité ? A-t-on été décontenancé par l’arrivée du piano dans la musique d’Alela Diane ? Toujours est-il qu’il aura fallu un épisode neigeux tardif mi-mars pour nous ouvrir pleinement la porte de son nouvel album Cusp. Alela Diane, plus que jamais en phase avec la nature.

flocons

Cet album est un manteau neigeux. Apaisant, d’une douceur bienveillante. Le piano évolue au rythme des flocons qui s’épanchent, paresseux. La précision du chant transperçant, sans l’annuler, l’effet cotonneux. Et la beauté du paysage. Or pour apprécier ces morceaux, il faut soi-même trouver les bonnes ressources internes, cette douceur justement, le temps au ralenti, toutes ces choses qu’on peine à maintenir même après trois semaines de congé au soleil.

éclipse

Hors épisode hivernal, la porte d’entrée de ce disque est et restera ses chansons les plus tragiques, "Emigré" et "Song for Sandy". "Emigré" a la force des plus beaux morceaux d’Alela Diane, il vous prend et vous chavirez avec ces familles sur leurs bateaux de fortune. Alela Diane excelle dans cet exercice (voir l’album To be still) mais c’est un étonnement à chaque fois, la puissance qu’elle arrive à mettre dans la douceur. Et quand le tragique se meut en ritournelle, que la chanson se transforme en mantra, elle éclipse le disque tout entier.

pale

La neige est passée, le disque aussi. Mars se découvre en avril. Certains morceaux ont trouvé une place profonde en nous ("Buoyant", "Ether & wood"), d’autres semblent vouloir toujours rester en périphérie ("Albatross", "Threshold"). Mais peu importe, on le sait, lorsqu’on se retournera dans quelques mois ou quelques années, ne restera au final qu’"Emigré" comme un phare mélancolique sur une aube méditerranéenne, pale et étrangement silencieux.

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publié par le 19/04/18