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publié par Emmanuelle Nemoz, Maud Rm le 21/07/21
Youn Sun Nah & Ulf Wakenius - Jazz à Vienne 2021 - 06/07/2021

Alors que des pluies diluviennes s’abattent sur les plus motivés des spectateurs de Jazz à Vienne, une silhouette frêle apparaît sur la scène du Théâtre Antique : la chanteuse sud-coréenne Youn Sun Nah, accompagnée ce soir du guitariste suédois Ulf Wakenius.

Le duo affectionne les terrains de jeu variés et les univers éclectiques, sillonnant en toute complicité les registres jazz, folk, rock ou encore les chants traditionnels coréens, ponctués de compositions originales.

Véritable funambule vocale, Youn Sun Nah oscille avec aisance entre différentes tessitures, du grave jusqu’à un son cristallin, et joue de sa voix de soprano comme d’un instrument ("Momento Magico"). Elle dégage une grande prestance scénique, tantôt fragile, tantôt puissante, tout en affichant un sourire pudique mais généreux.

Une chanteuse poétesse qui, dans sa tenue blanche, inspire un pouvoir chamanique (d’ailleurs la pluie cesse !) s’adressant, au-delà des esprits de la nature, directement aux cœurs, notamment avec un "Sans Toi", d’Agnès Varda et Michel Legrand, tout en délicatesse et sobriété, qui fait résonner la beauté et la profondeur du texte dans le Théâtre Antique.

L’émotion est réitérée lors de l’interprétation poignante du "Hallelujah" de Léonard Cohen qui fait immédiatement oublier toutes les versions bâclées de ce morceau trop souvent repris et saisit le public, vibrant et frissonnant au son magique de sa voix .

De son côté Ulf Wakenius, guitariste aguerri (il fut notamment membre du quartet d’Oscar Peterson), déploie un jeu bluffant et livre des sonorités intimistes avec une grande maîtrise du silence, mais aussi un set endiablé et véloce comme sur "Enter Sandman" de... Metallica, transcendé par une Youn Sun Nah habitée.

Ulf se révèle un accompagnateur hors pair et le duo franchit avec brio toutes les frontières, mêlant improvisation et précision. Un enchantement étonnant et détonnant jusqu’au rappel où, équipé d’un verre à whisky, le guitariste régale le public d’un moment de bottleneck.

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