lancinants
Il est des écuries dont les poulains s’écoutent invariablement les yeux fermés. matador, touch & go, filmguerrero et secretly canadian en l’occurence. Chaque sortie du label est synonyme de surprise. Dernière en date, windsor for the derby qui signe avec we fight til death l’un des albums les plus lancinants de l’année. À la manière du summer sun de yo la tengo, les morceaux s’étendent en de longues plages atmosphériques au son diffus, à l’instrumentation économe et au phrasé avare. Peu de moyens sont déployés mais le résultat amène une plongée abyssale dans un ensemble aussi réchauffant que le son n’est froid.
douceur
Car la tonalité est glaçante : bruits blancs, lignes claires, peu d’éléments graves, une rythmique assez plate. Pourtant le voyage est d’une rare douceur. Exemple. Les quelques notes dissonantes de "the melody of a fallen tree" qui se ponctuent peu à peu d’un battement de cœur, mènent sur une progression si simple et tellement prenante. Pourtant peu adeptes de synthés, l’utilisation parcimonieuse et fondue sur we fight til death réussit à élever l’ensemble sans le rendre dense ni même clinquant. Parfois, windsor for the derby atteint même la perfection. le temps d’un "nightingale" notamment.
surface
Le sentiment de départ est d’évoluer sur la surface des choses. 10 morceaux plus tard, l’esprit se réveille et ne prend qu’enfin conscience de son étrange immersion. Une tendance qui s’accroit au fil des écoutes, comme pour summer sun. Pas facile d’accès donc, mais jouissif dès lors que le chemin d’écoute en a été trouvé.