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publié par Mickaël Adamadorassy le 14/01/15
Z Nation - Saison 1
Saison 1

Depuis 3 ou 4 ans au moins, c’est une véritable épidémie qui se propage dans la littérature, le cinéma,la BD, les jeux vidéos et même les publications scientifiques sérieuses ou encore le CDC. Je parle bien sûr des zombies. Et franchement on en a mangé à toutes les sauces, du gore absolu à la comédie romantique, de l’étude réaliste du "phénomène" aux parodies loufoques. Alors franchement la chaîne Syfy avait-elle besoin de sortir une nouvelle série sur le sujet ? Le Cargo ! a goulûment avalé toute la saison 1 et vous régurgite le tout.

Patient 0

La première chose qu’on remarque dans Z Nation, c’est que les producteurs ont limité l’investissement : l’image désaturée, les couleurs fades, la surexposition , le rendu visuel fait presque camescope numérique un peu cheap. Mais combiné à la caméra souvent un peu brusque, ça a un petit côté reportage qui aide à l’immersion.

Au casting, quelques têtes déjà aperçues ailleurs mais pas de "stars", en dehors de Michael de Lost (il a sûrement un autre nom dans la série mais on s’en fout il va mourir vite, tué par un bébé zombie... classse) en soldat chargé d’escorter Murphy, un taulard qu’on a forcé à se porter volontaire pour tester un vaccin expérimental, qui semble fonctionner car il est toujours vivant malgré le fait qu’il se soit fait bouffer un peu partout par les Z.

Have Mercy

C’est là l’une des originalités de Z Nation : le groupe hétéroclite de survivants qui va se constituer autour de Murphy ne fuit pas une épidémie naissante qu’ils ne comprennent : la "Zombie Apocalypse" c’est leur monde, avec des règles et des espérances qui ont changé et ils se donnent la mission d’escorter Murphy depuis New York jusqu’à la Californie où se trouve un laboratoire qui pourrait exploiter les anticorps présents dans le corps de celui-ci.

La série se passe 3 ans après le début de l’épidémie, les survivants sont donc plutôt bien rôdés face aux zombies. Chaque rencontre n’est donc pas un moment d’horreur et de panique, au contraire, c’est souvent second degré et le groupe ne se fait pas décimer stupidement au fur et à mesure par un Z qui surgit soudain à l’écran. Ce qui change agréablement de l’ordinaire.

Autre élément pas entièrement original (comme on me le signale en commentaire The Walking Dead fonctionne pareil) mais plutôt rare, dans Z Nation tous les vivants sont déjà contaminés par le "virus Zombie", pas besoin d’être mordu ou griffé, dès qu’on meurt on se transforme. Ceux qui leur survivent doivent alors faire preuve de compassion et les libérer, ce qu’on appelle "have mercy" dans la série ; on traduira de manière informelle par "défoncer le crâne du Z tout neuf avec ce qu’on a sous la main".

Citizen Z

Petit clin d’oeil bien vu à l’actualité, nos survivants vont bénéficier de l’aide à distance du citizen Z aka un bleu de la NSA qui est coincé seul dans un centre d’espionnage de l’agence américaine, qui lui donne accès à tout ce qui reste d’accessible en ligne... et malgré 3 ans d’apocalypse il reste encore un internet, des caméras branchées, des satellites. De quoi aider à distance le groupe avec ce qu’il trouve. Le personnage vit une expérience totalement décalée de celle du groupe car il est en sécurité et ne manque de rien mais en même temps il est complètement seul en dehors d’un chien qu’il a recueilli.Il est aussi un peu (voir très, on attend la suite pour trancher) déjanté et ajoute pas mal à l’aspect comédie du show.

La communauté de l’ano(malie)

Z Nation pose assez vite un objectif clair, il s’agit d’aller d’un point A à un point B pour remplir une mission. Protéger celui qui n’aurait pas du survivre et en faire un sauveur. C’est classique. On s’aperçoit très vite aussi que le principal obstacle à leur quête en dehors des tornades et des hordes géantes de zombies qui errent entre les villes c’est bien sûr les humains. Là encore c’est classique, on a tout le catalogue de réactions face à cette situation désespérée, des plus altruistes aux plus inhumaines. Le tout est généralement bien ficelé et relativement "crédible" mais donc déjà vu dans The Walking Dead etc.

La loi de Murphy

C’est en fait le ton de la série qui lui donne le petit plus qui fait qu’on a envie tout de suite de s’envoyer l’épisode suivant et très vite c’est le personnage de Murphy qui va se révéler savoureux : ce criminel réformé, peureux, lâche, profiteur et pire encore se retrouve catapulté en tant que sauveur du monde et la manière dont il va très vite en tirer profit et jouer avec les autres personnages est aussi frustrante pour eux qu’elle est géniale pour nous.

Et ce n’est que le début de son évolution, la série dévoile progressivement les mystères du virus Z et on s’aperçoit qu’il n’est pas simplement guéri : il est en train de changer, de devenir quelque chose qu’il ne comprend pas et ça devient très vite essentiel dans la série. Ne sachant pas comment ses compagnons prendraient sa transformation il doit jouer un double jeu avec eux mais en même temps chaque situation fait qu’il est obligé de se dévoiler pour faire pencher la balance de son côté. Ce qui en fait un personnage à la Gaïus Baltar, le genre qu’on adore détester, celui dont les pires saloperies ne peuvent pas se limiter à un examen manichéen.

Malgré une facture très classique et son budget limité, Z Nation tire son épingle du jeu en proposant quelques petites originalités bien senties dont un ton qui change de l’ordinaire du "monde Z", une histoire qui refuse le status quo et propose des personnages qui ne sont pas des victimes en sursis mais un groupe qui a une quête, avec en messie improbable le jouissif personnage de Murphy.

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publié par le 14/01/15
Derniers commentaires
fred - le 14/01/15 à 11:25
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"L’autre spécificité de Z Nation est que tout les vivants sont déjà contaminés par le "virus Zombie", pas besoin d’être mordu ou griffé, dès qu’on meurt on se transforme. Ceux qui leur survivent doivent alors faire preuve de compassion et les libérer, ce qu’on appelle "have mercy" dans la série ; on traduira de manière informelle par "défoncer le crâne du Z tout neuf avec ce qu’on a sous la main"."

Euh ce n’est pas une spécificité de cette série.
Les protagonistes de Walking Dead sont exactement dans le même cas.

micky - le 14/01/15 à 12:20

en effet c’est pas très bien formulé : c’est pas unique mais il y a beaucoup de séries où c’est la morsure ou la griffure qui provoquent la contamination

Informations

Sortie : 2014
Label : SyFy