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publié par Mickaël Adamadorassy le 02/05/22
William Fitzsimmons - La Boule Noire, Paris - 30/04/2022

Il nous a fait un peu peur William Fitzsimmons quand il est arrivé sur la scène de la Boule Noire et qu’il a commencé à jouer le premier titre de la soirée. Non pas qu’il y ait un problème avec ses arpèges de guitare acoustique (au top), sa voix (au top) ou encore sa barbe (présente et au top) ou ses sourires dès qu’il n’est pas en train de chanter. Non il n’a juste rien dit et donc on a eu peur que le William Fitzsimmons de 2022 ait perdu son humour, qu’il n’ait plus cette qualité rare de vous émouvoir aux larmes pendant les chansons et de vous faire rire aux éclats entre.

Mais gros ouf de soulagement, passé ce cap de la première chanson, il nous annonce tout de go, qu’il est à nouveau divorcé, qu’avec le confinement il a eu un problème avec la bière mais que c’est a priori résolu (ce sera un des "running gags" de la soirée avec le divorce) et le festival commence : il se moque beaucoup de lui-même, à la troisième personne, du côté triste de ses chansons (il s’excuse auprès de ceux qui auraient été "trainés" à son concert contre leur gré), parle de son troisième enfant qui vient d’arriver et de ses couches. A un moment il parle à sa pédale d’effet pour la voix aussi pour l’encourager, quand il rame à sélectionner le bon réglage (qui lui permet des doublages des parties vocales qui rajoute soit un peu de "corps" discrètement soit des harmonies plus présentes façon Bon Iver).

Mais au delà de l’aspect humoristique, ces quelques instants passés entre les chansons à en parler, à montrer un autre aspect de lui que ce qui émane des textes c’est aussi ce qui leur donne d’autant plus de valeur : on ne s’était jamais posé la question du sens de "Centralia" : c’est un petit quelque chose en plus pour l’apprécier et s’en rappeler, de savoir que c’est une ville fantôme, abandonnée suite à un incendie dans une mine qui continue aujourd’hui encore, près de Pittsburgh où il a grandi. On retrouve aussi dans la setlist , "Hear Your Heart Out" qu’on avait filmée en session, "Angela", sublime chanson sur l’amour perdu et les fantômes qui restent, tellement triste, comme bien d’autres dans le set, mais comme le dit le tatouage sur la main de William : "It never goes away but it all works out"*

En plus des titres plus ou moins connus/récents, sur la setlist ou joués à la demande du public lors du rappel, une des particularités de ce concert en solo où William alterne entre électrique et acoustique c’est la présence de quelques reprises : "Love Will Tear Us Apart" qui est sorti en version studio quelques jours avant le concert, qui sonne très bien mais sans le son de clavier, dont la mélodie est quand même jouée par la guitare, cela sonne surtout très "Fitzsimmonsien" (et tant mieux quelque part on a suffisamment entendu de reprises au pied de la lettre de ce titre), l’intro de "Stairway to Heaven" (plus pour rire), un couplet de "Wonderwall" recasé dans une autre chanson. "Naked As We Came" d’Iron & Wine, le "numéro 2 dans son top d’artistes barbus"."No Woman No Cry" pareil entamé comme une blague mais dont il finira par jouer un couplet et un refrain, qui se tiennent suffisamment bien pour qu’on en conclue que ce n’est pas la première fois qu’il s’y frotte.

Après un set d’une vingtaine de chansons, prolongé d’un rappel assez long qui déborde sur le couvre-feu de la salle, ce qui fera rire aussi William (parce que c’est possible parce qu’il joue vraiment pas fort), il est de rentrer dans ses pénates, on ne sait absolument pas combien de temps le concert a pu durer mais c’était la durée idéale, il y a toujours ce risque avec la folk en solo de finir par se lasser, que tout se ressemble un peu avec William Fitzsimmons, ce n’est pas possible d’une part parce que les chansons sont belles, émouvantes et qu’il a un jeu de guitare qui sans être démonstratif est quand même impressionnant même quand il s’agit de jouer à l’improviste un morceau qu’il n’a pas interprété sur scène depuis 10 ans et puis il y a cette sincérité absolue, ce côté "sans filtre" qui fait qu’il peut vous sortir à peu près n’importe quoi , vraiment n’importe quoi : on ne vous a pas raconté les anecdotes les plus gratinées, c’est entre lui et nous le public de la Boule Noire, il faut venir la prochaine fois !

P.-S.

On remarquera que c’est donc à l’envers pour lui quand il joue et donc écrit pour que le public puisse le lire

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