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publié par Mickaël Adamadorassy le 18/03/15
Warpaint - le Trianon, Paris - 16/03/2015

Avant même qu’il n’ait commencé, ce concert de Warpaint c’était déjà un petit miracle : initialement programmé le 24 novembre dernier, on avait du faire une croix dessus, la faute à Mina Tindle, qui jouait le même soir à la gaîté lyrique. Et puis à cause de "soucis familiaux", voilà que toute la tournée européenne est reportée à 2015. Et là hors de question de louper à nouveau notre quatuor féminin préféré, leur deuxième album étant l’un de nos gros coups de cœur 2014.

On arrive donc deux bonnes heures avant au Trianon, qui se remplit lentement mais surement. La première partie, The Garden est un duo de frères, ils commencent leur set avec une musique dont le rock/punk prend une tournure quasiment goth-indus à cause de la formule basse blindée d’effets + batterie de bucheron. C’est pas désagréable au début mais les aigus de la basse sont un peu pénibles à force et ça manque de variété... et puis soudain ils quittent les instruments et balancent un playback et se mettent à gangsta-rapper dessus en sautant dans tous les sens... La grosse hallu... et de quoi donner du relief au show et du capital sympathie pour le duo... qui finira par revenir à sa formule de départ et là quand même on finit par trouver ça longuet...

Après un changement de plateau qui lui aussi aura bien duré, il est 21h et Warpaint débarque sur scène. Theresa à gauche, avec son jean déchiré mais sans clavier et Emilie à droite, dont on remarque le joli serre-tête (offert apparemment par des fans le jour même ?), la bassiste Jenny Lee, qui a toujours les cheveux roses et ce soir un pull dont elle a décidé qu’il n’était pas nécessaire d’enfiler les deux manches, est toujours aussi classieuse derrière sa Rickenbacker. Elle n’est pas en deuxième ligne à côté de la batteuse Stella comme à Rock en Seine mais un peu entre les deux. Pas de commentaire fashion pour Stella, derrière son kit de batterie, on voit surtout son grand sourire et sa mine ravie.

Le concert commence par Warpaint, la chanson, extrait du premier album, même du premier rang le son est bon, on ne distingue pas toujours les paroles mais le mélange des voix, l’équilibre entre les guitares sont là et on bascule tout de suite dans l’univers du groupe, ses ambiances vaporeuses, ses harmonies inquiétantes, on goûte la subtilité des lignes de guitare qui s’entremêlent, la basse entêtante et cette batterie à la fois élégante et puissante comme il faut.

La setlist pioche dans les deux albums du groupe ainsi que son EP, avec une tendance à grouper les morceaux du même disque ensemble sauf leur morceau le plus "tubesque" je pense, Love is to die, vite et bien envoyé en tant que troisième titre. Il n’y a pas trop de coupures mais le groupe ne donne pas non plus l’impression d’enchainer vite, il se laisse quelques espaces pour parler un peu au public, ou pour que les filles discutent entre elles. C’est à la fois pro et pas trop, ça leur arrive de rater une intro ou de se tromper sur le morceau suivant mais ça se fait dans la bonne humeur alors on en vient presque à apprécier ces rares loupés.

Du dernier album, on aura droit à tous les titres qu’on attendait, ceux qui sont aussi les plus catchy du disque : Intro, keep it Healthy, Disco/Very, puis un nouveau titre Now Way Out (Redux), mis en écoute quelques jours plus tôt par le groupe. Un peu plus surprenant, le concert se finit sur trois morceaux du premier EP, qu’on maitrise moins mais les musiciennes connaissent parfaitement leur répertoire et en fait le concert se vit d’une traite, peu importe l’âge du morceau, on reste en permanence immergé dans un même univers, chamboulé par les harmonies à deux, trois ou quatre voix, impressionné par la musicalité de ce qu’on entend, toutes ses petites choses pas démonstratives mais tellement bien vues dans le jeu de chacune.

Warpaint c’est le groupe qui avant tout fait de la musique, qui donne l’impression de jammer et lorgne vers l’expérimental et en même temps ils n’intellectualisent pas plus que ça, la musique reste totalement accessible. C’est le groupe un peu nerd voir abstrait qui en même temps a du groove et un public qui connait les textes par cœur. Un mélange détonnant, attachant, une expérience dont on ressort avec un grand sourire, on en aurait bien pris plus, après Bees et Biggy en rappel mais on a déjà le sentiment d’avoir été gâté.

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Derniers commentaires
Sandra - le 19/03/15 à 10:07
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Concert inoubliable ! LE meilleur groupe du moment. Je n’en rajouterai pas plus car la fan hardcore que je suis peut parfois cruellement manquer d’ojectivité.
Malgré ce qu’indique la setlist, elles n’ont malheureusement pas joué "Billie Holiday". Aussi, bonne surprise pour moi, les deux morceaux de rappel n’ont pas été joués dans l’ordre. Ce qui fait qu’elles ont terminé en beauté avec Bees, ma chanson préférée !
Merci pour cet article !
Oh et j’oubliais : Serre-tête d’Emily offert par MOI ! Inutile de préciser ma joie immense.

micky - le 19/03/15 à 15:00

Hello Sandra, je comprends ta joie :) c’est un très beau cadeau en plus !
et merci pour les précisions sur la setlist !

Sandra Cillo - le 22/03/15 à 23:13
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Mais de rien Micky !
Et merci pour le compliment ! ;)))