C’est en suivant les nombreux projets de l’omniprésent bassiste Jeff Hallam (vu l’an dernier auprès de Dominique A, Robi ou encore Playing Carver avec John Parish) qu’on a découvert White Crocodile en live. Et d’emblée, l’envie nous est venue pour décrire leur musique de convoquer l’ombre de David Lynch. Non que leur musique soit inquiétante ou malsaine, elle est même sacrément festive en live. Mais on imaginerait bien la tornade Julie Biereye en personnage de Twin Peaks. C’est peut-être ce rideau rouge au fond de la scène, ou ce petit quelque chose dans la blondeur ou le regard qui rappelle parfois Laura Palmer. Mais la comparaison n’est peut-être pas si superficielle, finalement – il y aurait bien quelque chose de Twin Peaks dans cette façon de partir d’éléments musicaux basiques pour leur faire dévoiler un visage plus trouble.

Dans la musique de White Crocodile, il y a du rock, du blues, du cabaret, dans leur versant le moins sage, celui où l’on négocie son âme aux carrefours et où l’on noie les soirées dans le bourbon. Il y a des balancements lascifs, des tangos déglingués, des reprises endiablées, un accordéon espiègle et une moiteur de bayou. Quelque chose de poisseux et de joyeux à la fois dans l’ambiance, un grain de folie jubilatoire, et puis l’abattage et le charisme sur scène de Julie Biereye qui achèvent d’emporter l’adhésion.

En attendant un album en préparation, White Crocodile sera en concert le 23 février au Chinois à Montreuil, le 26 au Réservoir, bonne occasion de découvrir leur univers joyeusement foutraque et assez jouissif en live.