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publié par Mickaël Adamadorassy le 04/12/11
Widowspeak - L'Espace B, Paris - 02/12/2011

G r u n g e... si vous allez sur la page bandcamp de Widowspeak vous verrez ce tag, repris dans diverses annonces de concert du groupe... en voyant ça, je me suis demandé s’il n’y avait pas plusieurs formations portant ce même nom et si je n’avais pas prévu d’aller au concert d’un autre groupe que celui-ci dont le premier album éponyme tourne depuis un moment chez moi.

Il faut dire que ce coup de cœur pour un groupe découvert en page d’accueil de Spotify grâce à son artwork et un nom étrange tient pour beaucoup à la ressemblance avec Mazzy Star et Elysian Fields, leurs ambiances cotonneuses, vénéneuses, rêveuses, la prédominance d’une très belle voix féminine qui semble se poser avec une facilité trompeuse sur la musique. Trompeuse car il n’y a rien de facile dans les lignes de chant de Widowspeak, c’est précis jusqu’au bout de chaque syllabe, le placement de la voix dans la partie grave medium de la tessiture se marrie idéalement au son des deux telecasters et s’approprie l’espace de la basse absente du groupe.

Sur disque ça donne un mix assez dépouillé, en plus des guitares et de la batterie, il y a parfois une ligne de clavier vient donner un peu plus d’ampleur au son, quelques lignes de chant doublées par moment mais c’est tout... et tant mieux car c’est aussi ce qui donne sa personnalité au groupe et qui fait que ce premier disque de Widowspeak sonne très bien, pas comme un remake des références citées plus haut.

Et en live, c’est encore plus flagrant que Widowspeak a son propre mojo, qui ne repose pas uniquement sur la voix de Molly Hamilton, la chanteuse-guitariste, qui ne dégage d’ailleurs pas du tout la même chose qu’une Hope Sandoval ou une Jennifer Charles. Il y a beaucoup plus de sourires, de fraîcheur, même si la musique peut avoir une tonalité mélancolique et que les lignes de chant sans être plates joue sur une intensité réduite, à la fois pour se fondre dans la musique et peut être pour reproduire la texture un peu irréelle du rêve car en tout cas le côté dream pop est bien là mais plus dream que pop.

En effet, ce qui fait la singularité de Widowspeak, ce sont aussi les deux guitares, la telecaster de Molly essentiellement en son clair et en rythmique pour fournir la trame aux chansons et la guitare lead de Robert Thomas qui développe un vocabulaire très varié, des lignes en son clair exploitant tout le claquant de la telecaster façon 60’s, le rock garage, la surf guitar et puis de temps en temps il enclenche une fuzz pour se lancer dans un solo bien saturé. Et là le rêve déraille, se déglingue et effectivement, noyés dans les lumières rouges de l’Espace B, avec un public au diapason, les refrains lancinants répétés avec obstination et ce son de guitare crade, crade, eh bien on y est enfin, au g r u n g e. (mais pas que et insistons là dessus !)

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